REPRESSION macronienne : Trois représentants de la CGT placés en garde à vue à Limoges
« On ne comprend pas pourquoi ces arrestations interviennent maintenant. » Devant les locaux de la gendarmerie, rue Victor-Thuillat à Limoges, ce mardi matin, une vingtaine de membres et des représentants de la CGT se sont réunis après l'arrestation de trois représentants syndicaux.
Ce mardi matin, Patrick, secrétaire général du syndicat CGT Energie 87, Gérald secrétaire du CSE et élu national, ainsi que Stéphane, secrétaire du syndicat et élu national ont été interpellés par la gendarmerie nationale à leur domicile. Ils ont ensuite été placés en garde à vue, une première depuis près de 30 ans à Limoges selon le syndicat.
« On a déjà des camarades qui ont été convoqués en audition libre, mais pas placés en garde à vue. Selon des camarades, ce n'était pas arrivé depuis 1995 », a souligné Arnaud Raffier, secrétaire général de l'Union départementale CGT de la Haute-Vienne.
Selon les premières informations recueillies par le syndicat, il leur serait reproché des faits commis lors de la mobilisation contre la réforme des retraites qui s'était déroulée durant plusieurs journées de janvier à juin 2023. On leur reprocherait notamment d'être à l'initiative de plusieurs coupures d'électricité dans les communes de Saillat-sur-Vienne et de Saint-Junien, à l'ouest du département.
Le 24 mars 2023, les militants avaient bloqué le rond-point desservant le papetier Sylvamo dès 8 heures du matin. L'électricité avait été coupée vers 11 heures sur les deux sites de Sylvamo et de l'emballeur Smurfit Kappa.
Patrick, secrétaire général CGT Énergie 87, et interpellé ce mardi matin, avait détaillé dans nos pages l'opération : « C'est grâce à tous les syndicats que nous avons pu réaliser cette opération, menée par les Robins des Bois de l'énergie. Les deux sites de papiers cartons de Saillat sont dans le noir pour toute la journée, et ce, jusqu'à lundi s'ils ne réquisitionnent pas de personnel pour la remise en route. »
L'année dernière, le secrétaire général de l'Union départementale CGT de la Haute-Vienne, Arnaud Raffier, avait été convoqué en audience libre pour être entendu à propos d'actions menées dans le cadre de cette même mobilisation contre la réforme des retraites.
"On ne comprend pourquoi ces interpellations interviennent un an et demi après la mobilisation."
Jacques (membre du bureau CGT Énergie)
« Est-ce que ce sont des consignes gouvernementales ? On ne sait pas, mais le climat social est délétère avec Enedis, et son directeur, qui n'a cessé de porter plainte contre des membres du syndicat », a déploré ce mardi matin, devant la gendarmerie, Jacques, membre du bureau CGT Énergie.
« Il ne s'est rien passé de grave. Mais encore une fois, on nous traite comme des terroristes alors que nous sommes des militants qui défendent les droits des travailleurs. On vient interpeller nos camarades chez eux, on leur passe les menottes devant leur compagne et leurs enfants », a déploré, à son tour, Arnaud Raffier.
Sur le réseau social X, le député insoumis Damien Maudet a réagi à ces trois interpellations :
Mobilisés, les membres de la CGT réclament la libération immédiate de leurs camarades et la levée des plaintes déposées à la suite de la mobilisation contre la réforme des retraites. Tous espèrent voir leurs camarades sortir d'ici à la fin de la journée.
Pour l'heure, les auditions se poursuivent dans les locaux de la gendarmerie. À 17 heures, l'un des trois hommes placés en garde à vue aurait été transféré dans les locaux de la gendarmerie de Saint-Junien selon la CGT. Les trois gardes à vue ont été levées vers 20 heures ce mardi.