Au moins 32.000 manifestants dans les rues de Bruxelles pour réclamer un cessez-le-feu au Proche-Orient
Par Belga
Le Soir du 20 octobre 2024
Les manifestants réclament un cessez-le-feu immédiat et permanent, la protection des civils et la fin des colonies israéliennes, illégales, en territoires palestiniens. Alors que la police a décompté 32.000 manifestants, les organisateurs estiment le nombre de participants à quelque 70.000 personnes.
Quelque 32.000 personnes, selon un décompte officiel de la police, se sont rassemblées dimanche après-midi, dans le centre de Bruxelles, pour réclamer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et au Liban, où l’armée israélienne mène des opérations. Les organisateurs parlent, eux, de quelque 70.000 manifestants. « Il s’agit du plus grand des sept rassemblements nationaux de cette ampleur organisés depuis le début de la guerre à Gaza », se réjouissent les initiateurs de la manifestation dans un communiqué. « En raison cette affluence exceptionnelle, la police a modifié le trajet initial, pour faire emprunter la rue Belliard aux manifestants. »
Le cortège s’est élancé vers 14h30 du boulevard Roi Albert II à Bruxelles, non loin de la gare du Nord. Il a ensuite rejoint la place Jean Rey, non loin du parc du Cinquantenaire, en empruntant le tracé de la petite ceinture. Ce trajet a dû être adapté en raison de la grande affluence. Les manifestants sont donc passés devant l’ambassade des Etats-Unis, allié incontournable d’Israël. Des huées se sont alors élevées parmi certains protestataires. Un groupe a également marqué l’arrêt devant le bâtiment pour lancer des slogans contre le gouvernement de Binyamin Netanyahou, contre Washington et d’autres en faveur du peuple palestinien. Le service d’ordre de la manifestation a cependant tenu ce groupe à distance respectable de l’ambassade, tandis que la police gardait un œil sur les militants.
L’action s’est déroulée sans incident. Elle était organisée par plusieurs organisations, parmi lesquelles l’ABP, Solidaris, les coupoles d’ONGs francophone CNCD et flamande 11.11.11, Vrede vzw, Hart boven Hard, le collectif palestinien Beitna ou encore les syndicats FGTB et CSC. Un bloc d’organisations juives comprenant notamment l’UPJB, EAJS, Shabbes et De-Colonizer a également défilé pour rappeler le refus de tout amalgame entre les Juifs et la politique israélienne, souligne l’organisation.
Plus de 42.000 Gazaouis sont décédés dans l’enclave palestinienne depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d’un an, d’après un décompte du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. « Selon une récente étude parue dans la revue médicale The Lancet, ce bilan serait plutôt de 186.000 morts », ont souligné les organisations à l’initiative de la manifestation. Parmi celles-ci se retrouvent le CNCD.-11.11.11, Vrede vzw, Hart boven Hard ainsi que divers syndicats. « Entretemps, Israël a lancé le 28 août sa plus grande offensive terrestre en Cisjordanie depuis la seconde intifada », une période de violence entre les deux camps qui s’est étirée de fin 2000 à début 2005, déjà désignée à l’époque comme une campagne anti-terroriste par l’Etat hébreu et comme une révolte contre l’occupation par la population palestinienne. Dans le cadre d’une opération qu’elle a qualifiée « d’antiterroriste », l’armée israélienne a envoyé fin août des colonnes de blindés sur plusieurs villes palestiniennes et leurs camps de réfugiés.
Depuis le 7 octobre 2023 et l’attaque meurtrière sans précédent de commandos du Hamas en territoire israélien, « 900 Palestiniens de Cisjordanie, parmi lesquels au moins 200 enfants, ont été tués », poursuivent les organisateurs.
La guerre s’est également étendue au Liban, où Israël combat le Hezbollah, un allié du mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza. « L’armée israélienne bombarde massivement des infrastructures civiles et des zones densément peuplées. Ces attaques soi-disant “ciblées” ont fait des milliers de morts, dont des enfants. Cette escalade menace à présent de dégénérer en conflit régional. »
Les manifestants réclament un cessez-le-feu immédiat et permanent, la protection des civils et la fin des colonies israéliennes, illégales, en territoires palestiniens. Les manifestants réclament notamment la mise en place de sanctions diplomatiques et économiques contre Israël et l’instauration d’un embargo militaire « complet » à son encontre. Ils lancent également un appel au gouvernement belge : « Fermer les yeux sur les crimes contre l’humanité qui s’y déroulent, c’est accepter un ordre mondial dans lequel règne (…) la loi du plus fort. La Belgique doit prendre toutes les mesures de rétorsion possibles contre Israël et les promouvoir au niveau européen afin de mettre fin à ce que de plus en plus d’institutions internationales et d’ONG qualifient de génocide », a souligné Ludo de Brabander pour l’association pacifiste Vrede vzw.