Iran, Gaza, Yémen, Liban… Israël embrase le Moyen Orient
Nos médias inconditionnels de l'extrême droite israélienne et de l'empire US font comme si Netanyahou n'avait pas tout fait pour provoquer et humilier les dirigeants iraniens afin suite à une réplique pouvoir directement attaquer l'Iran.
Cette volonté ne remontant pas à hier.
Histoire de pouvoir dérouler le discours mensonger du " droit d'Israël à se défendre " n'exerçant qu'un droit de légitime défense ".
Fuite en avant dangereuse d'un occident collectif tentant au travers d'aventures guerrières de faire perdurer une hégémonie de plus en plus contestée par le reste du monde !
En violation permanente du droit international et de la Charte des nations unies !
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Gaël De Santis
L'Humanité du 1er octobre 2024
Les forces armées israéliennes ont ouvert un nouveau front en traversant la frontière avec le Liban dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre. © Stringer / DPA / ABACA |
Tel-Aviv a annoncé des opérations terrestres à la frontière libano-israélienne. Selon le premier ministre libanais, Najib Mikati, son pays fait face à « l’une des phases les plus dangereuses de son histoire ». Par ailleurs, des cibles houthies ont été touchées au Yémen.
Après avoir rasé la bande de Gaza, Israël a ouvert un nouveau front au nord. Son armée a pénétré, dans la nuit de lundi à mardi, au Liban du Sud, qu’elle connaît bien pour l’avoir déjà envahi en 1982 et occupé de 1985 à 2000, afin d’y déloger la résistance palestinienne.
Tel-Aviv a informé, mardi, que ses troupes au sol avaient franchi la frontière pour des opérations terrestres « limitées, localisées et ciblées ». « Ces cibles sont situées dans des villages près de la frontière et constituent une menace immédiate pour les communautés israéliennes du nord d’Israël », a assuré son armée dans un communiqué.
Les nouvelles incursions, au nombre de 70 ce mardi après-midi, selon Tel-Aviv, font suite à deux semaines de bombardements sur le pays du Cèdre. Mardi, Israël a annoncé avoir tué Muhammad Jaafar Qasir, commandant chargé des transferts d’armes entre le Liban et l’Iran.
L’Iran réplique en tirant près de 200 missiles
Téhéran, justement, a répliqué dans la soirée, en tirant près de 200 missiles. « Une réponse légale, rationnelle et légitime aux actes terroristes du régime sioniste », selon les représentants iraniens aux Nations unies. Des dizaines de tirs ont été interceptés au-dessus de la Jordanie, avec l’aide de l’armée américaine. Tel-Aviv s’était préparée à cette riposte, les sirènes ayant retenti dans le centre et dans la région du Néguev, où plusieurs missiles se sont écrasés.
Plus tôt dans la journée, le premier ministre libanais, Najib Mikati, avait indiqué que son pays faisait face à « l’une des phases les plus dangereuses de son histoire » et demandé à l’Organisation des Nations unies (ONU) de l’aide pour le million de déplacés à cause des frappes israéliennes. Des dizaines de roquettes ont été envoyées, ce même jour, depuis le Liban vers Israël.
« Toute incursion au Liban viole la souveraineté et l’intégrité territoriale libanaise et viole la résolution 1701 » du Conseil de sécurité des Nations unies, dénonce dans un communiqué la Finul.
La communauté internationale réagit pendant que Washington donne son feu vert
« Nous observons que la géographie des hostilités est en train de s’étendre. Tout cela amène à une déstabilisation ultérieure dans la région », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Autre pays à condamner l’invasion : la Turquie, dont le ministère des Affaires étrangères a dénoncé « la violation par Israël de la souveraineté et de l’intégrité territoriale par une attaque terrestre qui constitue une tentative d’invasion illégale. ». Londres a exigé un cessez-le-feu immédiat.
Pas de condamnation, en revanche, de la part de Washington. Lloyd Austin, secrétaire d’État à la défense, a quasiment donné un feu vert à Tel-Aviv lundi.
« J’ai parlé avec le ministre de la Défense Yoav Gallant. (…) J’ai assuré que les États-Unis soutiennent le droit d’Israël à se défendre. Nous nous sommes entendus sur la nécessité de démanteler les infrastructures d’attaque le long de la frontière pour nous assurer que le Hezbollah libanais ne puisse pas conduire des attaques du style du 7 octobre contre les communautés du nord d’Israël », a-t-il écrit sur le réseau X dans la nuit de lundi à mardi.
Le gouvernement français rejette la faute sur le Hezbollah
Du côté de Paris, la réaction est à l’encan. « C’est le Hezbollah qui a engagé cette confrontation le 8 octobre 2023 », a accusé Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement.
Le Hezbollah avait réagi aux opérations à Gaza, elles-mêmes en réponse aux attaques terroristes du Hamas qui ont fait 1 200 victimes le 7 octobre, en lançant des roquettes sur les fermes isolées de Chebaa, une zone occupée par Israël.
D’autres frappes avaient touché dans les mois suivants le nord d’Israël. Lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, Benyamin Netanyahou, premier ministre israélien, avait indiqué que le Hezbollah avait lancé 8 000 projectiles depuis le 8 octobre. Cela a conduit 60 000 personnes au moins à quitter leur domicile au nord du pays.
L’obsession de Tel-Aviv pour le contrôle du Liban
Pour Tel-Aviv, le contrôle du Liban fait figure d’obsession. Israël a occupé le sud du pays dans les années 1980, y facilitant les massacres par les phalanges chrétiennes, comme dans le camp de réfugiés palestinien de Sabra et Chatila.
Son armée s’est retirée du pays du Cèdre en 2000 après avoir rempli sa mission : déloger l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat. Elle y est revenue en 2006, cette fois-ci contre le Hezbollah, qui a rempli l’espace vide.
Il y a dix-huit ans, l’aviation avait pulvérisé les infrastructures vitales du pays du Cèdre avant qu’au sol, les soldats ne doivent se retirer au terme de trente-trois jours de guerre. Un succès pour le Hezbollah qui lui vaut depuis le soutien d’un cinquième de l’électorat libanais aux élections législatives.
Pour Israël, les opérations commencées mardi pourraient être un moyen de laver l’affront de 2006. La veille, Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, disait croire qu’une solution diplomatique restait possible. Le Quai d’Orsay estime qu’elle peut se fonder sur l’application de la résolution 1701 de l’ONU, qui date de 2006.
Israël cherche surtout à redessiner les rapports de force régionaux
Ce texte interdit la présence de milices au sud du fleuve Litani, une disposition que ne respecte pas le Hezbollah et qui demande le déploiement dans cette zone de l’armée libanaise et de la Finul. Lundi, Beyrouth s’est dit prêt à appliquer la résolution.
Ce juste rappel au droit international oublie que ce qui déstabilise la région, c’est avant tout le non-respect des résolutions de l’ONU par Israël, qui viole le cessez-le-feu au Liban du Sud, a annexé le plateau du Golan, occupe illégalement la Cisjordanie et Jérusalem-est, organise un blocus contre Gaza et interdit le droit au retour des Palestiniens.
En réalité, appuyé par les États-Unis, Tel-Aviv cherche à redessiner les rapports de force régionaux pour affaiblir les proxys de l’Iran. Ses drones ont attaqué les milices yéménites pro iranienne houthies à Hodeida lundi et mardi. Sans succès : Yahya Saree, porte-parole militaire houthi, a assuré que son organisation, qui envoie régulièrement des missiles sur Israël depuis l’invasion de Gaza, poursuivrait son soutien aux « peuples palestinien et libanais jusqu’à la fin de l’agression » israélienne.
Vendredi, un général iranien a été tué dans une frappe au Liban. Téhéran a promis de répliquer et mardi, les États-Unis mettaient en garde contre une attaque par missiles de l’Iran. À faire feu de tout bois, Benyamin Netanyahou met le feu à la région.