Netanyahou : l'impunité au service du crime de masse
Rosa Moussaoui
L'Humanité du 18 octobre 2024
L’impunité est une invitation à laisser libre cours au crime. Et le dédain des puissances occidentales pour les principes d’un droit international qu’elles ont elles-mêmes édictés n’est pas étranger à l’hubris avec laquelle Benyamin Netanyahou déchaîne ses guerres au Moyen-Orient.
Dans un entretien cousu de morgue et de cynisme au Figaro, le premier ministre israélien prétend agir au nom de notre « civilisation commune ». C’est pourtant du côté de la barbarie qu’il se range avec l’entreprise d’anéantissement en cours à Gaza et le déluge de bombes qu’il fait pleuvoir sur le Liban.
Quand l’armée israélienne cible et affame délibérément les civils, entrave le passage de convois humanitaires, quand elle utilise dans l’enclave occupée des captifs palestiniens comme boucliers humains, c’est la barbarie qui se manifeste. Quand les casques bleus de l’ONU sont pris pour cible au Liban du Sud, au prétexte mensonger qu’ils serviraient de paravent au Hezbollah, c’est la loi internationale qui est encore violée sous les yeux de tous.
Benyamin Netanyahou invoque les « valeurs que défend l’Europe » pour justifier ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité, alors qu’il n’obéit qu’aux desseins expansionnistes des extrémistes de son camp et ne sert dans la région que les intérêts de ses alliés à Washington.
Selon l’étude conduite en 2018 par l’université Brown, aux États-Unis, la « guerre contre le terrorisme », dont Tel-Aviv se revendique, a fait dans le monde au moins 500 000 morts et 37 millions de déplacés et de réfugiés. Des pays entiers ont été détruits, des sociétés ont été déstructurées, d’innombrables destins ont été brisés. Le monde n’en a pas été rendu plus sûr, bien au contraire. De la même façon, les guerres de Netanyahou, qui sèment aujourd’hui la mort et le chaos ne garantiront en rien, demain, la sécurité des Israéliens.
Les livraisons d’armes doivent cesser ; des sanctions internationales doivent être prises ; la Cour pénale internationale doit délivrer, enfin, des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense Yoav Gallant, comme le demande son procureur, Karim Khan. Sans justice, les répliques de la guerre en cours au Moyen-Orient n’épargneront pas ceux qui choisissent l’indifférence ou la complicité.