ADIEU "Mimi " !

Publié le par FSC

Pierre Chaillan
L'Humanité, le 30 novembre 2024

 

 

Mort de « Mimi » Pulvermacher, ancienne secrétaire générale du groupe communiste à l’Assemblée nationale

 

L'ancienne résistante FTP-MOI, ancienne secrétaire générale du groupe communiste à l’assemblée nationale, ancienne proche collaboratrice de Frédéric Joliot-Curie au conseil mondial de la paix, est décédée à l’âge de 97 ans.
Enfant d’une famille de communistes et antifascistes italiens, elle naît au Muy (Var) en 1927. Elle est la dernière fille d’une fratrie composée aussi de Roger, Lina et Léon. Ses parents, Violette et Aristide, ont fui l’Italie fasciste en 1922 pour rejoindre d’abord l’Est de la France, avant de s’installer dans le Var où se retrouve un important regroupement d’antifascistes Italiens, en grande partie originaires de Toscane. Au sein de ce foyer immigré communiste très actif, elle sera engagée dans la Résistance, comme agente de liaison, transportant tracts, messages, mais aussi armes de poing, etc.


Son père Aristide et ses frères, Roger et Léon, sont des responsables clandestins de l’organisation spéciale (OS) du PCF, embryon de ce qui deviendra les Francs-tireurs et partisans, de la main d’œuvre immigrée (FTP-MOI). Ils participeront à de nombreuses opérations de sabotages et plusieurs combats armés dans le Var puis à Lyon où ils seront arrêtés puis torturés à la prison de Montluc.


A la Libération, Hermine rencontre Chaim Léon Pulvermacher, militant communiste parisien, dernier survivant d’une famille juive dont les 23 membres seront décimés dans les camps de déportation et d’extermination d’Auschwitz. En 1952, ils se marient. Le couple milite en faveur de la paix et du désarmement dans la foulée de l’appel de Stockholm. Hermine Landini-Pulvermacher dite « Mimi » travaille au sein du Conseil mondial pour la paix en tant que collaboratrice de son président le physicien Frédéric Joliot-Curie. Léon devient interprète pour de nombreux organismes internationaux. En pleine Guerre froide, c’est la grande bataille populaire pour la coexistence pacifique et pour le maintien de la la paix dans le monde.


Dans les années 1960, le couple rejoint la région parisienne. Ils habitent à Levallois-Perret et sont des militants très engagés. “Mimi” est élue conseillère municipale de la ville des Hauts-de-Seine. En 1965, elle est nommée secrétaire générale du groupe PCF à l’Assemblée nationale, un rôle charnière dans l’organisation politique. Cette figure du Parlement que tout le monde apprécie et connaît par son surnom diminutif « Mimi » restera dans sa fonction durant plus de trois décennies, jusqu’en 1998. L’ancienne FTP-MOI reçoit le grade de chevalier de la Légion d’honneur, et officier de l’ordre du mérite. Le couple de retraités va rejoindre Nanterre.


D’une génération marquée par le rôle majeur de l’Union soviétique dans la lutte victorieuse contre la barbarie nazie, comme de nombreux camarades ayant applaudi la marche libératrice de l’Armée rouge, la militante de l’ombre vit un véritable déchirement avec la chute du mur de Berlin en 1989 puis la disparition de l’URSS en 1991. Dans les années qui suivent, le débat interne au PCF à l’heure de la « mutation » lancée par Robert Hue voit s’éloigner certains d’entre eux.

Son frère Léon Landini et le député du Nord Georges Hage créent le Pôle de la renaissance communiste en France (PRCF) auquel elle s’associe. Très attachée à l’idéal qui la fit combattre dans la Résistance, « Mimi » continue chaque jour de lire l’Humanité. Puis, c’est le temps des départs. En juillet 2008, sa fille Sonja décède. Puis, c’est au tour de son mari de la quitter en juillet dernier après 72 ans de vie commune. L’Humanité présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.



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Roland RICHA
Samedi, 30 novembre 2024


"Mimi" et Léon sont partis..


J'apprends, avec une profonde tristesse, la disparition de "Mimi"... Elle rejoint Léon, parti devant quatre mois auparavant.
Ainsi, se tourne pour moi, une grande page d'amitié.
Ces deux-là, je les ai connus il y a une quarantaine d'années. La première fois, c'était lors de ma tournée de l'Huma-Dimanche. Je venais de m'installer dans le quartier du Mont-Valérien et petit-à-petit je rencontrais de nouveaux camarades.
Je me souviens de sa voix quand je sonnais et qu'elle m'ouvrait. Elle appelait Léon: "Viens voir... c'est Roland", disait-elle.
Ils accouraient à ma rencontre et me serraient dans leurs bras. Puis on s'installait et on bavardait.
"Alors... raconte. Quelles sont les nouvelles de Nanterre?" Ils ne venaient pas aux réunions de la cellule, mais ils voulaient tout savoir de la vie du Parti.
"Et le Liban?... et la Palestine?... T'as des nouvelles de là-bas?"
Aujourd'hui, je me retrouve seul sans eux. "Mimi" et Léon sont partis.
Le Liban et la Palestine perdent deux grands amis.

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