EMPLOI : la saignée industrielle
Il faut aussi nécessairement faire le lien avec la situation de vassalité internationale de notre pays, de Macron aux intérêts des Etats-unis, aux sanctions contre la Russie qui en France comme en Allemagne ont considérablement fragilisé la production européenne devenue dépendante du GPN made in USA, au renchériessement considérable de l'énergie conduisant à de nombreuses fermetures d'entreprises petites et moyennes et à présent les grandes
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Pour la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, « plus de 150 000 emplois vont disparaître » dans le secteur de l’industrie française. Elle plaide pour un « moratoire pour éviter les licenciements ».
Nous sommes au début d’une violente saignée industrielle. » Dans une interview à La Tribune Dimanche, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, tire la sonnette d’alarme sur l’emploi dans l’industrie française, après l’annonce de plans sociaux chez Michelin et Auchan.
« On estime que plus de 150 000 emplois vont disparaître, probablement plus », selon la cheffe de la centrale syndicale, qui pronostique un « effet domino » sur les sous-traitants des « grands donneurs d’ordres ».
Selon Sophie Binet, la « saignée » va frapper « tous les secteurs », et est « due chaque fois à la même stratégie de ces entreprises ». À savoir « toujours augmenter les marges », d’une part, et « distribuer toujours plus de profits aux actionnaires », d’autre part.
Dans le cas de Michelin, géant français du pneu qui a annoncé le 5 novembre la fermeture avant 2026 des sites de Cholet et Vannes, le groupe « ferme les sites pour financer le coût du capital », après des « records de versement de dividendes », selon Sophie Binet. Au total, 1 254 emplois sont menacés.
Un « moratoire »
La CGT a dressé une liste des plans sociaux et celle-ci « frôle les 200 », a-t-elle assuré, estimant que « tous les secteurs sont impactés », en particulier l’automobile, les constructeurs, les équipementiers, mais aussi la chimie. Le syndicat central demande une « vraie politique industrielle », et qu’une « entreprise ne puisse pas toucher d’aides (de l’État, NDLR) si l’avis des représentants du personnel est défavorable », a développé Sophie Binet.
Dans l’immédiat, pour Michelin, la CGT demande un « moratoire pour éviter les licenciements, pour éviter ces drames et préserver notre outil industriel, nos qualifications ». Jeudi, en déplacement à Pont-de-Claix, pour soutenir les salariés grévistes de l’usine Vencorex, où 5 000 emplois sont menacés, elle a annoncé une « journée de convergence de toutes les luttes pour l’emploi » en France le 12 décembre prochain.
Samedi, le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a partagé le constat, estimant au micro de France Inter que « des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent ». Le bilan social « va se compter en milliers d’emplois », selon lui, évoquant les secteurs de l’automobile, l’aéronautique, la chimie ou encore la métallurgie.