Fermeture d’usines à ArcelorMittal : la grève s’étend à l’ensemble des sites du pays
Publié par REVOLUTION PERMANENTE
Alors que les travailleurs de Reims et Denain se mobilisent depuis la semaine dernière contre la fermeture de leurs usines, les 6 autres sites du pays ont rejoint le mouvement ce mardi à l’appel de l’Intersyndicale. Une jonction progressiste qu’il s’agit d’amplifier et de généraliser.
Suite à l’annonce de la fermeture de leurs usines, les salariés d’ArcelorMittal Centres de Services de Reims et de Denain se sont mis en grève la semaine dernière. Ce mardi 26 septembre, à l’appel de l’Intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC), le mouvement s’est étendu à l’ensemble des 8 sites français. Même s’ils ne sont pas directement concernés par les licenciements en cours, de nombreux travailleurs ont souhaité se mettre en grève en solidarité avec leurs collègues, alors qu’ils pourraient également être les prochains sur la liste.
En effet, rien ne porte à croire que la direction du deuxième producteur mondial d’acier va s’arrêter là. Au contraire, dans leur course effrénée au profit, le plus probable est une progressive délocalisation de toute la production vers des pays où la main d’œuvre est « meilleur marché ». En ce sens, les patrons d’ArcelorMittal viennent de geler les investissements sur les projets de décarbonation de l’acier français, et exhorte l’Union Européenne à les protéger de « la concurrence extra-européenne déloyale ». Un discours teinté de protectionnisme qui cherche à justifier les licenciements.
Travailleur sur le site de Woippy, Thomas* nous explique : « c’est toujours pareil, la direction essaye toujours de nous monter contre les travailleurs allemands ou chinois, alors que pendant ce temps-là ils font des milliards de profits ! ». Tout comme Michelin, Auchan ou encore Stellantis, ArcelorMittal s’apprête à licencier alors qu’il a versé près de 9 milliards d’euros à ses actionnaires entre 2020 et 2022.
Alors qu’une vague de licenciements frappe la France depuis plusieurs mois, laissant souvent les salariés visés dans l’isolement, l’initiative d’élargir la grève à l’ensemble des sites français va dans le bon sens. En effet, comme le rappelait dans notre précédent article David Blaise, délégué syndical central CGT, « il est clair que la solidarité entre tous les travailleurs, peu importe leur secteur ou leur branche, est essentielle. On ne peut pas se permettre de rester isolés chacun de notre côté à mener des luttes séparées. C’est en unissant nos forces qu’on pourra réellement peser. ».
De plus, l’offensive patronale en cours concerne en réalité l’ensemble des travailleurs du pays. En supprimant des centaines de milliers d’emplois, c’est tous les salaires qui vont être tirés vers le bas. Le monde du travail dans sa globalité aurait donc intérêt à se mobiliser autour de revendications fortes telles que l’interdiction des licenciements et l’embauche en CDI des salariés avec contrats précaires. De ce point de vue, l’appel de la CGT à une « convergence des mobilisations, avec débrayages et grèves en région pour l’emploi et l’industrie » le 12 décembre est un premier pas. Si cette journée peut constituer un point d’appui pour que différents secteurs se coordonnent, il faudra que la mobilisation dépasse la logique de journées de grèves isolées et sans lendemain si l’on souhaite construire un rapport de force suffisant pour mettre un frein à l’offensive patronale. Pour faire face à une bourgeoisie radicalisée seul un véritable plan de bataille construisant crescendo un mouvement de grève dure à dimension nationale, organisé par la base dans chaque entreprise, pourrait permettre d’imposer l’interdiction des licenciements.
*prénom modifié