PSG : une banderole au Parc des Princes en soutien à la Palestine déclenche l’ire de Retailleau
Diego Chauvet
L'Humanité du 07 novembre 2024
La banderole déployée lors du match de Ligue des champions de l’UEFA entre le Paris Saint-Germain et l’Atlético Madrid, le 6 novembre 2024. ©️ Firas Abdullah/ABACAPRESS.COM |
« Free Palestine, la guerre sur le terrain, mais pas dans le monde » proclame un tifo géant déployé par les supporters du PSG du Virage Auteuil lors du match contre l’Atlético de Madrid. Le ministre de l’Intérieur demande des explications au club parisien et menace de sanctions.
Le Virage Auteuil, des supporters du PSG, a vu les choses en grand. Lors du match PSG-Atlético de Madrid (1-2) du 6 novembre, ses membres ont déployé une banderole géante intitulée « Free Palestine », en soutien aux Palestiniens et au Liban sous le feu de l’armée israélienne. « La guerre sur le terrain, mais pas dans le monde » proclame également le tifo, qui affiche le drapeau Libanais, ainsi que le visage d’un combattant palestinien recouvert d’un Keffieh rouge et blanc. Une autre banderole interrogeait « La vie d’un enfant à Gaza vaut-elle moins qu’un autre » ?
« Veiller à ce que la politique ne vienne pas abîmer le sport »
Il n’en fallait pas plus pour déclencher une énième polémique sur ce conflit qui polarise la vie politique depuis plus d’un an. Les soutiens inconditionnels du gouvernement de Benyamin Netanyahou sont aussitôt montés au créneau. Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, n’a pas pris davantage de distance. Celui-ci a indiqué avoir « demandé au PSG de s’expliquer et aux clubs de veiller à ce que la politique ne vienne pas abîmer le sport ». « J’ai eu le préfet de police pour qu’il me rende compte de ce qui s’était passé, a ajouté le ministre. Nous avons convenu d’un certain nombre de choses mais je demande des comptes. Solennellement. » Dès le 6 novembre au soir, le président du CRIF, Yonathan Arfi, avait dénoncé une « scandaleuse banderole », affichant « une carte où l’État d’Israël n’existe plus » et « un combattant palestinien masqué ».
A l’inverse de Bruno Retailleau, l’UEFA a réagi le 7 novembre. « Il n’y aura pas de cas disciplinaire puisque la banderole déployée ne peut pas être considérée comme provocatrice ou insultante dans ce cas précis » déclare l’instance dirigeante du football en Europe.
Une autre banderole déployée par les supporters un peu plus tard a moins fait parler d’elle. Elle indiquait « une guerre oubliée qui tue chaque jour. Free Congo ».