105 jours d’occupation pour les 45 CDD d’Air France
PlusbelleslesLUTTES
Le combat des « Indignés d’Air France » en Corse
La Corse est en émoi, un immense élan de solidarité est en train de se développer autour de jeunes salariés suite à l’attitude inqualifiable de l’entreprise qui refuse de se conformer à une double décision de justice prudhommale. La direction Air France refuse d’intégrer en CDI (Contrat à Durée Indéterminée) 45 salariés travaillant en tant que saisonniers CDD depuis plusieurs années, 28 à Ajaccio et 17 à Bastia. Les 2 tribunaux prudhommaux de Bastia et Ajaccio se sont prononcés pour une intégration de ces jeunes salariés dans l’entreprise, ce que refuse d’appliquer la direction.
CGT Air France Corse : les 45 CDD toujours
en... par PlusbelleslesLUTTES
Celle‐ci est même prête à payer des astreintes énormes (6000 € par jour et par salarié non embauché), alors que son refus d’embaucher est basé sur de prétendues difficultés économiques en Corse, ce qui rend son attitude encore plus incompréhensible… Aujourd’hui, ces 45 jeunes sont privés d’emploi, leurs CDD ayant expiré. Cette situation n’est pas acceptable. Air France doit faire marche arrière et leur garantir un emploi. Si la direction s’est mise à la faute sur leurs contrats de travail, elle doit en assumer toutes les conséquences, c’est le sens des décisions de justice.
Les Indignés d’Air France, « l’Indignati » comme ils sont appelés en Corse, sont prêts à mener ce combat jusqu’au bout aux côtés de la CGT. Ils occupent
les halls des aéroports de Bastia et Ajaccio jour et nuit dans une ambiance pacifique mais déterminée. Plusieurs vidéos et articles sont disponibles sur internet ainsi que sur notre site. Une
pétition est soumise à signature dans les aéroports corses, une autre en ligne, elles ont déjà recueilli plus de 20 000 signatures et c’est loin d’être terminé. La mobilisation s’amplifie de
jour en jour.
Ces 45 jeunes ont également reçu le soutien de l’Assemblée Territoriale Corse, réunie en séance le 28 octobre 2011, par le vote unanime d’une motion demandant à Air France de régulariser la
situation des 45 jeunes et au Gouvernement de veiller à ce que l’engagement des entreprises nationales en Corse soit conforme aux objectifs de développement et au principe de la solidarité
nationale. En refusant d’appliquer un accord extrêmement précis en termes d’embauches qu’elle n’a pas dénoncé, en reniant ses engagements de procéder à des embauches au début de la période IATA
printemps/été 2011 et enfin en refusant d’appliquer des décisions de justice la condamnant, la direction AF porte l’entière responsabilité de la situation actuelle. Ses pratiques courantes et
ce depuis qu’elle s’est retranchée dans cette position sont le chantage, la désinformation, la provocation et le mensonge, de la hiérarchie locale au plus haut niveau de la compagnie.
- Chantage : La direction raconte son histoire, celle d’une pauvre entreprise au bord de la faillite, contrainte par la vilaine justice prud’homale d’embaucher 45 salariés contre toute logique économique et remettant en cause les 500 emplois existants sur les escales corses.
- Désinformation et mensonge : Derrière la dénomination fallacieuse de « projet », la direction tente d’imposer de nouvelles organisations articulées autour de changements d’horaires, d’annualisation du temps de travail, de réductions de prise de congés dans les périodes d’activité, de sous‐traitance. Les gains de productivité augmentent vertigineusement, tout comme le mal‐être des salariés au travail. La direction est même prise en flagrant délit de mensonge lorsqu’elle affirme que la procédure prud’homale a bloqué le processus de mise en place d’un « projet » assurant la pérennité de l’activité Air France en Corse.
- Provocation : La direction s’adresse ainsi aux personnels : « Partenaire historique de la Corse, Air France n’a aucune intention agressive vis‐à‐vis de la Corse ou de ses salariés ».
N’est‐ce pas de la provocation d’affirmer qu’aucun « projet » ne peut être réalisé sur les escales corses ? Que l’organisation des escales a très peu changé entre 2005 et 2011 ? Que les salariés corses sont incapables de faire des efforts ? Que les deux escales corses sont maintenant de très loin les escales les plus chères de la DEF (Exploitation) ? La mise en concurrence des escales, sait‐ont jamais, ça peut marcher !
Depuis quelques semaines, les soutiens affluent des 4 coins de l’île. Soutiens humains, mais également soutiens financiers extraordinaires permettant à la CGT Air France et aux 45 salariés de pouvoir tenir dans le temps. Ces soutiens commencent à se concrétiser des quatre coins de l’hexagone, il faut les amplifier. Ainsi, les frais de justice, souvent rédhibitoires dans ce genre d’affaires, peuvent et pourront être assumés sans problème grâce à la solidarité généreuse envers nos 45 jeunes injustement privés d’emploi. Les soirées de soutien se succèdent à l’initiative des sections CGT EDF, des dockers, des marins, des banques, des hôpitaux, des impôts, avec la participation de plus en plus importante des usagers et de l’ensemble du territoire corse. Par conséquent, la direction Air France doit prendre conscience que cette lutte ne s’arrêtera que lorsque ces 45 jeunes seront embauchés en Contrat à Durée Indéterminée.
La CGT ne lâchera pas. Les jeunes travailleurs corses ne lâcheront pas. Ensemble nous irons jusqu’au bout et jetterons toutes nos forces dans ce juste conflit. A ce jour, la bataille a été essentiellement juridique mais si l’entreprise ne fait pas marche arrière et continue de ne respecter ni ses propres engagements, ni les décisions de justice, d’autres actions se développeront dans un avenir proche. Dans cette triste affaire, chacun devra prendre ses responsabilités. La CGT assumera pleinement les siennes….