Allo Carlos!

Publié le par FSC

Source : L’Expansion.com avec  AFP – publié le 23/04/2013

Un mécanicien de 35 ans s’est pendu dans la nuit de dimanche à  lundi à l’usine Renault de Cléon, près de Rouen, après avoir écrit deux lettres  dans lesquelles il dénonce les pressions de son entreprise et met en cause  Carlos Ghosn.

Suicide. Agé de 35 ans et père de deux enfants, un mécanicien a été retrouvé pendu lundi au petit matin sur le site Renault de Cléon.

 

Suicide. Agé de 35 ans et père de deux enfants, un  mécanicien a été retrouvé pendu lundi au petit matin sur le site Renault de  Cléon.
AFP PHOTO/CHARLY TRIBALLEAU

Renault se retrouve à nouveau confronté au suicide d’un de ses salariés.  Drame qui, par le passé, lui a déjà valu d’être condamné pour faute inexcusable. Un mécanicien  du groupe automobile s’est suicidé dans la nuit de dimanche à lundi sur son lieu  de travail à l’usine de Cléon (Seine-Maritime), après avoir mis en cause son  entreprise.

Agé de 35 ans et père de deux enfants, ce salarié, qui travaillait de nuit, a  été retrouvé pendu lundi au petit matin sur le site, où il était employé depuis  2000, a précisé à l’AFP Pascal Le Manach, délégué syndical CGT. « Il a laissé sur  place deux lettres, une pour sa famille et l’autre à l’attention de la  direction, dans laquelle il dénonce les pressions », a indiqué le  syndicaliste.

Un courrier accusateur

Dans ce second courrier, l’ouvrier a écrit selon cette source: « merci  Renault. Merci ces années de pression, chantage au nuit. Où le droit de grève  n’existe pas. Ne pas protester sinon gare. La peur, l’incertitude de l’avenir  sont de bonne guerre, paraît-il ? Tu expliqueras ça à mes filles, Carlos »,  allusion à Carlos Ghosn, le PDG du groupe.

La salarié, « excellent ouvrier » et « non-syndiqué », « faisait l’objet de  pressions de la direction depuis qu’il avait pris activement part aux grèves contre le projet d’accord  compétitivité-emploi cet hiver », a précisé M. Le Manach. « La direction  l’avait notamment menacé de le faire redescendre en équipe (de jour), avec une  perte financière très importante à la clé », a ajouté le syndicaliste.

La CGT a demandé la tenue lundi d’un Comité d’hygiène et de sécurité  exceptionnel « pour montrer la responsabilité de Renault dans ce décès », a-t-il  indiqué.

Une enquête est ouverte

Le parquet de Rouen, qui a confirmé la découverte de deux lettres, a de son  côté précisé à l’AFP avoir ouvert une enquête en « recherche des causes de la  mort » à la suite de ce suicide survenu « sur le lieu de travail et pendant les  heures de travail ».La direction du site n’a pu être jointe par l’AFP en fin  d’après-midi mardi.

Le site de Renault-Cléon, spécialisé dans la fabrication de moteurs et de  boîtes de vitesse, emploie quelque 4.000 salariés dans une ambiance qualifiée  par la CGT de « plus en plus difficile », notamment depuis la mise en place de  l’accord compétitivité-emploi.

Publié dans Luttes - actualités

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