Après le congrès de la Fédé CGT du commerce, déclaration de la CGT Commerce et services de Paris

Publié le par FSC

La démocratie c'est bon... pour les autres !

Lorsque la CGT a affirmé à son congrès de Montpellier en 2002 être passée "de la culture de l'unanimisme à celle du débat contradictoire", lorsque le congrès de notre fédération a voté, en 2008, une résolution sur le renforcement de la démocratie, lorsque, à l'occasion d'une rencontre récente organisée par la CGT et la FSU, le secrétaire général de notre organisation a pointé l'importance des pratiques démocratiques pour que le syndicalisme attire les jeunes, nous avons applaudi des deux mains.

Et nous nous réjouirons encore lorsqu'à la prochaine révolution démocratique au Moyen-Orient ou ailleurs, notre fédération enverra des messages de soutien et de solidarité.

Pour les nouveaux, les jeunes et même les plus anciens, la découverte de la démocratie aura eu l'effet d'une douche froide: du gazage à la violence physique ou verbale en passant par le refus du débat et la tricherie industrielle... Ils se sont même demandé pourquoi la même énergie n'était pas déployée contre les patrons de nos secteurs !

La fédération a délibérément placé son congrès sous le signe d'un conflit de personnes, pour mieux masquer l'absence de bilan et de projet : elle n'avait pour but que l'éviction d'un certain nombre de camarades, pour assurer le pouvoir d'une seule.
Le plus grave, c'est que cette immense régression démocratique se soit produite sous le contrôle direct de la confédération. L'absence de rapport d'activité et de tout débat de fond n'a suscité aucune réaction ou commentaire de la part de Michel Doneddu : il ne s'agit donc pas du dérapage d'une profession, bien au contraire ! Depuis le CFN de juin 2010, le "référent confédéral" s'est attaché à pousser les feux, au lieu d'essayer de recoller les morceaux.

La "victoire" de la tricherie et de la violence sera éphémère, sans doute. Mais elle a été obtenue au prix d'une fracture profonde. Lors de son discours sur l'activité, Michèle Chay a prétendu "supprimer les divisions" : elle n'a fait qu'éliminer toute présence critique dans la direction fédérale, pas la colère de 40% des délégués et d'une majorité des adhérents.
La prochaine étape sera d'étouffer l'expression de cette colère : déjà un "compte-rendu" du congrès parle d'une "fraction" dont l'US de Paris tirerait les ficelles et tente un amalgame douteux avec des menaces qu'aurait reçues Michèle Chay. Désigner des boucs-émissaires, sous-entendre que les mécontents sont manipulés et infréquentables, c'est toujours le moyen le plus commode de nier les problèmes. Comme dans les boîtes.

De même que la note confédérale, nous condamnons, bien sûr, toute menace de violence. Nous aurions apprécié, cependant, que cette note condamne aussi les violences réelles que les congressistes ont effectivement subies : la menace de violence n'est pas plus grave que la violence elle-même.

08/06/11

Publié dans CGT

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