ARYTHMIE SCOLAIRE : de Séoul à... Paris ?
ARYTHMIE SCOLAIRE : de Séoul à... Paris ?
Ah donc, faudrait-il arrêter l'école bien plus tôt en journée, parce que ces « chères bambins » n'en peuvent plus ?... Et puis mettre en place une « École du Socle » de 6 à 12 ans ?... Tout cela au nom des tests PISA ?...
Allez, prenons cela pour hypothèse, et tentons de la valider. Ou pas ! Pour ce faire, rien de tel qu'une bonne expérimentation menée... « grandeur réelle ».
C+ ; L'effet Papillon du 10/06/12 sur http://player.canalplus.fr/#/668086 (chrono : 6'14'' / 14'54'') http://ecoles.alternative-democratique.org/L-ecole-en-Coree http://looreful.wordpress.com/2010/03/12/systeme-educatif-en-coree-du-sud/ http://www.telerama.fr/monde/en-coree-apres-l-ecole-c-est-encore-l-ecole,58489.php |
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Résultats d'expériences :
A l'école publique sud-coréenne, les enseignements se terminent vers 15-16h. Mais ensuite certains élèves vont dans les hagwons jusqu'à des 20-22h. Ce qui coute aux familles en capacité de le payer, de 6.000 à 50.000€ annuels. Marché lucratif s'il en est et que certains professeurs ont investis en devenant des hommes d'affaire accomplis, multimillionnaires...
Si l'école maternelle n'est pas obligatoire, l'enseignement primaire s'étend lui de 7 à 13 ans. Comme qui dirait de notre CE1 à notre 5ème de collège... L'offre éducative semble diversifiée dès le départ, même si la « polyvalence » affichée dénote de la réalité.
L'abandon officiel du classement des établissements (un genre de « carte scolaire » ?...) n'est manifestement que fort subjectif ! Tant les conduites et « réflexes de classes » ont la peau dure... Et il n'est pas qu'un témoignage pour mettre en exergue l'abondance des évaluations, examens, et autres certifications de tout poil ! Leurs corollaires étant – forcément – le « bachotage », le « par cœur », les « QCM » et autres avatars fortement éloignés (convenons-en) de la pensée cartésienne si ce n'est de la moindre réflexion dialectique.
Pour les familles « pas dans l'coup » (i.e. démunies... ou plus soucieuse de l'existence essentielle d'un être humain existant et encore en devenir), il y a des permanences voire même des « cours permanents » mais aussi des rattrapages (AP ?... ATP ?...) qui, compte-tenu des sus-dits hagwons, ne peuvent se tenir que durant les vacances scolaires – celles des élèves comme celles de leurs enseignants... du public. Surenchère au cœur d'une idéologie sous contrainte. A tel point que le « public » en devienne le simple répétiteur de ce qui se fait le soir dans les bahuts privés ! Répétiteur voué à aiguiller, dès le départ, 30% de sa population scolaire vers l'équivalent de nos LP. Ce qui serait sans grande importance et surtout sans honte, si les flux n'étaient pas canalisés dès l'origine (i.e. sociale) !
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Analyse des résultats :
Le système éducatif sud-coréen a donc, manifestement, satisfait les plus « naturels » penchants de sa jeunesse... voire de certains de ses parents. Au prix, quand même, de matinées lourdement chargée dès potron-minet ! J'ai peine à imaginer nos noctambules facebookiens ou MSNiens se lever à de telles heures... Outre que cela n'est pas salutaire en terme de chronobiologie.
Pourtant, étrangement, les familles « bourgeoises » en exigent beaucoup plus de leur progéniture ! Voire trop et au prix de sacrifices financiers certes, mais de quels autres également ?... Celui de la construction d'un « Homo sapiens » dans toute sa complexité ?... Celui de l'accomplissement d'un « Homo civis » dans toute sa responsabilité ?...
Vu d'ici et par des enseignants expatriés tout autant que par des sociologues avérés, le système éducatif sud-coréen semble « marcher sur la tête » !
Reproduction sociale et ses verrues de violences sociales, formatage productiviste et sa tumeur suicidaire, etc. etc.
Pourtant, PISA est content !
Finlande (Européenne) et Corée (Asiatique) font jeu égal... devant notre supposée « archaïque » Education Nationale Publique & Laïque !
Et PISA se fiche des « dommages collatéraux » : du « mal-être » au record de suicides, de l'inflation galopante dans les quartiers où siègent les hagwons à la mode, de l'insuffisance de sommeil à la folie des frais d'inscription, etc. etc.
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Conclusion(s) :
Il faudrait être un grand benêt pour ne pas associer résultats et analyses précédentes à :
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la politique éducative imposée par les différents accords européens en terme d'éducation (Lisbonne, Bologne, Brugges-Copenhague) ;
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la politique éducative mise en œuvre en France – sous des gouvernements de « colorations » différentes voire panachées mais d'idéologie commune (comme un socle à leurs objectifs) – depuis plusieurs décennies et notablement accélérée ces 5 dernières années ;
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la volonté du pouvoir bourgeois de reléguer le prolétariat au rang de « lumpenprolétariat » et les classes moyennes modestes à sa suite, par « effet domino »...
Quant à PISA, avec un tel thermomètre inutile de s'étonner en découvrant un monde enfiévré... Et faute de doctes docteurs, cela ne semble pas prêt de s'atténuer !
In fine :
Droite décomplexée et sociale-démocratie triomphante
au service de l'impérialisme capitaliste
et ce dès le plus jeune âge !
« Omnipotens regnat ! »
Joel V. (FSC)