Ca du Front Syndical de Classe : rapport introductif (1ère partie)

Publié le par FSC

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Chers camarades,

 

la guerre est le quotidien de nombreux peuples. Les guerres impérialistes pour être précis : après l’Afghanistan et l’Irak, après la Libye, voici venu le Mali et toujours la Syrie où le gouvernement veut désormais pouvoir armer ouvertement les djihadistes.

Alors que l'UE et le gouvernement annoncent au nom des déficits et de l'Euro de nouvelles mesures contre les services publics, les salariés et les retraités, il ne semble y avoir aucune difficulté pour trouver les millions d'euros quotidiens pour offensives guerrières.

 

Régression anti-sociale et guerres impérialistes sont bien les deux faces d'une même pièce, d'un système capitaliste en crise permanente payée par les peuples pour que les profits continuent de couler à flots dans les caisses des grands groupes capitalistes.

 

Ainsi, presqu'un an après élection de Hollande en France, l'offensive anti-sociale ne se dément pas dans notre pays et va encore s'accélérer au nom de la dette, de la crise, de l'euro, des déficits. Il faut dire que l'acte inaugural du nouveau gouvernement a été l'adoption à marche forcée du pacte européen de stabilité négocié par Merkel, Sarkozy au nom du capital financier européen.

 

Ce pacte de stabilité aggravée promet les peuples européens au carcan anti-social, à la fin des souverainetés populaires et à la régression sans limite. Adossée à la BCE et à des commissions de contrôle, la Commission pourrademanderd'amenderles projets de budget, avant même leur adoption par les Parlements nationaux. Bruxelles peut aussi donnerson avis sur les choix de politiqueéconomique. Au cœur de ce dispositif d'euro-intégration capitaliste, le capital allemand et l'Allemagne est par exemple le seul pays de la zone euro à échapper au contrôle de Bruxelles.

 

L'Ue agit en réalité comme une gigantesque pompe à fric finançant les profits des capitalismes dominants et en privant les peuples du Sud de l’Europe de la possibilité de dévaluer, ce qui leur permettait de préserver quelque peu leur potentiel productif. L'Euro est bien l'arme de guerre aux mains des monopoles qui réalisent enfin la grosse Europa déjà au cœur des projets du Reich nazi.



Dans tous les pays européens, la ruine des peuples s'accélère, en commençant par l'Europe du Sud : Espagne, Portugal, Grèce, Italie... et maintenant Chypre.

En France, la situation se dégrade très vite et les projets gouvernementaux rivalisent dans les attaques contre les travailleurs.

 

Austérité et misère sont au programme pour le plus grand nombre :

- ce sont les mesures contre les salaires et le pouvoir d'achat (blocage des salaires depuis des années dans la FP, désindexation des pensions...)

- c'est la casse de l'emploi en France et accompagnement de tous les plans de désindustrialisation, en particulier bien sûr dans l'automobile mais pas seulement (Cf Sanofi)

- C'est bien sûr l'Accord National Interprofessionnel (ANI) d’une extrême gravitépour les droits des salariés du privé. Cet « accord » n'est une fois de plus qu’une déclinaison d'une injonction faite à tous les pays européens : « Introduire des réformes approfondies pour combattre la segmentation du marché du travail, en révisant certains aspects de la législation sur la protection de l’emploi concernant en particulier ceux relatifs aux licenciements, en concertation avec les partenaires sociaux ».

La principale caractéristique de l'ANI signé par la CFDT est donc de faciliter les licenciementset derendre plus difficiles les recours des salariés,des institutions représentatives du personnel, des syndicats (voir au dos). Il s’y ajoute une dizaine d’attaques, par exemple sur le « CDI intermittent », la mobilité interne, le court-circuit des plans sociaux, les « accords de maintien de l’emploi » c'est-à-dire le chantage à l’emploi, les contrats courts, le temps partiel, la formation professionnelle,...

De plus, comme à chaque fois, les reculs de droits dans le privé annoncent des reculs dans le public(au nom de « l’équité » !) : nous l’avons vécu pour les retraites, pour la journée de carence (supprimée dans le public grâce à l’action collective), la mobilité forcée, la révision des ARTT...

 

- La régression, ce sont encore les retraites à nouveau dans le collimateur, ce qui n'est bien sûr pas une surprise tant que leur véritable objectif n'est pas atteint : 67 ans au niveau européen, fin de la répartition.

Ca commence avec le projet d'accord sur les complémentaires qui désindexe les pensions du coût de la vie et prévoit leur baisse sur les 3 ans à venir. Cet accord vient d'être salué par le gouvernement comme devant servir pour la réforme à venir du régime général avec document de travail du gouvernement envisage d’allonger la durée de cotisation (au nom de l’augmentation de l’espérance de vie) et de désindexer les pensions sur les prix. Un député socialiste (Le Guen) préconise de passer à la retraite à 62 ans dès 2015 (au lieu de 2017 prévu par la contre-réforme Fillon).

 

Plus généralement, c'est toute la protection sociale qui est attaquée de toute part : déremboursements, franchises médicales, forfaits hospitaliers, dépassements d'honoraires, limitation du100%, fermetures des accueils, retards dans le traitement des dossiers,...

D'ailleurs l'ANI comprend la généralisation d’une complémentaire santé, présentée comme une compensation alors qu’il s’agit d’élargir le champ des complémentaires pendant que la Sécurité sociale voit réduite son champ d'action et d’ouvrir un peu plus le marché aux grands compagnies comme AXA ou le groupe Malakoff du frère Sarkozy.

Cela répond bien sûr au but ancien du capital depuis la fin de la guerre : détruire la sécu, privatiser ce qui peut être rentable : pour les pauvres, une solidarité nationale a minima relevant de l'impôt, pour les autres, des complémentaires privées.

 

- La régression sociale se situe aussi au niveau de l'austérité budgétaire censée ramener les déficits à 0 (même chose qu'en Grèce où cet objectif jamais atteint sert de prétexte à attaquer toujours les salaires ou les garanties collectives). L'austérité, ce sont les coupes dans les budgets sociaux, c'est la Fonction publique mise au pain sec et avec elle bien sûr les usagers.

Dans les hôpitaux ce sont 35000 emplois supprimés entre 2013 et 2014 et la réduction des dépenses.

Dans l'Education, le projet de loi d’orientation sur l’école s’inscrit aussi pleinement dans les politiques précédentes destinées à appliquer les plans européens de mise à disposition du patronat de l'Ecole et de la formation y compris universitaire.

L'Education est aussi en pôle position concernant l'annonce d'un acte III de la décentralisation qui constitue une attaque supplémentaire contre le cadre national avec la rupture institutionnalisée de l’égalité sur le territoire et la construction de pouvoirs locaux dans le cadre d'euro-régions (voir à ce sujet la question du référendum en Alsace).

 

Pendant ce temps, le capital est gavé de subventions, de crédits d’impôt, exonération de cotisations sociales pour les « contrats de génération », la multiplication des partenariats public-privé (avec une volte-face de Taubira qui critiquait les PPP... avant de décider de construire trois nouvelles prisons avec ce mode de financement).

Mais ça ne leur suffit pas. La banque Goldmann Sachs vient de déclarer qu'il serait souhaitable que les salaires diminuent de plus de 30% en France. Pour rappel, Mario Draghi, vice-président de Goldman Sachspour l'Europe entre 2002 et 2005 est aujourd'hui patron de la BCE.

C'est sûrement pour aller dans ce sens et accélérer le mouvement que Hollande a annoncé qu'il allait recourir aux ordonnances, pour pendre de vitesse aussi le mécontentement populaire qui n'en finit pas de s'exprimer dans l'automobile, la chimie, l'Educ avec des grèves importantes et de chercher des débouchés, pris entre les jaunes déclarés, les réformistes et les semi-opposants.

 

Face à la crise et à la réaction, la situation ne dépend guère voire pas du tout de tel ou tel dirigeant mais exprime le capitalisme arrivé à un stade de pourrissement et de régression sans fin.

Syndicalement, il faut lutter contre les reculs mais toujours en montrant qu'il n'y a au fond qu'une solution réelle et durable : la mise hors d’état de nuire des capitalistes, leur expropriation, ce qui implique la prise de contrôle des principaux moyens de production par les travailleurs et leur gouvernement.

C'est dire si les congrès de la CGT et de la FSU ont une importance.

 

A suivre : bilan des congrès CGT et FSU

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