Carlos Ghosn et Sarkozy main dans la main pour la délocalisation totale de Renault
En 2011, pendant plusieurs mois, les travailleurs des fonderies du Poitou à Châtellerault ont mené avec succès une lutte exemplaire contre la fermeture de cette fonderie ex-filiale de Renault, ouverte en 1978 pour remplacer les fonderies de Billancourt.
Le 11 avril, le tribunal de commerce de Nanterre va examiner quel avenir pour cet outil qui est à la pointe de la technologie. Le cabinet chargé de l'expertise démontre irrévocablement comment la direction de Montupet (propriétaire du site) et la direction de Renault son principal client se sont mis d'accord pour créer une situation de faillite et préparer une délocalisation en Bulgarie. La CGT au cours d'une conférence de presse a demandé que le tribunal se prononce pour le maintien du site et, comme il y a deux ans pour la SBFM à Lorient, que la fonderie du Poitou réintègre le groupe Renault.
Le collectif « Front Syndical de Classe » de Renault est sur la même position sauf que nous mettons sur la table que la direction de Renault multiplie les initiatives pour démanteler le groupe et le met régulièrement sur le devant de la scène nationale : suicides de cadres, affaire d'espionnage contre des cadres dirigeants, implantation de l'usine de Tanger au détriment de l'usine de Douai... : cette direction doit être remplacée par une direction recevant mandat du pouvoir politique (qui avec 15% du capital est le principal actionnaire) de recentrer Renault sur sa base nationale en réintégrant les productions dans les sites nationaux. Nous disons enfin au sujet de la voiture électrique qu'on nous présente depuis des années comme la solution miracle pour sauver l'automobile en France et qui doit sortir cette année : au delà du prix démentiel qu'elle affiche, où sont les structures publiques de rechargement ? Cela rappelle les milliers de stations bio-carburants qui devaient permettre de suppléer la crise du pétrole !
Renault, une des pièces maîtresses du dispositif industriel national, est en danger de disparition ; en 2011, seulement 20% des véhicules Renault vendus en France ont été produits sur les sites nationaux.
La situation est sans appel : si les pouvoirs publics ne prennent pas pour Renault des mesures de remplacement comme ils ont pu le faire dans le passé, ils seront l'artisan de la fin d'un groupe industriel mythique, comme les dirigeants de l’époque portent la responsabilité de l’affaiblissement mortel de la sidérurgie française.
Le collectif Front Syndical de Classe Renault