CGT PPG AC FRANCE : grève de GENLIS, malgré une décision du TGI défavorable, la mobilisation des grévistes reste déterminée et intacte
Par décision en date du 16 mars 2011, le Tribunal de grande instance de Dijon, sur demande de PPG AC France, a ordonné aux salariés grévistes du site de Genlis :
¨ de « rétablir la libre circulation des personnes et des biens au plus tard le jeudi 17 mars 2011 à 8 heures, sous astreinte de 100 € par jour de retard et par défendeur », à compter de la signification de la décision rendue,
¨ A défaut (d’exécution) l’expulsion (des assignés) et de toutes personnes faisant obstacle à la libre circulation, et au besoin avec l’aide de la force publique.
En l’espèce, la demande faite par PPG qu’il soit procédé à l’expulsion des salariés grévistes (dont une jeune femme (*) non salariée de l’entreprise raflée à proximité de l’entrée de l’usine par un huissier peu regardant de ses actes) est quelque peu disproportionnée au regard de l’action qu’ils sont contraints de conduire pour qu’on ne leur tonde pas la laine sur le dos !
Ce n’est pas la criminalisation de l’action syndicale qui fera disparaître leurs légitimes revendications et qui leur fera renoncer à l’action. Malgré cette décision leur mobilisation reste déterminée et intacte : lors d’Assemblées générales les salariés grévistes ont décidé à l’unanimité de reconduire leur grève !
Rappelons que les salariés grévistes du site de Genlis, en lutte depuis le lundi 7 mars 2011 (5 heures du matin) n’ont commis comme seul crime que d’exiger qu’il leur soit apporté des garanties sérieuses sur l’avenir de leur outil de travail et de leur emploi, des garanties sur les dispositions dont ils ont toujours bénéficié issues de la Convention collective des Industries chimiques et des accords collectifs d’entreprise et d’établissement.
Et ce n’est pas la « Note de la Direction Générale », en date du 15 mars 2011, qui lèvera leurs inquiétudes sur l’emploi. Seule en effet est concernée « dans un contrat de prestation de 9 ans » l’activité de logistique : l’emploi n’est pas concerné.
(*) Il s’agissait de l’épouse d’un de nos camarades, Délégué syndical CGT du site, qui accompagnait son jeune enfant qui réclamait son père… gréviste. La jeune femme sera finalement mise hors de cause par le juge.
Leurs inquiétudes sont d’autant plus prégnantes qu’ID LOGISTICS n’a pas une image de modèle social et sa venue sur le site n’a rien clarifié. Bien au contraire. L’examen de quelques éléments de son Bilan social 2009 est plutôt révélateur à l’exemple d’un fort taux de la précarité avec un recours massif à l’intérim avec une moyenne mensuelle d’équivalents temps plein de 935 personnes (1 159 pour le seul mois de décembre de la même année !), auquel il faut ajouter une cinquantaine de CDD. Mais aussi en termes de gestion du personnel où la « démission » (51 personnes), le licenciement pour « cause réelle et sérieuse » (11 personnes), et notamment, avec 94 personnes concernées, le licenciement pour « faute grave », semblent être la norme. Il est vrai que ce dernier motif dispense l’employeur de payer au salarié préavis et indemnités de licenciement…
Quant aux salaires, toujours selon le Bilan social en notre possession, « la moyenne des rémunérations versées au 31 décembre 2009 des 10 % des salariés touchant les rémunérations les moins élevées est de 1 380 € » bruts (toutes primes comprises) !
En 2005, plus de 450 salariés connaissaient un sort semblable avec leur transfert chez PPG DISTRIBUTION et disaient adieu à la Convention collective nationale des Industries chimiques et aux accords collectifs d’entreprise et d’établissement pour celle de Commerces de gros et à un accord de substitution a minima. 2 années plus tard, c’était le tour des salariés du courrier…
Aujourd’hui, il n’est plus seulement question de la logistique de Genlis et chacun doit s’interroger sur l’avenir de sa fonction dans l’entreprise plutôt que de se laisser endormir. Il est cependant toujours temps, pour chacun d’entre nous, de réagir et de prendre part à la mobilisation nécessaire pour s’opposer à ce fanatisme financier.
Rejoindre les salariés de Genlis en grève :
o pas simplement par solidarité,
o mais parce que c’est dans l’intérêt de tous,
o et pour l’intérêt de chacun !
Nous avons tous de bonnes raisons de nous mobiliser !
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Avec un résultat d’exploitation en forte progression qui a plus que doublé en 2010 comparé à 2009 (+ 128,87 %), PPG a les moyens, contrairement à ce que la direction affirme, d’engager les investissements nécessaires pour adapter l’outil de logistique dont dispose aujourd’hui l’entreprise. A cette fin, seulement 7 millions d’euros seraient nécessaires. Mais la préoccupation du Groupe étant prioritairement et obsessionnellement de faire baisser les coûts en détruisant l’emploi (réduit de 1 600 personnes en 1 an) et tout statut collectif favorable au personnel à l’exemple du statut des salariés de Genlis. Statut valant plus que la profitabilité du capital.