CGT : sortir du double langage!
François Hollande a bel et bien choisi : en faveur des patrons, des marchés financiers, du MEDEF, de la multinationale Goodyear contre les travailleurs d'Amiens !
Non pas que cela soit nouveau : dès les années 80 c'est en faveur du social-libéralisme que ses préférences allaient.
Simplement jusqu'à présent il tentait de masquer ses orientations réelles et ses reniements des quelques engagements sociaux pris dans la campagne des présidentielles.
Le pelé, le galeux : le « coût » du travail !
Ainsi, dès ce mois de janvier, lancement des Assises de la fiscalité des entreprises pour refondre
les prélèvements dont elles font l'objet
Ainsi, en mai, le Haut Conseil du financement de la protection sociale remettra à Jean-Marc Ayrault des scénarios pour réduire le poids des cotisations pesant sur le travail, pour soit-disant favoriser
l'emploi et la compétitivité des entreprises.
Ainsi on apprend que Hollande propose aux entreprises son « Pacte de responsabilité », c'est-à-dire moins de charges sur le travail en échange de vagues promesses -sans contrôle- de créations d'emplois et la diminution, voire la suppression, des quelque 35 milliards de cotisations familiales acquittées par les entreprises !
Et comment sinon en déplaçant ce financement vers la CSG ou la TVA c'est-à-dire vers les salariés et les familles tout en cassant le modèle de financement mis en place par Ambroise Croizat dont le mérite, l'originalité et l'efficacité est précisément de faire reposer ce financement sur les cotisations sociales !
Ainsi il faudrait massivement réduire les dépenses publiques en s'en prenant aux dépenses de santé, à l'hôpital, aux collectivités locales pour ouvrir les vannes à l'intervention prédatrice des capitaux privés et des fonds de pension !
Il s'agit donc bien d'une déclaration de guerre contre le monde du travail et les conquêtes sociales issues des combats de la résistance !
Tout le mal viendrait donc du « coût » du travail, !
Le coût, véritable celui là du capital , le gonflement ininterrompue ces 20 dernières années des revenus des actionnaires (180 à 200 milliards au détriment dess salariés tous les ans!) ne sera ni évoqué ni touché !
Alors pour le syndicalisme et les dirigeants de la CGT il est temps de sortir de l'accompagnement de la crise et du dialogue social : on ne fera pas revenir le parti socialiste sur sa politique par la concertation, les conférences au sommet et par le syndicalisme rassemblé piloté par une CFDT alignée sur les objectifs du pouvoir.
Concertation CGT : allons y !
La CGT organise une concertation de l'ensemble des syndiqués entre le 6 et le 19 janvier.
Alors emparons nous de cette occasion pour dire que ce n'est pas à la marge que la CGT doit corriger son activité, que ce n'est pas une question d'image ou de communication mais qu'il s'agit de changer radicalement d'orientation : en finir avec le ménagement du pouvoir socialiste, en finir avec le « syndicalisme rassemblé » et les initiatives de sommet.
Mais s'engager résolument dans la coordination des luttes, la dénonciation de l'Union européenne et de ses politiques d'austérité, en finir avec l'illusion d'une Europe sociale.
Collaboration : STOP !
En finir aussi avec la participation aux entreprises d'intégration du syndicalisme dans la collaboration de classe comme en atteste la réunion prévue au Conseil économique social et environnemental (CESE) le 22 janvier prochain.
Et qui prévoit d’entremêler sur le même plateau Carole Couvert, Présidente de la CFE-CGC, Thierry LEPAON, Secrétaire Général de la CGT, Laurent BERGER, Secrétaire Général de la CFDT et Pierre GATTAZ, Président du MEDEF pour un débat présidé par Stéphane ROUSSEL, Président du Cercle de l’Excellence RH et membre de la Direction Générale de VIVENDI, et Jean-Paul DELEVOYE, Président du CESE.
Pour débattre de quoi ?
Eh bien du « nouveau visage du syndicalisme »
On se doute bien quel nouveau syndicalisme les Gattaz, Berger et compagnie entendent promouvoir !
Boycottons donc ce genre de réunion pour nous consacrer à la seule chose qui vaille pour des syndicalistes : défendre bec et ongles les intérêts des travailleurs contre la guerre qui leur est livrée par le patronat et le pouvoir et nous consacrer à la préparation de la contre-offensive du monde du travail !
Le Front Syndical de Classe
6 janvier 2014
|
|