Congrès de la FSU (février 2010) : Analyse du thème 4, ou les défaillances d’une stratégie syndicale

Publié le par FSC

 

Les syndiqués de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) sont appelés à se prononcer sur les prochaines orientations de leur fédération, à travers le texte de congrès qui sera adopté à Lille le 5 février 2010.

Des militants de la FSU, membres du FSC, se sont penchés sur la partie 4 du projet de texte, qui traite d’un thème particulièrement important : quelle stratégie syndicale à mettre en œuvre face au pouvoir sarkozyste ? quel fonctionnement de la FSU ?

Même si certains passages du texte révèlent de réelles potentialités combatives (à travers la préconisation d’un « syndicalisme de lutte et de transformation sociale »), de nombreuses insuffisances ou prises de position laissent entrevoir une accentuation des dérives vers un syndicalisme de renoncement, tel que le pratiquent déjà les confédérations réformistes, y compris la CGT :

 

1/ Premier problème : L’analyse du mouvement social paraît déconnectée de tout questionnement sur les stratégies syndicales qui ont été appliquées, en particulier depuis un an. L’échec des journées de mobilisation de 2009 ne donne lieu à aucune conclusion, ni leçon tirée, renvoyant cet échec à une sorte de fatalité, voire à la responsabilité des salariés eux-mêmes, la politique de Sarkozy n’ayant pas « trouvé face à elle d’obstacle suffisamment conséquent dressé par les salariés et leurs organisations syndicales ».

 

2/ Alors que nombreux ont été les militants, dans les sections départementales,  à déplorer la logique dangereuse d’unité « à tous prix », on n’en retrouve pas vraiment d’écho dans ce texte, sauf pour mettre cette contestation sur le compte d’une « ambivalence » des prises de position chez les salariés.

 

3/ La nécessité de créer un rapport de forces est certes souvent évoquée, mais la stratégie pour le construire efficacement apparaît très en retrait. La tendance à privilégier la dimension électorale dans la mesure de l’efficacité syndicale, et la référence appuyée aux accords de Bercy (sur le « dialogue social » dans la Fonction publique) s’accordent mal avec le syndicalisme de lutte affirmé par ailleurs.

Voir ce que nous écrivions, en mai 2008, au sujet des accords de Bercy.

 

4/ Au nom d’un légitime souci de mettre fin à l’émiettement syndical, l’objectif d’aller vers une unification entre organisations est clairement affiché. Tout en partageant cet objectif, il nous faut cependant appeler à la vigilance, pour qu’il ne s’agisse pas d’une démarche d’appareils syndicaux, et qu’on n’aille pas vers une simple absorption de la FSU par la CGT « thibaudienne »…

 

5/ Enfin, le souhait réitéré d’adhésion à la CES, outil au service de l’UE capitaliste, doit être résolument combattu, d’autant qu’on sait quels ont été les effets d’une telle adhésion sur la CGT.

Publié dans FSU

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article