Décès de notre camarade Henri Alleg! Soyons dignes de sa mémoire!

Publié le par FSC

Nous venons d'apprendre avec une immense tristesse le décès d'Henri ALLEG le militant anti-colonialiste et communiste dans sa quatre-vingt onzième année.

Nous aurons l'occasion de revenir sur la vie, le parcours et la personnalité de cet immense et modeste militant.

 

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Source : les agences de presse

 

jeudi 18 juillet 2013

 

Le journaliste et militant communiste Henri Alleg, auteur de l’ouvrage "La Question" (1958) qui dénonçait la torture pendant la guerre d’Algérie, est décédé mercredi à Paris à l’âge de 91 ans, a-t-on appris auprès du quotidien l’Humanité dont il fut secrétaire général.

 
Publié à l’époque aux éditions de Minuit, ce livre-témoignage avait été saisi au lendemain de sa parution.

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Harry Salem dit Henri Alleg, né le 20 juillet 1921 à Londres, mort le 17 juillet 2013 à Paris est un journaliste franco-algérien, membre du PCF et ancien directeur d’Alger républicain. Il est notamment l’auteur de La Question.

Né à Londres de parents juifs russo-polonais Henri Alleg s’installe en Algérie en provenance de Paris en 1939, et milite au sein du Parti communiste algérien. En 1946, il épouse Gilberte Serfaty qui deviendra comme lui une ardente militante communiste. En 1951, il devient directeur du quotidien Alger républicain. Il entre dans la clandestinité en 1955, date d’interdiction du journal en Algérie. Il continue cependant à transmettre des articles en France dont certains sont publiés par L’Humanité.
Il est arrêté le 12 juin 1957 par les parachutistes de la 10e D.P, au domicile de Maurice Audin, son ami, arrêté la veille et qui sera torturé à mort.

 
Il est séquestré un mois à El-Biar, où il est torturé lors de plusieurs séances, puis subit un interrogatoire mené après une injection de penthotal, utilisé comme « sérum de vérité ». Le général Massu, qui reconnaîtra plus tard l’utilisation de la torture dans certains cas particuliers lors de la guerre d’Algérie, affirme en 1971, « en fait de tortures, Alleg a reçu une paire de gifles ». Roger Faulques, officier du 1er REP, accusé de ces tortures, déclare lors d’un procès en diffamation en 1970 « Je ne l’ai vu qu’une seule fois, mais il m’a fourni à cette occasion des indications qui m’ont permis d’arrêter les membres du parti communiste algérien ».

Il est ensuite transféré au camp de Lodi (Draa Essamar Wilaya de Médéa) où il reste un mois, puis à Barberousse, la prison civile d’Alger. En prison, il écrit La Question, dissimulant les pages écrites et les transmettant à ses avocats.
Dans La Question, il raconte sa période de détention et les sévices qu’il y subit en pleine guerre d’Algérie. Tout d’abord publié en France aux Éditions de Minuit, l’ouvrage est immédiatement interdit. Nils Andersson le réédite en Suisse, quatorze jours après l’interdiction en France de mars 1958. Malgré son interdiction en France, ce livre contribue considérablement à révéler le phénomène de la torture en Algérie. Sa diffusion clandestine s’élève à 150 000 exemplaires.
Trois ans après son arrestation, il est inculpé d’« atteinte à la sûreté extérieure de l’État » et de « reconstitution de ligue dissoute » et condamné à 10 ans de prison. Transféré en France, il est incarcéré à la prison de Rennes. Profitant d’un séjour dans un hôpital, il s’évade. Aidé par des militants communistes, il rejoint la Tchécoslovaquie grâce notamment à Alfred Locussol.
Il revient en France après les accords d’Évian, puis en Algérie où il participe à la renaissance du journal Alger Républicain. « Persona non grata » en Algérie à la suite du coup d’État de Houari Boumédiène, il se réinstalle en France en 1965. Le film documentaire de Jean-Pierre Lledo Un rêve algérien retrace son retour, 40 ans plus tard dans une Algérie qui l’accueille à bras ouverts et où il retrouve avec bonheur ses anciens compagnons.
En 2005, il cosigne une lettre au Président de la République, demandant à l’État français de reconnaître l’abandon des harkis en 1962.
Il est par ailleurs membre du Pôle de renaissance communiste en France et déclare regretter en 1998 « la dérive social-démocrate du PCF, qui abandonne son authenticité communiste ». Il fait partie du comité Honecker, qui soutient l’ancien dirigeant de la RDA poursuivi par la justice allemande.
Il est également membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine.
Henri Alleg est le père de Jean Salem.
Il meurt le 17 juillet 2013.

Oeuvres

La Question, Lausanne, E. La Cité, 1958 ; Paris, Les Éditions de Minuit, Alger, Éditions Rahma, 1992. (ISBN 2-7073-0175-2).
Mémoire algérienne : Souvenirs de luttes et d’espérances, Paris, Éditions Stock, 2005, 407 pp., 24 cm. (ISBN 2-234-05818-X).
Prisonniers de guerre ; Victorieuse Cuba. Les Éditions de Minuit :
La Guerre d’Algérie (en collaboration avec P. Haudiquet, J. de Bonis, H. J. Douzon, J. Freire, G. Alleg), 3 volumes ; Étoile rouge et Croissant vert ; SOS America ! ; La Grande Aventure d’Alger républicain (en collaboration avec A. Benzine et B. Khalfa) ; L’URSS et les Juifs ; Requiem pour l’Oncle Sam. Chez Messidor-Temps Actuels
Le Siècle du Dragon ; Le Grand Bond en arrière. Aux Éditions Le Temps des cerises
Les Chemins de l’espérance. Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes
Retour sur La Question. Éditions Aden et Le Temps des cerises

 

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Hommage des militants du PRCF dont Henri Alleg faisait partie 

 

A l’occasion du décès d’Henri Alleg.   

Communiqué du 18 juillet 2013, 15 h.   

   

Nous apprenons avec beaucoup de tristesse le décès de notre camarade Henri Alleg, membre du comité national de parrainage du Pôle de Renaissance Communiste en France, président d’honneur du Comité Internationaliste pour la Solidarité de Classe (ex-Comité Honecker), écrivain et journaliste communiste, ancien directeur d’Alger Républicain et ancien secrétaire général de L’Humanité, militant de la solidarité de classe avec les communistes persécutés dans les ex-pays socialistes, compagnon de Maurice Audin et héros de la lutte anticoloniale en Algérie.

Henri fut aussi une figure des lettres françaises et un éclaireur de la conscience universelle dans la grande tradition de Voltaire et de Zola : son livre bouleversant La Question, le récit poignant préfacé par Sartre qui dénonça l’usage systématique de la torture en Algérie par l’armée coloniale, a beaucoup fait pour mobiliser contre la « sale guerre » : l’indépendance du peuple algérien et l’honneur du peuple français doivent beaucoup à cet homme modeste, souriant, mais inflexible sur ses hautes convictions humanistes.

Henri fut par ailleurs de tous les combats en France et dans le monde pour le progrès social, l’émancipation des peuples, la paix et le socialisme. Alors que tant d’autres hurlaient avec les loups lors de la chute de l’URSS, Henri écrivit Le grand bond en arrière, qui dénonçait faits à l’appui la terrible régression qu’a constituée la restauration du capitalisme le plus barbare dans les pays de l’ex-camp socialiste.

Nous rendrons ultérieurement hommage à ce lutteur hors pair qui était aussi un défenseur fidèle du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien, ce qui lui valut, aux côtés de Georges Hage, de Rémy Auchedé et de Georges Gastaud, d’animer l’opposition communiste à la « mutation » (en réalité, à la dénaturation) du PCF dans le cadre de la première Coordination communiste, puis dans le cadre du Comité national d’unité des communistes (CNUC), puis de la Coordination des Militants Communistes du PCF.

Pour l’heure, l’émotion nous étreint quand nous repensons avant tout à cet homme fraternel, toujours aidant, souriant et plein d’humour, qui rejoint dans notre souvenir Gilberte, son épouse disparue – elle aussi engagée avec détermination dans la lutte contre le colonialisme et pour la continuité du vrai parti communiste.

A ses fils et à toute sa famille, à tous les camarades communistes membres du PRCF et/ou du PCF, à tous les communistes et patriotes algériens, à tous les membres du CISC, à tous ses amis et camarades de France et de l’étranger, nous exprimons notre profonde sympathie et notre grand chagrin.

 

Georges Hage, ancien député, président d’honneur du PRCF

Désiré Marle, prêtre-ouvrier, président du CISC

Léon Landini, président de Carmagnole-Liberté (ex-FTP-MOI), président du PRCF

Vincent Flament, rédacteur-en-chef de « Solidarité de classe »

Pierre Pranchère, vice-président du PRCF

Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF

Daniel Antonini, secrétaire de la commission internationale du PRCF

Antoine Manessis, responsable du PRCF aux actions unitaires

Madeleine Dupont, trésorière du CISC

Odile Hage, secrétaire de la section de Douai du PCF

 

Publié dans Luttes - actualités

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