Déclaration du Front Syndical de Classe : L'Union comme la sociologie est un sport de combat

Publié le par FSC

 

logo-FSC.jpgL'Union comme la sociologie est un sport de combat

 

 


 

Nous vivons un grand moment d'affrontement de classes dont l'issue pèsera considérablement - pour s'en tenir au domaine social - sur l'avenir du « modèle social français » et notamment des conquêtes issues du programme du Conseil National de la Résistance.

C'est dans l'union (ou presque) que les confédérations syndicales animent la lutte contre la réforme des retraites. Et si on veut bien admettre qu'il existe des différences entre organisations, ces différences sont minorées et toute critique sur la stratégie de lutte ou sur le contenu des propositions avancées est désignée comme visant à briser le front syndical (Bernard Thibault, Forum social de la fête de l'Humanité ce week-end).

Or, les militants, tous ceux qui sont engagés dans l'actuel combat, sont légitimement attachés à l'union.

 

Mais quelle union avec quel contenu?

 

Si l'action des militants dans les entreprises et les localités construit une unité de terrain, l'union dont il s'agit dans l’intersyndicale nationale est une union de sommet, fondée sur des compromis quant au contenu revendicatif et qui privilégie l'alliance stratégique de la direction de la CGT avec la direction de la CFDT, sanctifiée par le pouvoir médiatique comme l'illustre la seule présence syndicale du duo Thibault-Chérèque sur le plateau d'Arlette Chabot la semaine dernière.

 

L'expérience et la mémoire des luttes comme l'attention aux orientations revendicatives actuelles doit pourtant nous alerter.

Par exemple, en 1995 en pleine bataille contre le plan Juppé de réforme de la sécurité sociale et des régimes spéciaux un texte intitulé "Contre l'archaïsme, pour une réforme de fond de la sécurité sociale " portant la signature de Nicole Notat, François Chérèque, Alain Touraine... venait soutenir ledit plan Juppé et donc trahir le mouvement.

Ou encore en 2003 avec Chérèque signant en plein mobilisation un accord avec Fillon attaquant les retraites du Public.

 

Tout serait clair et différent aujourd'hui ?

 

Pourtant, passé presque inaperçu, toujours dans Le Monde) un texte daté du 8 septembre 2010  intitulé "Une autre réforme est possible" patronné par F. Chérèque est de fait (précautions prises, échaudé par le passé) porteur des mêmes orientations d'adaptation à la "modernité", prenant massivement en compte les arguments avancés par le pouvoir pour justifier sa contre-réforme (vieillissement de la population, crise financière, augmentation de l'espérance de vie). Sans rien dire des exonérations patronales et de l'accaparement des richesses par une caste, et 180 à 200 milliards d'euros par an dérobés aux salariés depuis 20 ans avec la compression des salaires et le redéploiement en faveur du capital et des actionnaires!

 

Et si le texte souligne que le relèvement de l'âge minimum de départ en retraite de 60 à 62 ans va accroître les inégalités, sans exiger son abandon d'ailleurs, il rajoute que "le nouveau système devra prendre en compte l'augmentation progressive de l'espérance de vie " acquiesçant par là à l'augmentation de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein.

Il y a donc dans l'alliance que la direction de la CGT privilégie bel et bien un problème de contenu revendicatif face à la contre-réforme du pouvoir même si elle est conjointement désignée comme injuste et inefficace.

 

 

 

Négociation sur la base de la réforme actuelle ou RETRAIT ?

 

Toujours ce week-end au Forum social de l'Humanité, Bernard Thibault interpellé par des militant(e)s sur l'absence du mot d'ordre de RETRAIT de la réforme dans le communiqué intersyndical du 8 réplique que ce mot d'ordre est un piège, qu'il est introduit par FO comme objet de polémique entre les organisations et qu'il équivaudrait à l'exigence du maintien du statu quo alors que ce que veut la CGT, c'est l'amélioration des conditions du droit à la retraite.

 

Soit !

 

Mais il serait illusoire de prétendre parler d’avancer sans réclamer le retrait d’une contre-réforme prévue pour affaiblir nos retraites. Et l’on est en droit de penser que l'absence de l'exigence du RETRAIT ouvre essentiellement la voie à des négociations portant sur des aspects certes importants (non-prise en compte de la pénibilité, polypensions …) mais ne remettant pas en cause le cœur et la logique de la réforme. Derrière l’apparente fermeté sur le refus du passage de 60 à 62 ans, s’apprête-ton à consentir à des reculs pour le plus grand nombre de salariés (jeunes entrant tardivement dans la vie active, femmes aux carrières incomplètes, salariés âgés virés des entreprises après 50 ans) dont la retraite sera fortement amputée faute de remplir les conditions durcies du taux plein ?

 

Contrôle en bas

 

Bref, si la recherche de l'union est indispensable elle ne doit pas dépendre d'accords de sommet a minima ni cesser de faire la clarté sur les objectifs revendicatifs.

S'il n'y a pas de scenario unique pour l'issue du conflit engagé, son contenu revendicatif, ses objectifs, les modalités et les formes de la lutte doivent être placés sous le contrôle des travailleurs engagés dans la lutte, sans s'en remettre aveuglément aux états-majors !

 

Et en disant la vérité aux salariés !

 

Trop de flou et trop de mensonges ont conduit par le passé à des désillusions meurtrières pour le progrès social et la démocratie !

Le même flou et la même absence de courage pour dire la vérité aux salariés, le même choix d'alliance conduiront aux mêmes impasses et aux mêmes désillusions !

 

 

Indépendance syndicale ?

 

Alors il faut dire qu'en particulier les partis socialistes dans toute l'Europe conduisent au nom de la confiance nécessaire des marchés financiers des politiques de rigueur qui partout remettent en cause  les droits sociaux.

Les travailleurs grecs ont font l’amère expérience.

Alors il faut dire que les plans actuels portant sur la retraite approuvés par la social-démocratie, la deuxième gauche (dans laquelle s'inscrit la CFDT) et la Confédération Européenne des Syndicats (CES) sont aussi la mise en œuvre du sommet de Barcelone de 2002 (signés par Chirac et Jospin) prévoyant le report de 5 ans de l'âge de départ en retraite !

 

Alors il faut dire qu'en France, sans intervention et sans vigilance populaires même en cas d'alternative à gauche dominée par le PS, nous ne sommes pas à l'abri de la mise en œuvre de plans d'austérité, " du sang et des larmes" promis par Jean-Louis BIANCO, député des Alpes de Haute-Provence secrétaire général de l’Elysée sous François Mitterrand.

 

Pour notre part, malgré les pressions pour soumettre la recherche de l'unité à la loi du silence et de la compromission, nous ne cesserons d'en appeler à l'intelligence et à la lucidité !

 

Salariés, ouvriers, jeunes, l'issue du conflit engagé est bel est bien entre vos mains. Les revendications et les formes de la lutte doivent être décidées en-bas. Il ne pourra y avoir de victoire qu’à partir du retrait de l’euro-casse de retraites mise en musique par la loi Woerth-Sarkozy-Medef.

C’est par la résistance tous ensemble Public-Privé-Etudiants que nous pourrons gagner !

 

 

LA RÉGRESSION NE SE NÉGOCIE PAS,

AMPLIFIONS L’ACTION

JUSQU’AU RETRAIT PUR ET SIMPLE

DE LA CONTRE-RÉFORME WOERTH-SARKOZY

 

 

 

 

 

Publié dans Luttes - actualités

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