Déclaration unitaire : le FSC soutient et précise
« Cher-e-s camarades, Vous trouverez ci-dessous une importante déclaration unitaire, à diffuser largement. FO, CFTC et CGC n’ont pas souhaité signer ce texte. Bien fraternellement, le BF Publié le jeudi 17 mars 2011
> Déclaration commune CFDT - CGT – FSU – SOLIDAIRES – UNSA La préférence nationale n’est pas compatible avec le syndicalisme ! La situation sociale est grave : 5 millions de demandeurs d’emploi, 8 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées… L’accroissement des inégalités et des injustices mine la cohésion sociale. L’absence de perspectives, un dialogue social insuffisant, provoquent interrogations et désarroi face à l’avenir. Dans ce contexte, les organisations syndicales, ne peuvent rester indifférentes à l’utilisation de la situation sociale pour promouvoir certaines thèses dans le débat public comme le fait le Front national. La thèse de la préférence nationale est antinomique avec les valeurs fondamentales du syndicalisme. L’exclusion, le rejet de l’autre, le repli de la France sur elle-même et la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, ne peuvent conduire qu’au pire. Les organisations syndicales agissent quotidiennement pour rechercher et exiger des réponses face à cette situation sociale ; en matière d’emploi, de pouvoir d’achat, d’égalité des droits… Leur action est portée par les valeurs qui sont celles du syndicalisme au cœur desquelles figurent la solidarité entre tous les salariés et la lutte contre toutes les formes de discrimination. Les organisations syndicales CFDT – CGT – FSU – SOLIDAIRES – UNSA sont déterminées à empêcher l’instrumentalisation du syndicalisme par le Front national qui n’est pas un parti comme les autres et dont les orientations sont à l’opposé des valeurs qu’elles portent. Les organisations syndicales sont aussi garantes du respect de ces valeurs au sein de leurs organisations et par leurs militants. --------------------------------------------------------------
Le Front syndical de classe, qui regroupe de nombreux syndicalistes et militants de longue date, soutient cette déclaration tout en précisant :
Le FSC compte dans ses rangs plusieurs camarades qui ont eu à subir l’occupation fasciste pendant des années et la collaboration syndicale de ceux qui se sont réfugiés à Vichy, ce qui nous soutient dans notre analyse et nos repères de classes. Les événements politiques internationaux de l’instant et les résultats des élections cantonales sont révélateurs du manque de réponses de classes à ces situations tant le syndicalisme d’accompagnement et de collaboration sociale détruit tous les repères !
Henri Krasucki l’a écrit :
« Rien n’a fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès, en rassemblant l’ensemble des travailleurs, que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse : renoncer à la mener équivaudrait pour la classe ouvrière à se livrer pieds et mains liés à l’exploitation et à l’écrasement » !
Notre époque n’est guère réjouissante au vu de ce que nous subissons depuis plusieurs décennies et ces derniers temps, en pleine crise du système capitaliste mondialisé, certains tentent de s’en sortir en brandissant une nouvelle fois l’épouvantail du racisme et de la xénophobie tout en poussant des feux pour mettre en avant les partis fascisants avec l’aide de l’organisation syndicale patronale.
2002 n’est pas si loin, où G. Séguy déclarait : «… comment en sommes-nous arrivés là ? »
Une réponse parmi tant d’autres : la division syndicale ne peut pas aider à cet affrontement tant les positions de classes diverges ou sont inexistantes chez plusieurs dirigeants syndicaux au niveau national, ce contre quoi milite le FSC.
B. Frachon l’a toujours dit : «… la division syndicale ne profite qu’à la classe dominante ». Depuis 1947, la France est passée de deux confédérations (CGT et CFTC) à cinq et trois nouvelles grandes fédérations non confédérées, et tout cela pour diviser la grande dame qu’était la CGT.
Par ailleurs, la profondeur de la crise du système capitaliste est telle que l'on voit ressortir de vieilles méthodes qui font toujours recette et qu'il faut elles aussi dénoncer et malheureusement pas le cas dans de nombreux congrès syndicaux !
Le capitalisme ne s'effondre pas de lui-même et trouve toujours une issue à ses crises, si les peuples n'opposent pas leur propre activité révolutionnaire, même sous une forme encore à peine ébauchée.
Cela s’est vu avec la grande crise de 1929, qui trouva son issue :
1) dans des politiques de paix sociale New Deal et le Front populaire pour bloquer les tentatives révolutionnaires, ou dans le fascisme pour museler les ouvriers et accroître leur exploitation. Les deux sont complémentaires;
2) dans des politiques de réarmement intensif;
3) dans la guerre elle-même.
A l’heure actuelle tous ces ingrédients sont réunis.
Dans ce contexte, la bourgeoisie a la tâche essentielle «d'acheter» les directions officielles des partis et syndicats du salariat, et «d'acheter» les gouvernements des pays libérés en apparence du colonialisme. Cela se constate avec les révoltes tunisiennes, égyptienne, la non-conformité en Côte d’Ivoire et autres pays qui bougent.
... La corruption généralisée d’un grand nombre de dirigeants syndicaux est l'un des mécanismes de base essentiel à la paix sociale et à la croissance du capital. Monks, secrétaire général de la CES, lui-même réclame le New Deal social, quant à la CSI elle ne peut qu’accompagner la politique de ses géniteurs états-uniens et du Vatican !
Pour changer de société et de politique, repousser cette bête immonde qu’est le fascisme, il faut, ensemble, immédiatement, actifs, retraités, sans emploi et jeunes développer un syndicalisme révolutionnaires et de classe. C'est pourquoi, en juin 2008, des militants de la CGT et de la FSU ont lancé une « Lettre ouverte aux états-majors syndicaux », signée par plus de 4000 travailleurs, enseignants, étudiants... Cette lettre ouverte appelait à tout faire pour contribuer à « construire démocratiquement et d’urgence une action « tous ensemble et en même temps » pour gagner et ré-ouvrir enfin des perspectives progressistes » et exhortait les « directions syndicales nationales à cesser «d’accompagner » la rupture afin de reprendre le seul chemin gagnant : faire le lien entre toutes les contre-réformes, travailler concrètement à préparer avec les salariés les conditions de l’affrontement de classe victorieux avec ce pouvoir destructeur, construire l’unité dans l’action des travailleurs et de la jeunesse ».