DEMANTELEMENT DE L'ENTREPRISE PUBLIQUE SNCF : LA CGT CHEMINOTS MET EN GARDE LA DIRECTION

Publié le par FSC

Site Tourtaux

 

SNCF : la CGT met en garde la direction

Didier Le Reste demande un moratoire sur les restructurations de l’entreprise et l’ouverture de véritables négociations. Sans quoi, la CGT promet une « mobilisation majeure ».

Marseille, correspondant régional.

À la veille de la présentation du budget de l’entreprise publique, et à quelques jours d’une rencontre, prévue lundi prochain, avec Guillaume Pépy, son directeur, Didier Le Reste a, dès hier midi, posé ce qu’il attendait de la direction de la SNCF : un moratoire sur la réorganisation de l’entreprise et l’ouverture de véritables négociations, à la fois sur les restructurations internes et sur les conditions sociales des cheminots. Pas moins. En cas de fin de nonrecevoir, le secrétaire général des cheminots CGT a annoncé un « mouvement de grande ampleur  » et « une mobilisation majeure » à l’horizon de la fin de ce mois de janvier ou de début février. Constatant que « la direction ne négocie qu’en cas de rapport de forces », il a prévenu  : « On y mettra le prix. »

Venu participer, à Marseille, à l’assemblée de rentrée des cheminots, le responsable syndical en a profité pour rencontrer la presse et « cadrer » la séquence qui s’ouvre avec la présentation du budget, ce vendredi : « On s’attend à un budget d’austérité avec la saignée des effectifs qui va continuer. » « La SNCF devient de moins en moins une entreprise de service public », a-t-il constaté. Au passage, il a commenté les épisodes de la fin de l’année 2009 qui ne se résument pas à la panne de l’Eurostar et au déraillement du RER C. Didier Le Reste a noté « une certaine désorganisation sur le réseau national. Ces dysfonctionnements sont imputables à la gestion de l’entreprise. Dans ces périodes-là, on paie cash les conséquences d’un type de gestion. Guillaume Pépy ne peut pas faire l’économie du retour d’expérience ».

« LA CASSE DU FRET EST EMBLÉMATIQUE »

C’est l’ensemble de la logique de la direction de la SNCF que la CGT cheminots remet en cause : la politique de rentabilité à court terme et la réorganisation verticale de l’entreprise, où chaque branche doit « devenir un centre de profit ». Pour le syndicaliste, « la casse du fret est emblématique. On se tire une balle dans le pied. On hypothèque l’avenir en contractant l’appareil de production. L’entreprise tourne le dos aux engagements du gouvernement en matière de développement durable ».

Côté passagers, les effets se font cruellement sentir comme le prouve la situation de la région Paca (lire ci-dessous), championne de France des annulations et des retards. « Il n’y a plus d’agents de conduite en réserve en cas de problème. Pas plus qu’il ne reste de matériel roulant en réserve au cas où. Un problème et c’est l’effet cascade. Et lorsqu’une locomotive peut être utilisée en remplacement, suite à un problème, comme récemment à Brive, c’est la direction du fret qui a refusé son utilisation pour un train de voyageurs. Résultat : le train n’est pas parti. C’est scandaleux », a-t-il dénoncé. À plusieurs reprises, Didier Le Reste a souligné les convergences d’intérêts entre usagers et cheminots, de même que le ras-le-bol de ces derniers. Une grogne qui gagne l’encadrement, selon le secrétaire général des cheminots CGT. Il cite un sondage réalisé par l’institut CSA : « Une majorité de cadres ne croient plus à la stratégie de l’entreprise. Certains parlent même de démantèlement.  »

CHRISTOPHE DEROUBAIX
Source : L'Humanité

Publié dans Luttes - actualités

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article