EN MAI FAIT CE QU’IL TE PLAIT MAIS SURTOUT BATS-TOI !
Le Front Syndical de Classe s’interroge :
De jour en jour il nous est rapporté des comportements de responsables syndicaux, et ce dans plusieurs secteurs, qui se meuvent en permanence dans le syndicalisme d’accompagnement et qui nuisent profondément à la classe ouvrière et à la coordination des luttes. Cette attitude est condamnable à plusieurs niveaux, car elle entraîne une dérive pour certains d’entre eux qui ne cessent de se compromettre avec leurs dirigeants d’entreprise à des fins de promotion personnelle.
Trop d’exemples :
Au lendemain du 49e congrès CGT, c’est le SG de la fédération des transports qui, après avoir houspillé en public une déléguée présente au congrès parce qu'elle n’avait pas voté pour la ligne en place, négocie en tête à tête avec la DG un avancement personnel de 10 ans. Et ce SG donne des leçons de démocratie !
Ensuite, le SG de l’énergie semblait tomber des nues lorsqu’un militant de terrain l’interrogeait au sujet de plusieurs dizaines de millions d’euros investi dans l’achat de Trigano par la CCAS (Caisse centrale d’activités sociales). Il est vrai que ce responsable national, parachuté de-ci delà, est à présent responsable confédéral Europe, cela dit tout.
Chez Renault Douai, la confédération, au mépris de toutes règles de démocratie, présente une liste fantoche CGT d’accompagnement contre celle des candidats CGT qui représente la seconde force organisée de la métallurgie Nord Pas de Calais du syndicat né avec l'entreprise en 1973, tout ceci au bénéfice de Sud, issue d'une scission CFDT.
C’est aussi, sous contrôle de la confédération, l’élu CGT au conseil d'administration de chez Renault qui donne sa confiance à Carlos Ghosn à plusieurs reprises, et ce, au moment où le jeton de présence passe de 60000 à 72000€ (augmentation de prés de 20% sur l’année), soit l’heure de travail à 7200€ pour cinq conseils de deux heures par an ! Les salariés de cette entreprise sauront apprécier !
Dernière minute :
La direction des magasins Casino annonce, en pleine assemblée générale des actionnaires, avoir eu l’aval de la CGT pour justifier son refus du statut salarié aux gérants de petites supérettes. Bien évidemment, il ne faut pas être dupe. Si le directeur général de Casino, 61ème fortune française, tente de généraliser les choses et confond les militants qui sont les riches héritiers de la CGT de Benoit Frachon, avec ceux qui étaient à Vichy en cette période noire de l’occupation nazis, nous pas. Il doit certainement prendre pour argent comptant tout ce qui peut être dit dans les couloirs des ministères ou de Montreuil quand ses DRH sont à plusieurs reprises reçus par le ou les responsables nationaux de le FD du commerce.
Le Front Syndical de Classe constate :
Après la tenue du 49e congrès de la CGT à Nantes de décembre 2009. Après la stratégie de lutte adoptée par les confédérations pendant les puissants mouvements revendicatifs de l’année 2010. Depuis plusieurs mois la situation est étonnante, silence radio dans les confédérations et chez les dirigeants de la CES. Congrès d'Athènes oblige?
Les luttes et la répression s’aiguisent :
Pendant ce temps de nombreux militants syndicaux de classe, de différentes corporations, ne baissent pas les bras et engagent des actions revendicatives pour la défense de l’emploi, des salaires et de la pénibilité au travail à l’exemple des postiers de Marseille, des dockers…. C’est aussi la souffrance au travail qui fait la Une, chez IBM, Citroën et autres France Télécom… D’autres mobilisations s’organisent pour défendre le droit syndical et les militants qui luttent sur le terrain et qui en sont en permanence lâchement traînés devant la justice par un pouvoir politique qui n’accepte que la voie du partenariat ou de la collaboration sociale. C'est le cas des camarades Mathieu des « Contis », du docker de Lorient, de La Poste, ceux de Casino et bien d’autres encore comme en Haute Savoie.
Certains font les sourds :
Avec tous les soucis juridiques que rencontrent les responsables CGT de terrain de Casino, secteur déjà bien difficile pour le militantisme, qu’on ne nous fasse pas croire que la confédération n’est pas au courant de ce qui se passe ! Sachant que la direction limite arbitrairement ou avec autorisation contractuelle illicite la diffusion de tracts au nombre de 3 ou 4 par an. De plus, cette même direction fonctionne perpétuellement avec des délits d’entraves, à l’exemple du mélange des collèges lors des élections afin de faire le lit à une organisation syndicale cadres.
La fédération CGT du commerce peut jouer les « Ponce Pilate » dans l’imbroglio actuel avec la direction Géant Casino mais le doute subsiste quand les militants constatent qu’à trois semaines du congrès, qui se tient au Futuroscope (16 mai), au coût exorbitant (Raffarin peut se frotter les mains), le rapport d’activité n’était toujours pas parvenu aux syndiqués.
Le ver est dans le fruit :
Ces différents constats sont révélateurs et nous interrogent dans ce contexte général ou les luttes grondent en permanences mais les retenues sont fortes. Le FSC avait dénoncé les dangers de l’orientation du 49e congrès. Les répercussions du syndicalisme d’accompagnement qui est aussi la pierre angulaire de la politique de la CES, eu égard au capitalisme européen en crise, ceci à des fins de subventions non négligeables pour les uns et les autres.
Ne pas rester sans réagir :
De fait, la stratégie adoptée lors des luttes de 2010 et son issue a marqué les esprits et trouvé une traduction dramatique lors des résultats aux élections cantonales. Le manque d’orientation idéologique de classe et de repères revendicatifs conquérants appauvrit malheureusement le choix des électeurs. Cela se répercute en même temps lors d’élections professionnelles, dernièrement, et une nouvelle fois, la CGT recule chez les cheminots. Tout cela ne nous fait pas rire, loin s’en faut, ces résultats électoraux peuvent devenir lourds de conséquences pour la population et la classe laborieuse. Or la vérité fait son chemin et le débat ne pouvait s’arrêter au lendemain du 49e. Le 50e devrait être celui de la renonciation mais cela ne va pas se passer tout seul !
En attendant, les camarades opposés au syndicalisme d’accompagnement vont pouvoir en découdre idéologiquement, sur des positions de classes lors de leurs congrès fédéraux, d’UD… Car la restructuration et la recomposition structurelle de la confédération CGT d’ici au 50e congrès va mettre en lumière les réelles orientations politiques à venir. De ce fait de nombreux camarades et principalement ceux qui refusent le partenariat et la collaboration sociale seront mis sur la touche.
Nous appelons les syndicats et militants de terrain, attachés à la lutte de classes, à se faire entendre et à refuser toute bureaucratie syndicale et exiger le développement du tous ensemble en même temps pour battre le capital !
Paris le 8 mai 2011.