Hommage à Jacques LECLERCQ Lundi 22 Mars 2010
Hommage à Jacques LECLERCQ
Lundi 22 Mars 2010
Mesdames et Messieurs les élus,
Chers camarades de la CGT
Mesdames et Messieurs les membres de la famille de Jacques,
Virginie et Christophe,
Il y a un peu plus d’un an, le Dimanche 15 Mars 2009, Jacques LECLERCQ, Secrétaire Général de l’Union Locale CGT du Douaisis et conseiller municipal de la ville de DOUAI nous quittait tragiquement.
L’annonce brutale de son décès a véritablement bouleversé toute sa famille et en premier lieu sa fille Virginie et Christophe son gendre, mais également toutes celles et tout ceux qui, tout au long de sa longue carrière de militant syndical et politique, l’avaient côtoyé.
Du simple salarié d’entreprise, en passant par l’habitant du Douaisis aux plus hauts responsables politiques, ce sont des milliers de personnes qui ont appris cette nouvelle avec tristesse, et cela bien au-delà de notre arrondissement et de notre région, car Jacques était connu et reconnu nationalement pour ses qualités humaines et sociales.
Il avait le sens de l’écoute et surtout, il se rendait toujours disponible, quel que soit l’ampleur du problème qui se posait.
Quelle que soit la personne qui faisait appel à ses compétences, il ne faisait jamais de différence et s’engageait totalement dans la démarche à effectuer.
Pour lui, il n’y avait pas de petite ou de grande cause, à chaque fois, il répondait « Présent ».
L’activité quotidienne qu’il menait représentait, dans les faits, la vraie définition du mot « militantisme ».
Dès son plus jeune âge, il défendait déjà l’ensemble de sa famille, ses camarades de classe à l’école.
Cela devait être les prémices de son engagement syndical immédiat dès qu’il est entré dans la vie active.
Il est vrai que ses premiers pas dans l’entreprise LECQ France à DOUAI qui était un fief de la CGT, travaillant dans la confection de Vérins pour les Houillères Nationales, correspondait tout à fait à son comportement naturel de défense des intérêts de la Classe Ouvrière.
Il croyait « dur comme fer » à l’avenir des mines dans notre région car il vantait constamment la qualité des Vérins de son entreprise qui, pour lui, étaient inusables, un changement régulier des joints d’étanchéité de ceux-ci chaque année étant suffisant pour qu’ils puissent effectuer leur tâche durant des dizaines d’années.
C’est sans doute l’annonce de la fermeture des mines qui l’ont amené à prendre des responsabilités dès le début des années 70 dans le Syndicat Local de la Métallurgie CGT du Douaisis qui regroupait de nombreuses entreprises sous traitantes des Houillères Nationales.
Il y mettait toute son énergie même si, dans le même temps, nous assistions à l’arrivée de l’Industrie Automobile et à la mutation ou la création de nombreuses sociétés de la métallurgie spécialisées dans cette nouvelle filière, tellement importante aujourd’hui dans notre Région et notre arrondissement.
Tout naturellement, son engagement syndical s’est très vite élargi à l’Interprofessionnel, tant au niveau du Privé que du secteur Public.
Mais s’il consacrait beaucoup de temps aux syndicats CGT de la Régie Nationale des Usines Renault, de la SNCF, de l’EDF, de l’Imprimerie Nationale, des Communaux, de la Poste, des Transports, il n’oubliait pas des Fleurons de l’Industrie comme l’ARBEL, les Asturies, les Ressorts Industries, les Verreries d’Aniche, la Grande Paroisse, les entreprises du textile et du bâtiment, les nombreuses PME et le Commerce local qui voyait à l’époque l’arrivée d’hypermarché comme MAMMOUTH aujourd’hui AUCHAN, CARREFOUR, LECLERC puis ALDI et bien d’autres.
Il répondait aussi également à toutes les sollicitations des jeunes lycéens, des étudiants comme des Instituteurs et des professeurs qui, pour lui, représentaient bien les bases de l’enseignement pour réussir l’économie des années à venir.
Il a d’ailleurs joué un rôle important dans le développement des missions locales dès leur origine.
Tout naturellement, son esprit révolutionnaire l’a amené à s’engager également politiquement au Parti Communiste Français, dirigé à l’époque par de véritables révolutionnaires comme Georges MARCHAIS au niveau national, mais également Gustave ANSART ou George HAGE qui avait succédé à Arthur RAMETTRE.
Cet engagement politique était complémentaire à son engagement syndical car il est évidant qu’un vrai révolutionnaire doit pouvoir marcher sur « ses deux pieds », et cela d’un même pas !
Il était donc normal qu’il prenne aussi ses responsabilités en se présentant aux élections municipales de cette ville de DOUAI qu’il aimait tant.
Elu et réélu Conseiller Municipal, ses interventions étaient toujours très écoutées.
Nous profitons de l’occasion qui nous est donnée de réaffirmer notre souhait qu’une rue à DOUAI porte son nom à l’avenir, comme notre Union Locale l’a fait dans ses propres locaux pour la salle de réunion.
Mais Jacques avait une qualité que tous les militants responsables n’ont pas toujours !
Il savait être intransigeant sur ses revendications, mais toujours en respectant ses adversaires, que ce soit ceux représentants le Patronat ou tout simplement les responsables politiques !
En effet, pour être respecté, il faut d’abord et avant tout, respecter ses adversaires.
L’écart de langage ou la calomnie n’ont jamais reflété l’image d’un grand militant, qu’il soit syndical ou politique !
C’est d’ailleurs pour cette raison que nous pouvons affirmer aujourd’hui que Jacques est parti trop tôt et donc, son décès n’est pas naturel.
Les réformistes de son propre mouvement syndical et politique le contrariaient totalement depuis des mois.
Si nous pensons que le mouvement révolutionnaire doit pouvoir avancer sur ses « deux jambes », nous pouvons affirmer que ces dernières années, l’attitude des Dirigeants actuels nous handicape fortement !
Il y a encore quelques années, nous étions devenus « unijambiste »… aujourd’hui nous ne touchons même plus la terre !
Jacques, comme beaucoup d’entre nous avait bien ressenti ce recul social d’ « accompagnement du Capitalisme » qui nous menait directement à la crise que nous connaissons depuis plus de 18 mois et qui n’est pas près de s’arrêter si nous n’intervenons pas au niveau nécessaire.
Et bien, aujourd’hui, il peut être fier car son message a été entendu par une très large majorité de son Union Locale.
Dès le lendemain de son décès, et ce, afin de respecter sa mémoire, nous nous sommes organisés pour continuer le combat contre le réformisme.
A l’époque, aucun responsable politique ou syndical n’aurait parié sur la continuité de notre existence, en particulier après la décision Confédérale et Départementale de créer une Union Locale CGT Bis dans l’arrondissement du Douaisis.
Or, nous sommes à quelques jours de la date anniversaire de la première année d’existence de celle-ci.
Quel bilan en ont tiré les quelques 70 militants de notre Union Locale CGT Historique du Douaisis il y a 10 jours.
Non seulement nous existons toujours mais nous nous développons et notre activité syndicale comptabilise de grandes victoires.
Nos entreprises Historiques d’ARBEL ont été sauvées de la fermeture en 2009 :
- WAGON Douai a sauvé 400 emplois, nous allons investir 10 Millions d’€uros, et sûrement augmenter nos effectifs dès le mois de Septembre 2010,
- ARBEL FAUVET RAIL est reparti avec plus de 230 emplois qui vont sans doute évoluer dans les semaines à venir grâce à un chiffre d’affaires déjà acquis pour 18 mois, et la sortie d’un nouveau WAGON.
De nombreuses sections syndicales s’organisent en Syndicats dans l’Agro Alimentaire, le Commerce ou la Métallurgie qui s’est organisée depuis le mois de juin 2009 en syndicat local et qui regroupe aujourd’hui 19 sections syndicales et plus de 220 Syndiqués.
Notre syndicat CGT de Renault Douai a su mobiliser les salariés de l’entreprise sur les salaires ces dernières semaines obligeant la Direction à reculer sur ses orientations, avec à la clef de nombreuses adhésions.
Nous ne sommes plus très loin de l’objectif des 1500 Syndiqués que nous nous sommes fixés.
Seul ombre au tableau, le détournement de nos finances puisque l’argent de nos syndiqués est reversé à l’UL Bis par le Cogétise.
Nous ne laisserons pas faire ce détournement de l’argent de nos syndiqués et nous sommes bien décidés à obliger la Confédération à respecter le souhait de nos syndiqués de faire vivre la seule et véritable Union Locale CGT à DOUAI.
C’était le souhait de Jacques que les statuts soient respectés, comme l’ensemble de nos syndiqués, d’ailleurs.
Ne t’inquiète pas, Jacques, notre détermination est encore plus forte aujourd’hui qu’hier et nous sommes certains que nous respecterons tes souhaits.
Tu peux être fier des militants de notre Union Locale et nous sommes certains que l’avenir nous donnera raison, permettant, par la même, la réunification de la base du secteur Public et Privé au sein de l’Union Locale CGT Historique du Douaisis.
Philippe NALEWAJEK
Secrétaire Général de
L’Union Locale CGT Historique