Intervention de Gérard Six pour le Front Syndical de Classe lors de la Conférence internationale d'Athènes à l'appel du PAME et de la FSM (17 et 18 Octobre)

Publié le par FSC

 

 

Chers camarades,

Face au combat de classe que nous vivons dans nos propres pays pour le maintien de nos acquis pour de véritables avancées sociales, nous tenons à remercier au nom du Front syndical de classe et de la région métallurgie CGT, les camarades du PAME de nous avoir invité à cette conférence internationale.

Afin de mieux nous connaître, je tiens à présenter le camarade qui m'accompagne qui est Deguine Alfred. Il est secrétaire adjoint du syndicat CGT Renault Douai et membre de la direction nationale du FSC. En ce qui me concerne, je suis un des responsables de la région métallurgie du Nord/Pas de Calais et secrétaire national du FSC.

L’objectif du Front syndical de classe est de rassembler la classe ouvrière de notre pays du syndiqué au non syndiqué, salarié actif, les retraités, les étudiants et les sans emploi pour mettre un terme à la collaboration de classe et à la compromission en tout genre des états majors syndicaux, comme nous le vivons actuellement avec le projet de réforme des retraites mené tambour battant par la droite ultra libérale avec à sa tête Sarkozy.

Les militants du Front syndical de classe sont organisés dans les régions et départements, dans les syndicats CGT et structures comme les unions locales et la région métallurgie CGT du Nord/Pas de Calais.

Le Front syndical de classe affilié à la FSM participera activement à son congrès en avril 2011 et les possibilités d’intégrer la direction de la FSM. Je tiens à informer la direction de la FSM que 25 bases organisées de la métallurgie du Nord /Pas de Calais représentant 2200 syndiqués ont adhéré à la FSM et dans ce sens, il serait intéressant qu’un camarade puisse avoir un mandat pour participer aux congrès de la FSM .

Si la proposition est acceptée, le camarade de la région métallurgie serait J P Delannoy qui a été candidat aux 49 congrès de la CGT en 2010 face à Bernard Thibault et son orientation réformiste, d’adaptation au capital soutenu par la CES et la CSI.

Il est aussi possible d’organiser en Novembre un meeting dans le Nord de la France avec les métallurgistes en présence du secrétaire général de la FSM si le camarade est disponible.

Ceci dit, il est important de pouvoir débattre et d’échanger nos expériences de lutte et les convergences d’intérêt de classe à créer au plan international dans la période actuelle et celle à venir pour faire reculer le capitalisme mondial de ses intentions de broyer la classe ouvrière en cassant les acquis sociaux.

D’ailleurs, le FSC dans son activité internationale a fait paraître sur son site internet une totale solidarité de classe aux travailleurs grecs et en particulier au syndicat " le PAME " qui, par ses positions de classe, joue un rôle central et unificateur dans la résistance populaire.

Cette crise du capitalisme où la rentabilité financière en est le maître mot par une amplification vertigineuse de la dégradation des conditions de vie au travail répond qu'aux seuls critères de productivité qui frappe de plein fouet l’ensemble de la classe ouvrière en Europe.

Les milliards de profit qui se dégagent dans les entreprises en Europe, dans le monde crées par les travailleurs ne suffisent pas. Les gouvernements « libéraux » ou « sociaux démocrates » d'Europe continuent de mener une politique de régression impitoyable envers la classe ouvrière qui a pour résultat une espérance de vie en Europe en recul selon les dernières études réalisées sur ce sujet.

En France, les ouvriers, les employés, les privés d'emploi, les retraités, la jeunesse ressentent quotidiennement les effets dévastateurs de la politique du capital, mise en œuvre par Sarkozy. Ils sont touchés physiquement, moralement dans leurs conditions personnelles de vie, avec le chômage, la précarité, l'exploitation de plus en plus féroce dans l'entreprise, avec un salaire ou des allocations qui ne permettent pas de vivre dignement.  

Les salariés supportent de plus en plus mal la casse programmée de toutes les conquêtes sociales acquises à la Libération. La Santé, l'Education, la Sécurité sociale, les Services publics, la Poste, la SNCF, le Gaz et l'Electricité sont démantelés et bradés au privé comme source supplémentaire de profit, au bénéfice des grandes sociétés.

Tout comme la politique indigne, déshonorante pour la France, de xénophobie d'Etat, par le traitement indigne des sans-papiers et des immigrés avec la menace portant sur les Français dits "d'origine étrangère".

A cela s’ajoute, les scandales financiers auxquels sont mêlés les acteurs du pouvoir, qui permet de mesurer les liens étroits entre ceux qui nous gouvernent et les forces de l'argent.  

Nicolas Sarkozy, la droite ultra libérale, les patrons essayent de convaincre la population du bien fondé de leur politique par le fait que celle-ci est déjà mise en œuvre dans toute l'Union européenne, aussi bien par les gouvernements de droite que par ceux qui se disent "de gauche".

 

Le Premier ministre socialiste grec en donne cette réalité, en acceptant la mise en tutelle de son pays par le FMI et l'Union européenne où des milliards sont investit dont les intérêts vont enrichir les grandes banques allemandes, françaises ou étatsuniennes, et d’imposer aux travailleurs grecs une terrible régression (baisses des salaires, augmentations des impôts et des prix, casse des retraites, fin de toute politique d’investissements nationaux, de financement de l’éducation, de la Recherche ...

En France, nous vivons le même phénomène qui fait réagir les salariés par un mouvement social qui s’amplifie, se renforce contre le projet de réforme des retraites par un allongement à 62 ans de l’âge légal de départ à la retraite et augmenter encore la durée de cotisations et nous faire travailler jusqu’à 67 ans pour toucher une retraite à taux plein.

La journée d’action du 7 septembre a été un grand succès, près de 3 millions de salariés se sont rassemblés, des cortèges impressionnants dans de nombreuses villes qui laissent entendre que les plus grandes mobilisations de 2003 ont été égalées sinon dépassées. De nombreuses entreprises publiques et privées, secteurs et service publics étaient en grève. La mobilisation populaire est bien là, confirmée par les 70 % de soutien dans l’opinion publique.

De plus en plus nombreux des syndicats de la CGT, interpellent la direction confédérale pour qu’elle se place sur des positions de classe et exige le retrait total du projet sur les retraites de Sarkozy, du MEDEF et de l’union européenne du capital.

Du côté du gouvernement, aucune surprise, il reste dans le droit fil des contre-réformes précédentes et du sommet européen de Barcelone (2002) prévoyant le recul de l’âge de la retraite à 67 ans dans toute l’UE. Les aménagements annoncés à grand renfort de médias ne sont que des cache-misère de la régression qui s’annonce : recul du départ de l’âge à la retraite, baisse des pensions pour tous les salariés et ouverture des retraites à la capitalisation.

  Les directions syndicales viennent de se réunir et d’en appeler à une nouvelle journée de grève, le 23 septembre, sans que soit mentionnée la revendication centrale du retrait du projet, ni d’ailleurs aucun autre objectif ou plan d’action.

  Va-t-il s’agir d’une nouvelle journée d’action à l’issue de laquelle les états-majors demanderont au gouvernement s’il a entendu avant de décider d’une suite éventuelle 15 jours plus tard ? Cette tactique des journées d’action dispersées sans revendication claire a déjà montré son inefficacité à de nombreuses reprises.

C’est la tactique du syndicalisme d’accompagnement qui cherche non pas à créer le rapport de force pour gagner mais à obtenir des concessions et à négocier la régression, ce qui débouche sur d’incessants reculs.

A ce sujet, Chérèque de la CFDT et Thibault de la CGT ont envoyé un signal fort en invitant John Monks, secrétaire général de la Confédération Européenne des Syndicats, à manifester à leur côté. Nos retraites seront certainement bien défendues par celui qui pense qu’on peut reculer l'âge de départ à la retraite, et qu'il est  capital de faire travailler les seniors.

Disons le franchement, la CES est un outil du capitalisme européen pour appliquer les directives de Bruxelles contre la classe ouvrière européenne. Cela est une réalité, il suffit de se rappeler la déclaration du secrétaire général de la CES devant la presse, qu'il fallait sauver le capitalisme.

Pour le front syndical de classe, il est indispensable que la classe ouvrière en France, en Europe, au plan international construisent des convergences de lutte pour préserver les acquis et la conquête d’acquis sociaux face au niveau d’agressivité du capitalisme mondial et l’arrogance dont fait preuve le patronat européen et Français.

C’est bien une grève reconductible tous ensemble qu’il convient non pas de décréter mais de mettre en débat car le rapport de force de grande ampleur est nécessaire pour gagner face à un pouvoir qui ne reculera que le couteau sous la gorge.

 

Les militants du FSC ayant des responsabilités dans la CGT posent la question des convergences nécessaires avec la fédération syndicale mondiale sur des bases de classe.

Cela est une urgence car la classe ouvrière française est confrontée au syndicalisme de collaboration de classe au nom du syndicalisme rassemblé tiré par le haut au détriment de celles et ceux qui souffrent de la politique ultra libérale menée par Sarkozy, relié par l'Europe de Bruxelles et soutenu par la Confédération Européenne des syndicats et la CSI.

La direction confédérale de la CGT y joue un rôle déterminant, depuis sa rupture avec la Fédération Syndicale Mondiale et de toute référence à la lutte de classes. Il ne faudrait pas oublier que le poste de secrétaire général adjoint de la CES est tenu par un ancien dirigeant de la direction confédérale de la CGT, pour ne pas le nommer J Decaillon.

On comprend mieux aujourd’hui, l’inaction de la CES, alors que tous les peuples européens sont frappés en même temps par la casse sociale.

Les conséquences de cette adaptation du syndicalisme français au grand capital sont catastrophiques en matière d'emploi. Des milliers d’ emplois ont été supprimés en France dans l’industrie en 2009.

Chaque semaine apporte son lot de suppressions d’emploi, de licenciements qui touchent le secteur public comme le secteur privé. La jeunesse, paie un lourd tribu à ce vandalisme patronal, un jeune sur quatre est aujourd’hui sans emploi.

Dans l’ensemble des entreprises, qu'elles soient publics ou privés, les travailleurs meurent de plus en plus jeunes, le suicide se banalise. C’est la preuve d’une accélération de la dégradation des conditions de vie qui touche maintenant toutes les catégories sociales.

Dans la métallurgie particulièrement dans l'automobile, la baisse du coût du travail (salaires, emplois, qualifications) s'accélère, les délocalisations continuent vers les pays de l’Est par les faibles coûts de la main-d’œuvre.

Afin de ne pas être trop long , je termine mon intervention, en informant les camarades que seul le Front syndical de classe a fait paraître sur son site et dans sa propagande, la déclaration de la Fédération Syndicale Mondiale qui appelait le mouvement syndical et les organisations progressistes du monde à agir le 7 Septembre 2010 pour participer à cette journée d’action, face à la crise globale du système capitaliste qui touchent toutes les sphères du système ; l’économie, les politiques, la culture, l’environnement.

Par des petites et des grandes luttes, la classe ouvrière internationale comprendra que l’avenir de l’humanité ne peut se prouver que par l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme. Parce que le capitalisme ne peut s’amender!!!

Le Front syndical de classe adhère à la déclaration de la FSM qui donne par sa démarche de classe internationale la force et la détermination dans le combat de classe que nous menons contre le capitalisme mondial.

Je vous remercie de m’avoir écouté.

Publié dans International

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