Intervention du Front Syndical de Classe pour le 65ème anniversaire de la FSM (réunion à Genève)
Une guerre commence en Europe, son nom de code, c'est la crise ; c'est une guerre déclenchée par le grand capital contre les peuples.
Qui a déclenché cette guerre que dirige le capital financier ? L'union Européenne, le front monétaire international et les différents gouvernements, quels que soient leurs étiquettes, agissant en totale complicité.
Quels sont leurs objectifs dans cette guerre ? Leurs objectifs, c'est un recul historique pour les peuples, la liquidation de leur conquêtes sociales, de nouveaux sacrifices sur l'autel du profit maximum, l'étranglement progressif des droits et des libertés; l'objectif de cette guerre, c'est la prise de contrôle plus directe des pays par la grande finance apatride.
Cette guerre vient de commencer par une offensive féroce en Grèce : licenciement massifs dans le secteur public et les collectivités locales, augmentation des seuils de licenciements dans le privé, gel des salaires pour trois ans et transformation d'une partie des salaires en primes, augmentation de l'âge du départ à la retraite et diminution de leurs montants, augmentation de la TVA sur les biens de consommation, diminution des allocations sociales, suppression de convention collectives… voila le début du programme des gangsters du capital.
Mais le peuple grec ne se laisse pas intimider. Il a raison de se révolter, de dire NON aux sacrifices, non à
l'UE, au FMI et au capital. Le Front Syndical de Classe salue les travailleurs grecs et en particulier le PAME qui, par ses positions de classe, joue un rôle
unificateur dans la résistance. Non, ce n'est pas aux peuples mais à la ploutocratie de
faire banqueroute !
En luttant, le peuple Grec ne lutte pas seulement pour ses droits, ses conditions de vie, il s'oppose à toute la stratégie capitaliste ; car partout, au Portugal, en Espagne, en Italie, les gangsters du capital brandissent le drapeau de leur crise pour porter des coups au monde du travail, partout ils travaillent à un véritable recul de civilisation, partout ils tentent d'intimider les peuples.
En France aussi, ils mettent à l'ordre du jour la casse de l'emploi, des retraites, des services publics, des
salaires ; en France aussi, ils mettent à l'ordre du jour des milliards pour les banques et l'austérité pour le plus grand nombre. En France aussi, ils tentent de criminaliser ceux qui résistent.
Comme l'a dit avec franchise le N°2 du patronat il s'agit
d'en finir avec le compromis de 1945. Mais, en France aussi, la riposte s'organise :
toutes les branches professionnelles ont mené et mènent des actions revendicatives, souvent de haut niveau ; mais la question du tous ensemble en même temps et sur le fond reste posée. C'est la
perspective du FSC
FSC qui sommes nous ? Nous ne sommes en rien un nouveau syndicat dans un paysage syndical déjà trop divisé ; nous sommes des militants, principalement issus de la CGT et de la FSU, qui agissons dans nos syndicats respectifs pour que ceux-ci retrouvent leurs mandats fondateurs et se mobilisent au niveau de l'enjeu. Né il y a un an, le FSC assure des débats dans plusieurs villes de province, notre site accueille 10.000 visiteurs par mois, mais soyons clairs, notre influence est encore très limitée : ni le FSC, ni d'ailleurs aucune organisation en France n'est en mesure aujourd'hui d'incarner un syndicalisme de masse et de classe tel quel notre pays en a connu en 1936, 1945 ou 1968 ; Affirmer le contraire serait prétendre que l'objectif clé de notre période à savoir : placer ou replacer le syndicalisme dans une perspective de combat serait déjà atteint.
Or, face à l'offensive capitaliste, certains suggèrent aux travailleurs d'attendre, de se résigner ou même de se rendre ; alors que tout commande une riposte convergente à la hauteur de l'attaque, ils seraient prêts à accepter les plans d'austérité moyennant quelques aménagements de détail ;
Mais l'expérience le confirme : plus les peuples acceptent les diktats capitalistes, plus ces derniers redoublent d'agressivité ; plus le monstre bancaire grossit, plus il est vorace ; il ne sera jamais ni domestiqué, ni converti en société philanthropique ; pour sauvegarder les intérêts vitaux de nos peuples, il devra au bout du compte être abattu.
Le 16éme congrès de la FSM à Athènes en Avril 2011 pose au monde du travail des questions incontournables : Face à
cette offensive planifiée de longue date, de quel outil ont besoin les travailleurs ? Avons nous besoin d'une bureaucratie syndicale qui pratique le "dialogue loyal" avec nos exploiteurs et
ignore les luttes à la base ? Avons-nous besoin d'une bureaucratie syndicale qui n'ambitionne que le "moindre mal", en clair, cogérer les mauvais coups en échange de quelques strapontins et
subventions, ou bien avons nous besoin d’une organisation internationale de combat fondée sur les expériences, les principes et les valeurs du mouvement ouvrier ? Avons nous besoin d'un
syndicalisme qui porte résolument des perspectives de transformation sociale.
Avons-nous besoin d’une bureaucratie syndicale qui renvoie dos à dos l'agresseur israélien et le peuple Palestinien, qui participe aux calomnies contre Cuba, le Venezuela, la Bolivie, où bien
avons-nous besoin d’une organisation fondée sur l’internationalisme prolétarien et la solidarité du monde du travail ?
Le FSC considère que la FSM a toujours tenu avec honneur le front de la lutte de classe. Il a participé le 16 avril à une conférence européenne syndicale de la métallurgie; il participera en juillet à Strasbourg à la conférence internationale des syndicalistes et en Octobre à la conférence de la FSM Europe à Rome. Il fera tous les efforts pour populariser en France les initiatives et les positions de la FSM, au moment où la Confédération Européenne des Syndicats et la CSI, ainsi que leurs relais nationaux, démoralisent et désarment les travailleurs. Il mènera une campagne d’adhésion des syndicats français à la FSM.
La guerre féroce déclenchée par le capital et ses complices entraînera certainement des souffrances pour nos peuples ; mais ceux-ci se donneront les moyens de résister en développant leurs liens sur des bases de classe. La nécessité d'une stratégie unifiée à travers la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) est désormais à l'ordre du jour. C'est le chemin des contre attaques victorieuses; Travailleurs de tous les pays unissons nous ! Face au saccage, nous avons un monde à gagner !