JOUR DE PRINTEMPS EN COTE D’OR !!!
Un premier week-end de printemps constructif qui promet des beaux jours de lutte de classes pour les militants CGT et FSU en Côte d’Or.
Après une réunion riche en débats, en présence de militants et responsables syndicaux de diverses branches professionnelles, la décision finale est d’implanter plusieurs collectifs d’actions du Front Syndical de Classe en Côte d’Or.
Pour commencer, plusieurs intervenants dénoncent le manque de démocratie syndicale en côte d’Or de la part de certains dirigeants syndicaux qui adoptent plus facilement un position opportuniste que de combattant et négligent l’intérêt de cimenter l’expérience des plus anciens militants à celui des jeunes qui prennent des responsabilités. Cela s’est fortement remarqué lors de l’établissement des listes pour les élections prud’homales et des listes de conseillers salariés alors qu’il existait une équipe juridique solide et compétente. A présent le constat est que des jeunes militants d’entreprises sont envoyés au « feu » sans aucune formation ni soutient. Cette situation entraine des risques de licenciement pour certaines et certains d’entre eux.
D’autres intervenants font remarquer que le manque de repères revendicatifs et idéologique de classe ouvre les portes à des actions avortées. Dans d’autres entreprises, à l’exemple de chez Amora, la première des négociations auxquelles se livrent des responsables syndicaux est de chercher à « vendre les départs » bien plus qu’à mobiliser pour obtenir une opposition de classe afin de sauver l’emploi.
Sur le sujet des retraites il est fait remarquer que la CGT abandonne définitivement les 37,5 annuités et qu’une crainte de coller aux réformes gouvernementales.
Après différentes interventions, Jacky OMER, au nom du FSC intervient et attire l’attention des camarades présents sur le fait que nous ne pouvons pas faire abstraction dans le débat de la situation politique et économique de l’instant, surtout à la sortie du 1er tour des élections régionales et quelques mois après le 49ème congrès de la CGT et de celui de la FSU. L’ensemble de ces événements ne peuvent nous laisser indifférents et confirme l’analyse du FSC.
Pour ce qui est des élections actuelles, déjà en 2002 nous avons été confrontés à une terrible situation ou le choix entre « la peste et le choléra » nous était offerte, Chirac ou Le Pen, au deuxième tour des présidentielles. Séguy avait dit : « comment en sommes nous arrivés là » ? Syndicalement, à cette époque, le recul du syndicalisme de classe avait déjà pesé !
Le travail de la seule organisation de lutte de classe et de masse qu’est la CGT aurait dû être de condamner sans relâche la CES. C’est ce qu’elle fit pendant longtemps avec ténacité. Mais en 1999 sa direction, en opposition avec de nombreux adhérents et organisations de base, décida d’entrer dans la structure.
Dans les hautes sphères de la Confédération Européenne des Syndicats, on affirme sans trop de difficulté que l’heure n’est plus à une lutte des classes dépassée, mais à la recherche d’une coopération durable avec le patronat.
D’où la déclaration du secrétaire général de la CES Monks, à la forte influence sur la CGT, lors du colloque « nouveau monde, nouveau capitalisme » et invité de Sarkozy et Blaire : « …il faut un new deal social… ».
La France a-t-elle besoin d’une autre « section française de la CES » ? Ce rôle n’est-il pas déjà joué à merveille par la CFDT ?
Dans tous les cas, si les militants ne veulent pas qu’à court terme la CGT ne perde définitivement sa raison d’être, des questions doivent être tranchées au plus tôt et bien avant le 50ème congrès. Aujourd’hui de nombreuses langues se délient chez les cadres syndicaux.
La position du syndicalisme d’accompagnement entraine aussi des replis frileux en politique chez les syndiqués, principalement chez les plus anciens et jeunes en précarité d’emplois.
Le résultat des urnes de dimanche dernier est sans appel : plus de 50% d’abstention par endroit et plus de 20% de voix dans d’autres pour le FN. Dans une nation ou le fascisme est déjà rampant certains résultats nous font dire que la crise du système capitalisme apporte une nouvelle fois son choléra au travers de la fascisation. Nous sommes là en présence de l’une des nombreuses manœuvres de la bourgeoisie pour protéger ses intérêts de classe.
Une mise en garde contre les graves dangers de la crise globale capitaliste actuelle s’impose.
Alors que les discussions sur le dossier retraites vont s’engager et durer, comme par hasard tout l’été, n’est pas anodin. Certains parlent de réforme mais en fait ces discussions vont se dérouler dans un climat de contre réformes et cela n’est pas innocent. Le gouvernement a fait des retraites le marqueur de sa volonté de continuer ses réformes. Même si celle-ci est mise en sourdine avant les régionales, le gouvernement ne perd pas espoir d’un consensus avec les directions confédérales. La Maison commune des retraites CGT sera un levier, dont le point de mire sera la mise à plat des conventions collectives et des différents statuts.
On a sous les yeux l’exemple de la Grèce, où il s’agit de convaincre l’opinion que le «choc» démographique et l’ampleur des déficits justifient l’allongement de la durée des cotisations, celui de la durée du travail et la remise en cause du taux de remplacement (pour les fonctionnaires notamment).
Alors que les chiffres de l'INSEE démontrent que rien ne va en régressant au contraire le nombre de travailleurs actifs sera en forte progression d'ici 2040.
Alimenter les marchés financiers, là est la priorité politico-économique de l’investissement depuis trente ans. La masse salariale a perdu dix points (part des salaires dans la valeur ajoutée) depuis les années 1980. Dix points qui n’ont pas été transformés en investissements. La courbe des investissements a stagné, tandis que la courbe des profits a augmenté.
La grande finance voudrait s'accaparer les 250 milliards d'€ qui sont versés aux retraites et qui ne transitent pas par leurs mains via banques et compagnies d'assurances.
Le capital et ses gouvernements lancent dans toute l’Europe une nouvelle offensive en pleine crise économique capitaliste. La diminution drastique des salaires et des retraites, la mise en place de nouvelles taxes, le démantèlement progressif des systèmes de Sécurité Sociale et l’attaque contre le Code du travail, des conventions collectives et des statuts. La crise est prétexte, ces mesures ont été décidées voila des années sur la base des Traités de l’UE, le premier étant le Traité de Maastricht, et de la Stratégie de Lisbonne.
Pour ce qui est du Traité de Maastricht, n’oublions pas qu’en 1992 nous nous sommes opposés à ce traité et bagarré ferme en faisant pétitionner nombre de personnes.
De plus, le rôle de l’État en ce moment, au-delà de toutes les théories néolibérales, consiste au sauvetage, pas du système entier, mais de ses éléments qui ont précisément conduit à une plus
forte spéculation, c’est-à-dire le sauvetage des banques et des institutions financières.
Il y a un autre problème, c’est celui de la crise qui affecte l’énergie, Total a fait 8 milliards d’€ de profits en 2009, pendant ce temps Dunkerque ferme et plus de 15o pompes à essence vont
disparaitre. Pendant ce temps la France s’engage dans un plan financier de plusieurs million d’€ pour monter une plate forme pétrochimique en Irak !!!
Dans ces conditions, le mouvement syndical qui défend auprès des travailleurs une ligne de partenariat social et de collaboration de classe prétend hypocritement s’opposer à ces attaques et combattre la mise en œuvre de ces mesures est compromis. Ces forces sont, les confédérations ainsi que la CES et la CSI, qui font le choix de la compromission.
Ils ont semé des illusions sur le fait qu’un capitalisme à visage humain était possible, que les marchés pouvaient être régulés et contrôlés (résolution du 49ème congrès) et qu’ils pourraient s’attaquer à la spéculation. Les forces d’accompagnement et opportunistes, les forces du syndicalisme jaune que soutient la CSI sont totalement en phase avec les objectifs du capital européen.
L’expérience de lutte en Grèce souligne que l’émancipation et le rassemblement ouvrier rend nécessaire le renforcement de la lutte contre les représentants du capital au sein du mouvement syndical. Les travailleurs doivent renforcer les forces qui luttent sur des positions de classe, renforcer l’organisation sur les lieux de travail.
La direction de la CGT est confrontée au problème de la cohérence entre la nécessité de mener la bataille et sa volonté de s’intégrer plus à fond dans la logique européenne. D’autant qu’un nombre
important de ses militants apprécient fort peu ces orientations, voila pourquoi Chéréque n’est pas venu au 49ème congrès, que Monks fut peu accueilli ainsi que le SG fonctionnaire de
la CSI qui attend son siège au G20. Je me permets de rappeler que la CSI est un accouplement entre la CISL (confédération internationale des syndicats libres mis en
place par la CIA) et la CMT (confédération mondiale du travail) organise subventionnée par le Vatican, pour s’opposer à la FSM et alimenter à l’époque, la guerre froide. Ceci étant nos
cotisations alimentent ces différents organismes.
La nécessité de la constitution d’une stratégie unifiée des forces sur des positions de classe et leur coordination à une échelle internationale à travers la Fédération
Syndicale Mondiale (FSM) est désormais à l’ordre du jour. Le FSC est sur cette position. A cet effet, nous sommes invités dans les prochaines semaines à rencontrer la FSM.
LES MILITANTS DE LA CGT ET DE LA FSU, QUI ONT CREER LE FSC NE SE SONT PAS TROMPES dans leur ANALYSE ET APPELLENT au RENFORCEMENT du FSC, en ayant pour référence ce qu’a écrit H.KRASUCKI :
« Rien n’a fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès, en rassemblant l’ensemble des travailleurs, que fut fondée la CGT.
Or la lutte de classes n’est pas une invention c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse : renoncer à la mener équivaudrait pour la classe ouvrière à se livrer pieds et mains liés à l’exploitation et à l’écrasement » !