La SAMADA de nouveau déboutée en appel

Publié le par FSC


Depuis le 31 mai, la majorité des salariés sont en grève à la SAMADA à Neuville. Cette filiale du Groupe MONOPRIX emploie plus de 1000 personnes, dont 38 à Neuville sur Saône, où sont préparés et distribués les produits vendus dans les magasins Monoprix et les Galeries Lafayette de la région.

Les salariés réclament l’intégration de 50 € de prime au salaire de base
pour tous, comme leur direction s’y était engagée, ainsi qu’une augmentation de 50 € afin d’aligner leurs salaires sur ceux d’un autre site.

La SAMADA ne répond à aucune revendication et a fait venir des salariés de l’autre côté de la France pour remplacer les grévistes. Ceux-ci ont alors bloqué la sortie des marchandises. Mais la direction qui continue de refuser de négocier, a pris des vigiles avec chiens et a loué un nouvel entrepôt à Genas, puis un second à Chalamont, puis un troisième à Villars les Dombes et même un quatrième à Chambéry!

Avec ces énormes dépenses pour casser la grève, avec son choix de laisser pourrir les produits frais sur les sites (ce qui représente un coût de près de 500 000€), la filiale du Groupe MONOPRIX montre ainsi qu’elle a largement les moyens d’augmenter les salaires de ses employés.

Plutôt que d’ouvrir les négociations, la direction s’est acharnée à traîner les grévistes devant le Tribunal. Assignés par la SAMADA, les salariés avaient gagné le 8 juin, les piquets de grève n’ayant pas été considérés comme illicites. Mais la direction a fait appel de ce jugement. La cour d'appel a rejetté cette remise en cause du droit de grève et confirmé le jugement en première instance.

Voici un extrait de son arrêt du 27 juin:

«Concernant l’exercice du droit de grève, il est dorénavant largement admis par la jurisprudence que les agents grévistes, dès lors qu’ils n’entravent pas la liberté d’aller travailler de ceux qui ne s’associent pas à cette action, sont dans le cadre légal de l’exercice de ce droit en se positionnant sur leur lieu de travail habituel et en exprimant collectivement les revendications causant ce mouvement.
Il est même désormais admis par la Cour suprême que cette nécessaire préservation de la liberté d’aller et venir se limite aux personnes et non aux marchandises et cela au risque d’une paralysie de l’activité, à la seule condition que cela ne désorganise pas l’entreprise.
Présentement, les deux constats de maitre UZEL établis les 31 mai et 6 juin 2011 établissent que seuls les camions sont empêchés de pénétrer sur le site de NEUVILLE, que les salariés non grévistes et les sous-traitants peuvent librement aller et venir et cela en l’absence de toute violence ou menace de la part des salaries grévistes tant sur les hommes que sur les biens.
Il convient bien de dire et juger, à la suite du premier juge, que ce seul obstacle à la libre circulation des marchandises à l’entrée et à la sortie de l’entreprise entre dans le cadre normal de l’exercice du droit de grève lequel est par définition perturbateur du bon fonctionnement de l’entreprise, au risque même de provoquer une paralysie de ce site de distribution des produits»


La solidarité au rendez-vous le 27 juin

Ce lundi, les grévistes invitaient la population à un barbecue de solidarité. Ce fut l’occasion aussi de délégations d’entreprises voisines ou de Lyon. Le PS et le PG ont apporté leur soutien, qui s’ajoute à celui du NPA, du PC et d’élus, en particulier d’une vice-présidente du Conseil Régional, C. Puthod.

Les grévistes, qui ont décidé de poursuivre leur mouvement, appellent à la solidarité financière et à passer les soutenir au piquet de grève qu’ils tiennent tous les jours 24 h sur 24
devant l’établissement SAMADA de Neuville sur Saône
Zone Industrielle Lyon nord, avenue des Frères Lumières (vers le château d'eau)

Publié dans Luttes - actualités

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