Libye, Syrie, Mali... : assez !
Déclaration du Front Syndical de Classe
Assez !
Le 10 janvier dernier, la France a officiellement engagé ses troupes au Mali.
Comme d'habitude, il s'agissait promettait-on d'une opération brève au nom de la défense des droits de l'homme et de la démocratie et du combat contre le « terrorisme islamique »....
Les groupes armés intégristes réactionnaires, au Mali comme ailleurs, sont des ennemis des peuples et l’on peut comprendre le soulagement des populations du Nord Mali à l’occasion de l’intervention française. Mais la réalité post-coloniale va vite reprendre le dessus car la « lutte contre le terrorisme » sert de prétexte et de masque aux véritables raisons des interventions militaires occidentales car dans le même temps, sous d’autres cieux, en Libye comme en Syrie avec le soutien des monarchies ultra répressives et réactionnaires du Golfe (Arabie saoudite, Qatar…), nos gouvernements arment, couvrent les exactions et les crimes, soutiennent les pires mouvements djihadistes !
Pas plus aujourd'hui au Mali qu'hier en Irak ou en Libye, l'intérêt et la liberté des peuples ne peuvent résulter de l’intervention des bombardiers français et occidentaux. Ce qui est en jeu, c'est la poursuite de la reconfiguration et le repartage par les capitalismes dominants de toute l'Afrique de l'Ouest et en particulier de l'arc sahélien à la suite des « printemps arabes », de la guerre en Libye et de celle menée en Syrie (en attendant que les menaces contre l'Algérie ou l'Iran se concrétisent ?).
Maintien du pré-carré post-colonial, contrôle des matières premières, des ressources et des voies d'acheminement, interdiction aux concurrents chinois, indiens ou russes de s'implanter, rivalités inter-impérialistes,... on retrouve derrière cette intervention les appétits des grands groupes capitalistes et les motivations qui mettent le monde à feu et à sang depuis plus de 20 ans et la première guerre du Golfe contre l'Irak.
Pompier pyromane
Comme justificatif, la France se sert des drames dont elle est elle-même grandement responsable : mise en place et défense de régimes locaux corrompus, affaiblissement et effondrement des Etats africains conséquence des privatisations et de l’austérité budgétaire imposées par l'UE le FMI, financement direct ou indirect des groupes intégristes,...
Et alors que l'UE et le gouvernement annoncent au nom des déficits et de l'Euro de nouvelles mesures contre les services publics, les salariés et les retraités, il ne semble y avoir aucune difficulté pour trouver les millions d'euros quotidiens pour la guerre au Mali. Pas plus qu'il n'y en a pour renflouer les caisses des banques dès qu'elles le réclament.
En réalité, régression anti-sociale et guerres impérialistes sont les deux faces d'une même pièce, d'un système capitaliste en crise permanente payée par les peuples pour que les profits continuent de couler à flots dans les caisses des grands groupes capitalistes.
Fidèles à la tradition anticolonialiste et anti-impérialiste du mouvement ouvrier et démocratique, le syndicalisme digne de ce nom doit combattre l'une et l'autre : non à la régression sociale, non aux guerres impérialistes !
FSC, 7 mars 2013