Renault : "Drive the change" ou change the driver ?

Publié le par FSC

Une fois n'est pas coutume, le FSC publie un tract de Sud qui plus est avec un titre en anglais reprenant en le déformant un slogan de C. Ghosn. Il faut dire qu'on est bien loin ici de la réaction de la CGT Renault qui ne réclame pas le départ de Ghosn mais quémande un "changement de gouivernance"...

 

 

SUD l’avait dit : le code de déontologie n’a rien de déontologique puisqu’il passe par un permis de délation. Quelle ambiance entre les salariés quand on sait que l’entreprise met à la disposition de n’importe qui un droit d’alerte « éthique » sous couvert d’anonymat ? Qui sera menacé par la prochaine vague de lettre anonyme ?

Avec l’affaire des 3 cadres, le piège s’est refermé sur la gouvernance qui l’a mis en place.

Pourtant, si les 3 salariés sont aujourd’hui blanchis, personne n’oubliera la brutalité des affirmations au premier rang desquelles se posait avec intransigeance Carlos Ghosn.

 

Maintenant, le voilà qui essaye d’associer tous les salariés du groupe RENAULT à ses excuses. Pourtant, personne d’autre que lui n’est responsable de ses graves erreurs de management.

 

De retour au JT de 20h pour faire des excuses publiques -comme ont coutume de le faire les patrons japonais- il tente de substituer le malentendu à l’accusation tout en brandissant la réintégration façon happy end.  Il espère dans l’embarras faire reculer ceux qui veulent sa tête et abandonne 1,6 M€ de bonus pour les convaincre. Et même si les dirigeants impliqués en font autant, cela couvrira-t-il les conséquences financières de leur dérapage ?

En digne patron le mieux payé du CAC40, Carlos Ghosn se précipite pour empocher les millions des résultats exceptionnels quand tout va bien, mais rejette toute possibilité de démission face aux erreurs commises !

 

Quand le RENAULT WAY vole en éclats…

 

Ces mêmes hauts dirigeants qui prônent le RENAULT WAY & le savoir être (ça frise la secte) se retrouvent aujourd’hui démasqués dans leurs pratiques de flicage « barbouzardes » (JDD du 03/04). Pourquoi Carlos Ghosn ne s’est-il pas donné la peine de déployer une énergie à la hauteur de son salaire en consentant à minima la présomption d’innocence puisque les dossiers d’accusation étaient vides ? Parce que son ambition première est aussi de maintenir le cours de l’action RENAULT, quitte à distiller un climat de confiance entièrement faussé aux actionnaires via un conseil d’administration aux ordres du gourou.

On en a appris davantage en quelques semaines à travers la presse sur cette enquête troublante que par la direction.

 

 

Le plus scandaleux : un conseil d’administration qui valide de tels fonctionnements !

Qu’un conseil d’administration, composé également de 3 membres élus par les salariés (1 administrateur CGT, 1 CFDT et 1 CFE-CGC) dont la mission première consiste à défendre les intérêts des salarié(e)s, votent unanimement sa confiance au PDG, cela revient à cautionner les méthodes de surveillance clandestines (Médiapart du 15/03) pour faire soi-disant triompher la « déontologie » ! 

 

Cela revient à renoncer à se préoccuper de l’origine et de l’utilisation de plusieurs centaines de milliers d’euros pour payer ces enquêtes conduites illégalement, alors que des milliers de salarié(e)s réclament des augmentations de salaires en juste reconnaissance de leur travail !

 

Une pantalonnade pleine d’enseignements :

 

Cette affaire démontre une fois encore que la direction générale n’a aucune considération pour ses salarié(e)s, que 20 ou 30 années de carrière au service de l’entreprise peuvent être balayées devant une dénonciation anonyme, que les droits élémentaires de la personne peuvent être bafoués par quelques ordres venus d’en haut. Carlos Ghosn conduit les licenciements comme il dirige le démantèlement progressif des études d’ingénierie vers les RTX.

Cette énorme erreur de management révèle une gouvernance incompétente et incapable de discernement dans une situation de danger. Une gouvernance dans laquelle nous n’avons plus confiance, car manipulée au lieu d’être exemplaire, et portant atteinte à l’image de marque de notre entreprise.

 

 

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A celles & ceux qui pensent que restaurer l’image de RENAULT et la confiance en ses dirigeants passe par refuser les démissions, que les licenciements de Carlos Ghosn et Patrick Pelata seraient préjudiciables à l’entreprise, SUD répond qu’il y a d’autres constructeurs européens implantés à travers le monde qui cultivent une performance bien supérieure à la notre. A l’image de AUDI ou DAIMLER, ces entreprises réussissent et n’oublient pas au passage de récompenser leurs salarié(e)s pour leurs efforts. Peut-être est-ce parce que Carlos Ghosn n’est pas à leur tête ?

 

SUD demande la suppression de l’outil d’alerte professionnelle, l’arrêt du flicage des salarié(e)s ainsi qu’une réorganisation et un encadrement du service de sécurité auquel, jusque-là, la direction accordait l’entière impunité pour agir en dehors des lois, y compris dans l’espionnage de la vie privée de salarié(e)s et d’élu(e)s (mœurs, filatures, violation des données informatiques/bancaires personnelles…) 

 

C’est nous qui créons la richesse ! Le patron et le conseil d’administration ont besoin de nous, nous n’avons pas besoin d’eux !

 

« Le code pénal est ce qui empêche les pauvres de voler les riches

Et le code civil ce qui permet aux riches de voler les pauvres.»

Tiré du livre « D’autres vie que la mienne » d’Emmanuel Carrère 

Publié dans Luttes - actualités

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