Renault France en danger : Aucun syndicat ne peut signer un accord si cela ne passe pas par une embauche pour un départ !
Déclaration du Front Syndical de Classe
Nous avons abordé dernièrement la situation industrielle et sociale du groupe Renault suite aux négociations engagées entre la directionet les syndicats dans le cadre d'un accord GPEC (gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences) prévoyant le départ de plus de 3000 salariés âgés de 58 ans.
Nous avons rappelé qu’il était compréhensible que des salariés usés physiquement et moralement par des années de surexploitation veuillent quitter l'entreprise avant l'âge légal du droit à la retraite.
Mais pour le Front syndical de classe, on ne laissera pas casser Renault France au nom de la légitime revendication sur la pénibilité du travail.
La rencontre entre Pelata et la CGT le 25 novembre 2010, démontre une nouvelle fois la stratégie du démantèlement de Renault France par une évolution des fabrications de VP et VU à l’étranger. Le nombre de véhicules réimportés en France en 2009 (qui se chiffrent à 160.000) représente 1/3 de la fabrication délocalisée vers d’autres pays, avec les conséquences que l'on connait sur l’emploi et le maintien du tissu industriel Renault sur l’hexagone.
Autre sujet de réflexion, Renault a fabriqué hors France 1.416998 VP et 112.474 VU sur les 9 premiers mois de l’année 2010. Dans la même période, Renault a fabriqué en France 894.903 VP et pour les VU 60.985 : 63% des VP sont fabriqués hors France et 37% sont fabriqués en France. Pour les VU, 54% sont fabriqués à l’étranger contre 46% en France.
Il faut se rappeler qu'en janvier 2010, lors d’un débat télévisé entouré de personnes dont le camarade de la SBFM Lorient Pierre Le Ménahès, Sarkozy avait déclaré qu’il exigerait de Renault que les voitures vendues en France soient fabriquées en France (en 2009, 160000 voitures Renault vendues en France ont été fabriquées à l'étranger). Depuis, les véhicules réimportés en France continuent de plus belle, encore des illusions... Mieux encore, Sarkozy déclarait que l’Etat était prêt à mettre plus de poids en tant qu’actionnaire afin de pouvoir prendre des décisions sur le maintien de Renault France. Encore des illusions... Il y a de cela quelques mois le ministre de l’industrie Luc Châtel avait même annoncé le rapatriement de la production d’un véhicule jusqu’à présent réalisé hors de France dans l’usine de Flins qui apporterait un surplus d’activité pour cette usine.
Aujourd’hui, Ghosn et Sarkozy ont pour ambition de supprimer 3000 emplois et les conséquences seront graves sur la pérennité des sites Renault en France.
Pour le Front syndical de classe, il est urgent d’engager un véritable débat sur le produire en France pour combattre les délocalisations mettant au chômage des travailleurs exploités afin les remplacer par des travailleurs surexploitéspermettant une aggravation de l’exploitation capitaliste.
Défendre la production nationale, ce n’est donc pas du nationalisme : c’est une position de classecontre l’exploitation capitaliste.
Quelles organisations syndicales pourraient défendre que produire en France, c’est du nationalisme étroit et rétrograde et qu’il faudrait accepter le chômage, les bas salaires, la dégradation constante des conditions de travail pour le bien de l’Europe du capital et de la mondialisation capitaliste ?
Défendre le maintien de l’emploi à Renault France, c’est une position de classecontre la destruction d’une industrie qui représente des milliers d'emplois dans le groupe Renault.
Ghosn, Pelata, Sarkozy ont déjà détruit un grand nombre de sous-traitants et d'équipementiers produisant en France, en leur imposant des prix intenables et les pousser ouvertement à délocaliser en Europe de l’Est et dans d’autres pays à bas coût salarial. Aujourd’hui, ces valets du capital européen et mondial se servent de la crise pour s’attaquer au gros morceau, c'est-à-dire les usines mères de Renault.
Le Front syndical de classe appelle l’ensemble des syndicats à engager une véritable bataille sur l’emploi en exigeant que chaque départ soit compensé par une embauche.