RUBRIQUE « CULTURE » / FSC n°4 (oct-nov 2010)
Avertissement : nous rappelons que citer le nom d’un éditeur, d’un producteur, d’une association ou d’une organisation politique, syndicale ou philosophique ne nous engage pas au-delà de l’information donnée pour vous guider dans votre éventuelle recherche d’un livre ou d’un film.
Bonjour à toutes et tous,
On en connaît qui vont dire « ah, enfin !! Ce n’est pas trop tôt ».
Et ce n’est pas pour nous déplaire, on dira même que ça fait chaud au cœur de savoir que nous sommes attendus ! Pourquoi n’aurions-nous pas, nous aussi, nos « quinze minutes de célébrité » comme disait Andy Warhol ?!
Bien qu’on ne puisse pas dire que vous soyez si nombreux que ça à l’écrire.
Rassurez-vous, on ne vous la joue pas « diva boudeuse », non, non, seulement on aimerait bien, au moins, savoir ce que vous pensez de la rubrique « culture ».
En clair, le petit groupe ‘Spartacus’ vous lance un appel à la mise en chauffe, et en commun, des idées et des réflexions que peut vous inspirer notre humble et modeste contribution au combat contre la criminelle opération de « lavage des cerveaux », à fin de déculturation, opérée par les esprits qui se présentent comme politiquement et culturellement corrects.
Nous parlons, ici, aussi bien des tenants actuels du pouvoir politique que de ceux, les socio-démocrates, qui bavent devant le gâteau dont ils espèrent se repaître en 2012.
Bien ! Ceci étant dit, venons-en à ce qui anime nos stylos et nos claviers, car nous ne sommes pas restés les deux pieds dans le même sabot, comme on dit, d’autant plus que ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour marcher dans les manifs !
Comment faire un choix de sujet quand les mots ‘retraite’, ‘chômage’, ‘jeunesse’, ‘sans-papiers’, ‘expulsions’, ‘combines’, ‘magouilles’, ‘délit d’initié’, ‘légion d’honneur’, ‘île paradisiaque’, ‘traders’, ‘banques’ sont comme des cyclistes se présentant groupés devant la ligne d’arrivée d’une étape.
Etape ?!
Vous avez dit étape ?
Oui, étape nouvelle des luttes engagées par les salariés, les demandeurs d’emploi, les retraités, les sans-papiers, les intermittents du spectacle, les lycéens et les étudiants.
Et puisqu’il est question de manif’, c’est en étant dans la rue, au milieu des tous ces manants qui osent revendiquer le droit à vivre dignement que le groupe Spartacus a trouvé l’inspiration.
«Ô Mufti, plus efficace que tu ne l’es, nous, nous le sommes.
« Et malgré tant d’ivresses, plus sobres que toi, nous, nous le sommes.
« Nous buvons le sang de la vigne, toi, le sang des hommes.
« Juge justement : qui est d’entre nous le plus sanguinaire ?
Ces vers sont du grand poète, mais aussi savant mathématicien et philosophe, Omar Khayyâm, né en Perse (aujourd’hui l’Iran) au 11ème siècle.
Ah ! Ça fait du bien de lire ça ! N’est-ce pas ??!!
On est bien loin de l’obscurantisme qu’une poignée de fascistes (comme tous les obscurantistes religieux, quels qu’ils soient) veut imposer à tout un peuple vivant depuis des millénaires dans cette belle région du monde où naquit, aussi, l’immense Avicenne.
Alors, n’hésitez pas, précipitez-vous chez votre libraire et commandez-lui les « Robâïât » d’Omar Khayyâm, parues chez les éditions ACTES SUD, en 2001.
C’est à consommer sans aucune modération !
Sans transition mais non sans rapport, vous allez vite comprendre, nous vous invitons à marcher dans les pas, si ce n’est déjà fait, de Florence Aubenas qui vous emmène sur « le quai de Ouistreham », paru en 2010 chez les Editions de l’Olivier.
Ce livre a provoqué quelques vagues, c’est le moins qu’on puisse dire, et le séjour que la journaliste nous propose de faire dans cette ville et ses alentours ne vous laissera pas en revenir sans plaie au cœur.
On ne revient pas de ce coin de France sans comprendre combien il est insupportable de « perdre » sa vie en devant la « gagner » à n’importe quel prix !
Florence Aubenas nous rappelle, avec sa sensibilité propre, le célèbre « Tête de Turc » de l’écrivain-journaliste allemand Günter Wallraff. Livre édité en 1986 chez La Découverte.
A l’époque, ce ne furent pas des vagues que provoqua ce livre qui relatait le vécu des travailleurs immigrés clandestins turcs en Allemagne (encore RFA, alors) mais un véritable tsunami !
En France, trois ans plus tard, chez le même éditeur, Fausto Giudice en « remettait une couche » avec son livre-enquête intitulé « Tête de Turc en France ».
Mais, il est intéressant de noter que le lobbying parisien des fabricants de vêtements français, très gros consommateurs de main d’œuvre clandestine, essentiellement turque à cette époque, ce lobbying sut faire pression sur les médias pour étouffer ce livre.
En 1989, rares, très rares, furent les médias qui ne se couchèrent pas. De mémoire (pouvant être faillible), seuls L’Humanité, le Nouvel Obs’ et l’Express soutinrent « Tête de Turc en France » et ce n’était pas un hasard si Günter Wallraff en avait signé la préface.
Aujourd’hui, ce n’est plus tant la main d’œuvre turque qui fait les frais de cette exploitation (tant mieux pour elle) mais les hommes et les femmes venus d’Afrique, d’Asie et d’Europe centrale. Aujourd’hui, ces victimes du capitalisme mondialisé, se battent aussi.
Toujours sur le thème de la cruauté du système économico-politique, si cher au MEDEF, Il serait injuste et incomplet de ne pas évoquer, le roman de Serge Gardebled, « Sans homicide fixe », paru en 1996 chez Denoël, qui explore avec un réalisme poignant, le monde des SDF.
Serge Gardebled, alors journaliste d’investigation à L’Humanité, se met réellement dans la peau d’un sans-abri pendant plusieurs semaines pour nous décrire cet enfer.
Retournez chez votre libraire préféré et, après lecture, vous ferez le triste constat que rien n’a changé, ou pas grand’chose depuis 15 ans !
A part quelques opérations très médiatisées sur les quais parisiens préférés des ‘lili-bobos’ et sponsorisées par Décathlon !
Passons maintenant au rayon « DVD » et ressortons le film-documentaire de Marie-Monique Robin dont le titre est sans aucune ambiguïté : « Escadrons de la mort, l’école française » , sorti en 2003, comme le livre éponyme chez les éditions La Découverte.
Attention ! Si vous ne connaissez pas, on vous prévient, ça secoue !
La réalisatrice prouve magistralement comment, dans les années 1960, les services secrets français et les ‘porte-flingues’ de l’extrême-droite, pro Algérie française, ont formé leurs ‘collègues’ argentins et étasuniens (*) aux techniques les plus ‘raffinées’ de la torture et de l’infiltration des organisations opposées à leurs objectifs.
Les pires méthodes pour servir, d’une part, les fascistes argentins, dont le funeste général Videla et, d’autre part, les services du Renseignement étasuniens (*) qui, malgré tous leurs « efforts » n’ont pu empêcher le peuple vietnamien de ridiculiser (non sans douleurs ni sacrifices pour lui) les forces militaires de la soi disant première puissance militaire au monde du moment, les USA.
Bien que cela ne soit pas abordé dans ce film-documentaire exceptionnel, on peut ajouter que le même « savoir-faire » français, dans ce domaine, trouva un excellent accueil auprès des services secrets israéliens dès les années 1950. Le « Mossad », bras armé et exécuteur des basses œuvres pour le compte de tous les gouvernements israéliens qui se sont succédés depuis soixante ans.
Allez, une fois encore, retournez chez votre libraire et demandez-lui de vous commander ça !
Et, à l’occasion, suggérez au C.E. de ‘votre’ entreprise d’organiser une soirée de projection sur un thème comme………..armée et démocratie ! Histoire de voir la tête du (de la) Secrétaire du CE !!
Nous tenons à votre disposition quelques titres de films sur le sujet.
Ah !, c’est certain, ça va le (la) changer des spectacles aseptisés dans les Zénith, ici ou là, et des « musical » (eh oui ! ça s’écrit comme ça, maintenant !) pour lobotomisés.
Notre petit groupe ayant choisi de s’appeler Spartacus, nous ne pouvons pas terminer cette rubrique sans avoir une pensée pour Tony Curtis, mort cet été, qui fut révélé au grand public par le film « Spartacus », de Stanley Kubrick, en 1960.
Il est bon de ne pas oublier que le scenario du film fut écrit par Dalton Trumbo et que Tony Curtis et Kirk Douglas (qui tient le rôle de Spartacus dans le film) exigèrent que le nom de Dalton Trumbo soit présent au générique du film et sur les affiches, sinon ils refuseraient que les leurs y soient.
Pourquoi ? Parce que Dalton Trumbo, soupçonné, par les autorités étasuniennes, d’être communiste, était sur la « liste noire » d’Hollywood. Comme quoi, on peut ne pas être un marxiste « doré sur tranche » et, néanmoins, être un « honnête homme », selon la formule qui définissait les esprits éclairés du 18ème siècle.
Les U.S.A ? C’est bien le pays où Mumia Abu Jamal, d’une part et les ‘5’ de Cuba sont emprisonnés depuis de nombreuses années. Le premier, depuis plus de vingt ans, pour un crime dont la preuve est établie qu’il ne l’a pas commis et les seconds pour avoir attiré l’attention, il a douze ans, du gouvernement étasunien, sur la préparation, sur le territoire nord-américain, d’un attentat contre l’état cubain.
(*) Avez-vous remarqué, les ami(e)s, que le seul pays au monde qui n’ait pas un nom qui lui soit propre s’affiche sous l’appellation, on ne peut plus impérialiste, d’Etats-Unis d’Amérique, alors que l’Amérique est un continent qui s’étend du cercle arctique jusqu’au cap Horn. Un Inuit, un argentin ou un chilien sont autant américains qu’un membre du KKK habitant à Washington.
Les U.S.A ne sont rien d’autre qu’une fédération d’états qui, eux, ont chacun un nom, comme le Michigan, le Wisconsin ou le Colorado.
Le Brésil, le Mexique, l’Argentine, par exemple, sont aussi des fédérations d’états mais dont les habitants sont des brésiliens, des mexicains et des argentins.
Les habitants des U.S.A ne sont donc rien d’autre, et au mieux, que des étasuniens.
Le groupe Spartacus, vous salue fraternellement.