Santé / La CGT gagne les élections professionnelles à Cochin-Saint-Vincent de Paul

Publié le par FSC

Les résultats des élections professionnelles de l’hôpital Cochin-Saint-Vincent de Paul placent notre syndicat CGT en tête des organisations syndicales de l’établissement.

Nous sommes largement majoritaires dans la catégorie C, la catégorie de personnel la plus modeste, c’est-à-dire celle qui paie le prix fort pour le blocage des salaires et qui subit de plein fouet la baisse très sensible de son pouvoir d’achat.

Nous progressons dans les catégories B et A. Il faut noter que sur notre hôpital la progression dans cette dernière catégorie est historique.

Ces résultats, nous les devons bien sûr à la confiance que nous font les travailleurs, de plus en plus nombreux. Cette confiance est le fruit du travail sur le terrain effectué par nos délégués et nos militants, un travail quotidien aux côtés des personnels en difficulté.

En 2008, l’arrivée de Marise Dantin à la tête du syndicat CGT de Cochin a changé la donne, puisque depuis lors la CGT a été de tous les combats à Cochin. Là où d’autres syndicats se sont le plus souvent contentés d’effets d’annonce ou de rodomontades, la CGT a toujours été là pour défendre le personnel, collectivement ou au cas par cas. Les mouvements de grève de ces dernières années, menés par les personnels et la CGT, ont tous été victorieux.

En 2010, ayant été mandaté à la tête du syndicat CGT de Saint-Vincent de Paul, j’ai d’emblée pris la décision de rassembler nos forces en mettant fin à une division stérile initiée et entretenue par les réformistes. Les personnels de Saint-Vincent de Paul, particulièrement malmenés par une direction pressée de fermer l’hôpital, devaient être défendus au mieux. L’entente et l’amitié entre la CGT de Cochin et de Saint-Vincent de Paul a permis d’atteindre cet objectif. En votant pour la CGT, les personnels de Saint-Vincent de Paul en ont tenu compte, et je les en remercie.

Mais ces élections et le succès obtenu montrent aussi l’adhésion de plus en plus large des personnels à une ligne d’action syndicale, qui existait déjà à Cochin, et que j’ai pour ma part définie dès mon entrée en fonction, et précisée ensuite à de nombreuses reprises dans des articles et des tracts. Cette ligne d’action syndicale est celle de la lutte des classes.

Qu’est-ce que cela veut dire ? En l’occurrence cela signifie que la CGT de Cochin-Saint-Vincent de Paul a toujours refusé la politique syndicale réformiste qui consiste non pas à s’opposer frontalement aux « réformes » (qui sont en fait des régressions sociales) imposées par la droite et la social-démocratie PS, mais à négocier ces réformes inacceptables. Ces négociations, c’est ce que préconisent des dirigeants syndicaux, pour certains plus préoccupés de leur avenir au sein de l’Union Européenne des financiers et des patrons que de l’intérêt des travailleurs. C’est ce que nous refusons.

Pour nous, il ne peut y avoir ni dialogue ni négociation possibles dès lors que l’on s’attaque à nos droits et à nos acquis fondamentaux, dès lors que l’on veut réduire nos ressources (blocage des salaires et hausse des prix, impôts, taxes, augmentation des trimestres  retraite, chômage…), que l’on s’attaque à notre vie (augmentation de fait de la durée de travail journalière dans nos hôpitaux, ce qui bouleverse la vie familiale, recul de l’âge de départ en retraite…). Bref, on nous vole notre argent et des années de notre vie pendant que financiers et patrons se remplissent les poches et mènent une vie dorée, et il faudrait négocier pour qu’on nous vole un peu moins ! Est-ce qu’on négocie avec un voleur qui s’introduit chez nous ? Est-ce qu’on négocie pour qu’il n’emporte qu’une partie de nos meubles plutôt que la totalité ? Non, on le met hors d'état de nuire et on le flanque dehors…

Sur le plan local, comment se traduit cette ligne de lutte des classes ? Par exemple, vous avez eu récemment entre les mains un tract qui dénonçait la politique de la direction consistant à vouloir nous attirer, nous les syndicats, dans des réunions hors de la présence des personnels et portant sur les « risques psycho-sociaux ». Ce tract comportait au verso une lettre (lire la lettre) adressée à la direction expliquant que la CGT refusait de participer à ces réunions. En effet, la direction a pris la responsabilité de mettre en place des organisations de travail qui pèsent lourdement sur le personnel, tant sur le plan physique que psychique (fatigue, stress, dépressions…). Elle les a mise en place malgré notre opposition dans les instances, notamment au CHSCT. Dès lors, il n’est pas question bien sûr que nous aidions cette même direction a arrondir les angles pour mieux faire passer la pilule… Si certains syndicats, réformistes de fait, ont accepté, ils prennent eux aussi avec la direction la responsabilité de ces organisations de travail.

Pour amener les travailleurs à accepter l’inacceptable, on nous rebat les oreilles avec la fameuse « crise ». Le Front Syndical de Classe (association qui regroupe des syndicats CGT et FSU) a publié un excellent texte à ce sujet, intitulé « Sortir de la crise du système ou sortir du système ? » (voir l’article sur le site du FSC).

Dans très peu de temps, le syndicat CGT de Saint-Vincent de Paul cessera ses activités, pour cause de fermeture d’hôpital. Nous resterons néanmoins sur place jusqu’au bout, jusqu’à la fermeture définitive (nous sommes d’ailleurs le seul syndicat à être resté sur place…). Mais les militants continueront leur action en rejoignant le syndicat CGT de Cochin. Aux côtés de nos camarades de Cochin nous continuerons à défendre le personnel, notamment dans le bâtiment PR1 (« l’usine à bébés »…) sur des bases claires de lutte des classes, c’est-à-dire de refus de toute collaboration réformiste avec la direction.

 

Bernard Giusti

Secrétaire Général CGT de Saint-Vincent de Paul

Publié dans Luttes - actualités

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