SNES-FSU Orléans-Tours : Retraites, Halte à l'intox !
|
Avis aux collègues des collèges et lycées :
Sur l’avenir de nos retraites, halte à l’intox !
Retrait du projet Woerth !
TOUS EN MANIF SAMEDI 2 OCTOBRE !
On nous dit…
« Tous les pays d’Europe font pareil. »
Faux ! Les réformes sont très étalées dans le temps :
En Allemagne, par exemple, l’âge de départ en retraite à 67 ans est programmé, mais en 2029, et ceux qui auront 35 annuités pourront partir à 63 ans ! En France, la dégradation est quasi immédiate : 62 ans dès 2016, 41,5 annuités exigées dès 2015 pour le taux plein.
Conclusion, en 2029, un Allemand ayant travaillé 35 ans partira à 63 ans avec 75% de taux de pension, un Français du même âge, ayant travaillé le même nombre d’années aura 50,6%. C’est pareil en effet !
« Vu l’allongement de la vie, c’est normal de travailler jusqu’à 62 ans. »
Non ! L’espérance de vie en bonne santé est de 63,1 pour les hommes et de 64,2 pour les femmes ; elle est quasi stationnaire depuis les années 1970 ! La retraite, comme antichambre de la mort, quel progrès !
« Vu l’allongement de la vie, 2 ans de plus, c’est négligeable. »
Non ! Pour partir avec une retraite à taux plein à 62 ans, il faudrait être entré à l’EN à 20,5 ans. Qui parmi nous est dans ce cas ? Dès 2020, tous profs jusqu’à 67 ans, car la décote pour les trimestres manquants réduit drastiquement la pension.
Âge moyen d’entrée dans le métier : 26 ans, pension à 62 ans : 65,6% avant décote, 48,8% après. Qui peut se le permettre ?
« Pour que les séniors travaillent, il faut aménager les fins de carrière. »
Non, ce ne sera pas le cas pas à l’EN ! La Cessation Progressive d’Activité vient d’être supprimée dans le projet de réforme.
Tous profs jusqu’à 67 ans à temps complet, et en mauvaise santé ! Ça, c’est le progrès !
« Grâce à cette réforme, les comptes de l’État vont s’améliorer. »
Faux ! Les salariés ne sont plus au travail, en moyenne, à 59 ans ; avec la réforme, il faudra leur donner des indemnités de chômage pendant plus longtemps. Coût calculé par l’UNEDIC : 530 millions ! Ce que l’État gagne d’un côté, il le perd de l’autre !
« En capitalisant pour nos retraites, on pourra s’en sortir. »
Non ! Capitaliser, cela signifie placer notre argent en en actions et en obligations ; une baisse de la valeur de ces titres constitue une menace pour des millions de retraités, actuels ou futurs ! Il s'agit en fait d'un transfert de pouvoir de l'économie réelle, sur laquelle repose le système de répartition, vers l'économie financiarisée, sur laquelle repose le système par capitalisation. La solidarité laisse la place aux seuls cours de bourse… Exemple de l’ERAFP (Etablissement de la Retraite Additionnelle de la Fonction Publique, qui capitalise sur nos indemnités) : la crise a fait passer la valeur des actions détenues par l’ERAFP d’un milliard d’euros en 2008 à 500 millions d’euros début 2009 ! La capitalisation, c’est le risque et l’insécurité pour la retraite !
Conclusion : Une réforme inique et inutile !