Soutien au Syndicat de la Magistrature

Publié le par FSC

communiqué de la CGT et la réaction de Danielle BLEITRACH

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Et maintenant criminalisation de la liberté syndicale de penser en privé !
vendredi 26 avril 2013

Si nous avions pu penser que l’ère des assauts à l’encontre du syndicalisme de lutte était terminée ou presque, l’actualité nous démontre qu’il n’en est rien ! Si nous avions pu espérer que la loi d’amnistie serait votée afin de décriminaliser l’action syndicale, l’actualité nous démontre qu’il n’en est rien puisque la Commission des lois, sur demande du gouvernement, vient de rejeter la proposition de loi.

Depuis deux jours le courroux politico-médiatique s’est abattu sans relâche sur nos camarades du Syndicat de la Magistrature. Les raisons invoquées sont disproportionnées et délirantes.

« Les déchainés du mur des cons », et leurs partenaires, leur reprochent donc, d’avoir acté leur liberté de penser syndicale, leur liberté de penser le fait et l’individu politique avec humour dans un local privé ! N’a-t- on donc plus le droit en France d’avoir de l’humour ?

Si nous avions pu penser que les agressions politiques et médiatiques menées à l’encontre du monde judiciaire, particulièrement à l’encontre des magistrats, durant cinq longues années étaient terminées nous nous leurrions. Si nous avions pu penser que l’ère de la défiance, des menaces, des moqueries, des atteintes graves au professionnalisme et à la réputation des magistrats était finie, nous nous trompions. L’actualité nous montre l’inverse.

Ce déchainement sans précédent étonne alors que dans le même temps des magistrats sont menacés de mort et rien n’est fait.

Après la criminalisation de l’action syndicale, après le rejet inacceptable du texte d’amnistie, nous sommes contraints de constater que la liberté de penser dans un lieu privé devient criminel.

Par contre, nous constatons que les propos et discours homophobes entendus ces derniers temps, les appels indirects à la haine ou les menaces de « guerre civile » de la part de responsables politiques, associatifs, religieux ne sont pas sanctionnés à la hauteur du danger que ces actes collectifs représentent pour notre Démocratie. Les violences verbales et physiques perpétrées au sein de l’Assemblée nationale par les représentants du peuple ne le sont pas non plus.

Certains ont le droit d’être hors la loi, d’autres non. Ce n’est pas nouveau, nous le savons !

Si un syndicaliste avait menacé de « guerre civile », il serait emprisonné sans sommations. Si des syndicalistes s’étaient réunis autour de l’Assemblée nationale en pleine nuit pour demander l’abrogation de l’ANI ou l’adoption de la loi d’amnistie alors, ordre aurait été donné à la police de leur tirer dessus avec des Flash Ball, fichés et leur ADN prélevé…

L’action et la pensée syndicale ne peuvent être criminalisées en Démocratie.

La CGT apporte son soutien au Syndicat de la Magistrature.

Montreuil, le 26 avril 2013

 

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Le Front National porte plainte contre le mur des cons pour injure publique… Stupéfiant, parce qu’en matière d’injures publiques la provocation devant un camp de roms perpétrée hier par Marine Le pen,  peut être conçu comme l’étape avant l’appel au lynchage.

En  appeler à la fois au droit des personnes et au pogrome est bien digne d’une idéologie qui base le nationalisme sur la stigmatisation d’un peuple « sans Etat ».  C’est ce qu’a expliqué jadis Hannah Arendt à propos du modèle inauguré par les nazis face aux juifs et déjà aux roms, mais qui peut s’appliquer à d’autres et sur lequel repose la banalité du mal, le fait que chacun peut l’accepter par conformisme…

De ce point de vue il n’y a pas que les roms, le racisme social a-t-il pris toute son ampleur quand sous Mitterrand ont été définis « les fins de droit » avec le passage ultérieur au ghetto du RMI? Le passage du droit à la compassion et donc à la haine, à la division des pauvres. Le contexte dans lequel le Front National passe du repoussoir qui divise la droite électoralement à celui d’éclaireur avec surenchêre du reste de la droite et même d’une partie du PS mérite autre chose qu’une indignation de surface.

Mais il y a plus… En ce qui concerne le mur des cons, il semble que le seul qui puisse être inculpé en la matière est l’individu qui se trouvant dans un local privé a pris en cachette des photos et les a diffusées dans les médias…

Aller dans un local syndical pour en violer le caractère privé et utiliser cela  pour réclamer la dissolution du dit syndicat ou le procès, voilà qui est une diversion médiatique qui dans le même temps fait avancer l’attaque contre les syndicats et met en cause dans certaines affaires génantes l’impartialité des dits magistrats. Nous en sommes notez-le bien toujours non pas au fait et au droit mais au procès en immoralité.

Mais trêve de plaisanterie, on ne peut manquer d’être frappé par la publicité complaisante accordée à ce leurre médiatique qu’est « l’affaire du mur des cons », tout le monde s’y met pour mieux détourner l’attention d’autre chose…

Mais de quoi ? S’agit-il du fait que 50% des Français gagnent moins que 1610 euros par mois et encore ce chiffre recouvre-t-il des disparités puisque, comme toute moyenne, il masque le creusement et la polarisation des inégalités, les riches toujours plus riches, les pauvres encore plus et parmi eux les femmes et les jeunes…

Toujours l’acceptation du racisme social… s’habituer à la discrimination… A l’étrange logique qui veut qu’une bulle financière engendrée par la course folle au profit multiforme et le fait qu’on a prétendu compenser la pression sur les salaires par l’appel au crédit, accorder des cadeaux fiscaux aux plus riches, imaginer que le profit de hier engendre les emplois de demain, bref que cette bulle financière qui ne devait pas toucher l’économie réelle selon madame Lagarde, engendre désormais le devoir de payer pour les victimes privées en outre de leurs droits et conquêtes sociales…

Le fait peut-être que même le FMI déclare qu’il y a erreur et que les politiques d’austérité sont indéfendables dans leurs a-priori et catastrophiques dans leurs résultats.

Que l’affaire du mur des cons est en train de remplacer les crises hystériques de Frigide Barjot et le mea culpa exhibitionniste des élus de la nation sur l’argent immoral pour mieux évacuer la lutte contre l’exil fiscal. Pour mieux offrir au patronat le cadeau d’une condition salariale enchaînée au seul profit…

Autres étonnantes réactions, celles qui dénoncent l’attitude aggressive de Melenchon qui aurait fait peur à Pujadas lui-même, au point de les faire tous songer à Marchais… Peut-être est-ce parce que Melenchon a dénoncé la violence ordinaire celle du monde du travail, 564 morts par an… Sans parler de ceux qui se suicident parce qu’ils ne sont plus ou travail ou se pendent parce qu’on veut les chasser de leur logement…

Alors je veux bien que Melenchon leur fasse peur parce qu’il leur rappelle Marchais mais qu’ils ne s’inquiètent pas, il n’y a plus derrière Melenchon le parti communiste français enfin celui dont le militantisme ne se bornait pas à distribuer des tracts électoraux, celui qui plongeait ses racines dans les entreprises, dans les quartiers populaires… Mais même s’il n’est plus que d’avoir été, l’organisation prolétarienne les effraie au moindre mouvement…  S’ils revoient Marchais, cela témoigne d’où ils en sont de leur racisme social, la peur du Grand soir et le prolétaire avec le couteau entre les dents…  

Qu’ils ne s’inquiètent pas trop la vraie faiblesse de Melenchon est qu’il est sur les plateaux avec sa gouaille impertinente mais qu’il il tente de les convaincre avec leurs mots… De temps en temps dans les chaumières certains frappent justes et ce ne sont pas nécessairement ceux que vous relevez mais justement une voix qui parle de la violence au quotidien et la dénonce…

Alors il ne reste plus qu’à monter de toute pièce un nouvel oxymore: « les extrêmes populistes » dans lequel pourront être confondus l’appel à la haine, la recherche de boucs émissaires chez les pauvres, avec la dénonciation du racisme social qui frappe le monde du travail, les femmes, la jeunesse, cqfd… Il ne vous restera même plus qu’à faire ressortir « le stalinisme » et laisser entendre qu’Auschwitz était gardé par l’armée rouge…

Danielle Bleitrach

Publié dans Luttes - actualités

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