Yücel Basarslan : Qui dit la vérité ?
Dans un tract adressé aux organisations du département, l’UD 68 (ou du moins, certains de ses dirigeants) prétendant dire la « Vérité » sur le dossier de Yücel Basarslan.
Comme dans toutes les entreprises de mensonge et de dénigrement des personnes, le faux se mêle au vrai et des informations personnelles sont glissées pour tenter de discréditer le camarade concerné.
Ceux qui parlent au nom de l’UD disent vouloir se consacrer au travail revendicatif et ne pas vouloir polémiquer. Avant de se lancer dans... 3 pages de polémiques !
Le tract affirme, en substance, que l’UD n’a jamais été le véritable employeur de Yücel, alors qu’elle est signataire d’une convention qui indique qu’elle constitue un contrat de travail. En somme, l’UD prétend avoir commis... un faux( !), dans le seul but de faire bénéficier Yücel du droit local.
Ce même document indique que Yücel, au courant depuis longtemps de sa situation, n’a pas entrepris les démarches nécessaires pour revenir dans son entreprise... Alors qu’il reconnaît, quelques lignes plus tard, que la convention signée par l’UD, la fédération du commerce et Yücel prévoit que notre camarade aura le choix entre réintégrer son entreprise ou travailler à la fédération.
Le tract indique, au passage, qu’un salaire net de 3.085€ équivaut à un salaire brut de 6.432€ !
Surtout, il indique que la CE de l’UD réunie le 12 avril 2012 (combien de présents, au fait ?) a mandaté sa secrétaire général pour mettre fin à une situation dans laquelle l’UD ne pouvait « financer le salaire de Yücel », en précisant que son salaire équivaut... à 4800 syndiqués par an !
Plus c’est gros...
Car les 77.400€ que coûterait prétendument Yücel, divisés par 4.800, cela fait 16,12€ par an par syndiqué ! Nous n’avons pas fait polytechnique, comme d’autres, mais nous savons quand même compter !
Bref, il s’agirait donc d’un licenciement pour motif économique : l’UD licencierait parce qu’elle ne peut plus payer.
Ça, c’est la vérité version tract.
Le problème, c’est qu’il y a une autre vérité : celle contenue dans la lettre de licenciement reçue par Yücel (voir doc) .
Au-delà de toutes les contradictions contenues dans cette lettre, allons à l’essentiel.
Yücel a été reçu le 15 mai 2012 pour un entretien préalable qui a duré 3 minutes en tout et pour tout.
Le temps de s’entendre reprocher par Eliane Lodwitz, secrétaire générale de l’UD 68 le fait d’avoir été déloyal en raison du référé qu’il a engagé (et gagné) contre l’UD. Il y a avait été contraint, l’UD ayant arrêté de lui verser son salaire depuis début janvier !
C’est la déloyauté qui est reprise dans la lettre de licenciement, sans qu’Eliane Lodwitz n’ose écrire ce qu’elle a dit lors de l’entretien. Elle dit, ce qui serait amusant dans d’autres circonstances, que Yücel n’a pas « apporté de réponses qui auraient permis de modifier notre appréciation des griefs que nous avons à votre encontre ». Alors, d’une part, que les griefs contenus dans la lettre ne sont pas ceux évoqués lors de l’entretien (hormis la qualification de déloyauté) et qu’en 3 minutes (des dizaines de témoins peuvent en attester), il est bien difficile de faire changer l’avis d’un employeur qui avait, de toute manière, déjà décidé de vous licencier (comme indiqué dans le tract).
A ces incohérences, Eliane Lodwitz ajoute la manière, au travers d’une phrase qui est, sans doute, plus scandaleuse encore que tout le reste (eh oui, c’est possible !). Elle écrit, en effet : « Nous vous rappelons que vous n’êtes lié à notre structure par aucune clause de non-concurrence. Vous aurez donc le libre choix de votre nouvel employeur y compris parmi les organisations concurrentes ».
Yücel, le militant connu et reconnu par tous ceux qui ont milité avec lui, qui a imposé à son entreprise d’origine, par l’action collective dont il a été l’organisateur, un rapport de forces rare dans les professions du commerce ; Yücel, sous la responsabilité duquel la fédération du commerce a connu un bond prodigieux du nombre de ses adhérents, Yücel Basarslan, donc est traité comme un vulgaire mercenaire, prêt à vendre ses services au plus offrant. Au licenciement, Eliane Lodwitz veut joindre l’humiliation et la salissure.
Cette phrase, à elle seule, montre bien, s’il le fallait, la seule vérité dans toute cette lamentable affaire : il est des gens qui sont prêts à tout, vraiment tout, pour garder leur place et exécuter les ordres venus d’en haut.
Il n’y a aucune autre vérité à chercher. Et ce n’est pas parce qu’on intitule un tract (ou un journal) « La Vérité » qu’on ne ment pas...
La réalité c’est que tous les prétextes, tous les moyens, toutes les manœuvres sont bons pour écarter un militant qui a été critique à l’encontre de sa fédération. Et cela, une organisation qui prône la démocratie ne peut l’accepter.