Quand Libération s'intéresse à la nouvelle dirigeante de la CGT
C'est le point de vue de Libération.
Tout un angle d'attaque des questions sociales et du syndicalisme et qui ne peut s'empêcher évoquant le 1er mai qui vient de parler de " baroud d'honneur" !
baroud d'honneur ?
Mais qu'en sait Libération ?
Sans doute la rédaction éditoriale de Libération souhaite-t-elle qu'il en soit ainsi et que selon les souhaits du pouvoir et de tout l'arc politico-syndical "responsable" et " respectueux des institutions " " tout rentre à présent dans l'ordre ", la page enfin tournée de l'action contre la réforme des retraites, les syndicats résolument réformistes répondant positivement à " la main tendue " , le piège" d'Elizabeth Borne.
Inauguré par sa visite à l'entreprise Safran.
Manifestement, l'éditorialiste de service de Libé souhaite que la CGT se coule dans le moule du syndicalisme de " dialogue social " appatée par d'éventuelles "négociations" et isolée par une politique de la chaise vide.
Mais contrairement à tout ce que ce beau monde souhaite, comme l'illustre à sa manière ce qui s'est passé à l'occasion de la finale de la Coupe de France de football et l'impossibilité de la réduire au seul évènement sportif il y a loin de la coupe aux lèvres !
D'autant que la conjoncture impérialiste mondiale de fin du " quoi qu'il en coûte ", d'attaque contre les dépenses et les services publics, d'explosion des dépenses militaires et d'appui délibéré aux multinationales contre les salaires vont laisser peu de place au " grain à moudre " .
Et que point crucial l'affirmation renforcée du courant de lutte de classe au sein de la CGT confirmée par son récent congrés autorise à penser que la confédération ne se laissera pas facilement embarquer dans les manoeuvres du pouvoir macronien et de l'oligarchie pour faire accepter sa politique et ses contre-réformes contre les travailleurs.
De son côté, la réunion intersyndicale nationale de mardi prochain constituera un test pour l'unité syndicale maintenue jusqu'à ce jour et de son contenu, de la volonté commune de poursuivre le combat pour parvenir au retrait ou à la non-application de la contre-réforme des retraites.
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Première cadre et première femme à la tête du syndicat, la native de Nantes assume une forme de continuité contestataire. Portée aujourd’hui par la mobilisation contre la réforme des retraites, elle devra faire ses preuves lors du retour inévitable aux négociations avec le gouvernement.
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Il est encore trop tôt pour tirer des enseignements de l’arrivée de Sophie Binet à la tête de la CGT. C’est d’autant plus vrai que son élection surprise lors du dernier congrès de la deuxième centrale syndicale française intervient dans un moment particulier : la rupture totale de dialogue entre le pouvoir exécutif et les organisations représentatives des salariés. Et même si les manifestations unitaires du 1er Mai ressembleront sans doute à un massif baroud d’honneur après quatre mois de mobilisation historique contre la réforme des retraites, cette bataille-là n’est pas totalement terminée. Attendons donc un peu avant de clamer haut et fort que son élection constitue un tournant.
Il n’en demeure pas moins que l’élection de Sophie Binet est, au sens propre, un événement. Non seulement la native de Nantes est la première femme à diriger la confédération cégétiste. Dans une organisation où le combat social continue parfois, dans certaines fédérations, de rimer avec une forme de virilisme, ce n’est pas anodin. Mais Sophie Binet est aussi – peut-être même surtout – la première cadre à accéder à cette fonction dans une centrale où la culture ouvrière reste dominante. Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, Sophie Binet se garde bien de considérer que son magistère signera «la fin d’une époque», et donc le début d’une autre. Sa première mission, compte tenu des tensions internes apparues lors du congrès qui expliquent son élection surprise, va consister à assurer la cohésion de sa confédération, en revendiquant sur le fond une forme de continuité contestataire. Il n’empêche que, sur la forme, ses interventions depuis sa prise de fonction tranchent ; parfois par ses notes d’humour, parfois par l’attention apportée à certains sujets – celui des violences sexuelles et sexistes par exemple.