Pour gagner, déjouer les manoeuvres de division du pouvoir!

Publié le par FSC

Le pouvoir espère contourner la contestation de la loi travail en torpillant la convergence des luttes qui s'annonce cette semaine.

Il espère en effet contourner la montée de l'opposition à sa loi scélérate en reculant sur des revendications sectorielles dans le ferroviaire, à la RATP ... comme il l'a fait pour les camionneurs.

Plus que jamais la responsabilité des fédérations et des militants est donc engagée pour lier étroitement les revendications propres à leur secteur et le combat contre la loi.

Plus que jamais la montée des luttes et des grèves, le TOUS ENSEMBLE pour le retrait et la renégociation de la loi, pour que le pouvoir  renonce à l'inversion de la hiérarchie des normes sont une nécessité impérieuse !

La victoire est au bout de notre volonté solidaire!

La solidarité de classe doit l'emporter pour que l'intérêt général des travailleurs l'emporte!

 

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Source : les Echos

Si François Hollande et Manuel Valls se refusent à retirer ou dénaturer le texte El Khomri, il espère faire aboutir les négociations sectorielles à la SNCF, dans l’aérien ou sur les intermittents pour faire baisser la pression.

Ce n'est pas encore une sortie de crise, loin s'en faut, mais la stratégie de l'exécutif est entré dans une nouvelle phase. Toujours déterminés à « tenir bon » et « aller jusqu'au bout » sur la loi travail - ni retrait du texte ni dénaturation de son article 2 qui privilégie l'accord d'entreprise sur l'accord de branche -, François Hollande et Manuel Valls espèrent réduire l'ampleur du conflit social en réglant toute une série de négociations sectorielles. SNCF, RATP, aviation civile, intermittents, dockers... : « Il faut remettre les conflits dans leur véritable logique, qui est une logique entreprise par entreprise », insiste un conseiller du premier cercle à l'Elysée, soulignant, par exemple, que « la RATP et la SNCF ne sont pas concernées par la loi El Khomri ».

Eviter « que ça s'infecte »

L'objectif est de clore un maximum de ces dossiers pour éviter que le conflit ne s'étende, alors que des préavis de grève ont été déposés à la SNCF à partir de mardi soir, à la RATP jeudi et dans le trafic aérien le week-end. « Il ne faut pas que ça s'infecte », lâche un haut responsable. Ce qui permettrait, par là même, d'isoler un peu plus la CGT. « Les protestations initiées par la CGT s'appuient sur une convergence de revendications sectorielles qui n'ont rien à voir avec l'article 2 et donnent son ampleur au prétendu rejet de la loi travail, devenue symbole des protestations », explique un ténor du gouvernement, selon lequel « régler, comme prévu, ces difficultés, enlèvera des sujets de mobilisation ».

La pression est de fait sur les épaules des patrons des entreprises publiques. A la SNCF, à la RATP, sur les intermittents, « il faut obtenir un accord » et « c'est en bonne voie », a affirmé dimanche, sur RTL, le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis. Quel lest pourraient-elles lâcher ? L'entourage du chef de l'Etat botte en touche : « C'est aux entreprises d'en décider. » Matignon jure aussi qu'« il n'y a pas de consigne pour lâcher telle ou telle chose ». « Ça ne se passe pas comme cela dans la réalité et il ne peut être question de méconnaître les intérêts d'une entreprise publique », jure un proche de Manuel Valls, tout en ajoutant qu'« évidemment, le gouvernement suit comme toujours de près les discussions » : « Dans ce moment plus que dans d'autres, tous les ­conflits sectoriels s'inscrivent dans un paysage global. »

Insuffisant ?

La vraie question est plutôt de savoir si cette stratégie peut fonctionner. Et permettre à l'exécutif, qui joue très gros à moins d'un an de la présidentielle, de se donner un peu d'oxygène et de tenir sur la loi travail. Pour le politologue Pascal Perrineau, cette « opération de déminage périphérique » peut « réussir ». « Le jusqu'au-boutisme, l'extrémisme de la CGT peut être jugé sévèrement dans l'opinion » à terme, analyse-t-il, même si « ce n'est pas le cas pour l'instant » dans les sondages et si « le pouvoir est impopulaire ». Au gouvernement et dans la majorité, beaucoup redoutent que cela « ne suffise pas », tant le calendrier est compliqué (le parcours parlementaire du texte doit se poursuivre pendant l'Euro de football) et tant Philippe Martinez semble décidé à en découdre. Le patron de la CGT a toutefois affirmé sur BMT-TV avoir parlé avec Manuel Valls samedi. « C'est mieux quand on se parle », a-t-il glissé, se montrant un peu moins agressif qu'auparavant. Les frondeurs du PS, eux, menacent toujours de déposer une motion de censure de gauche. La députée Aurélie Filippetti a jugé ce dimanche, sur France Inter, qu'il fallait « a minima rouvrir la discussion sur l'article 2 ».

@paFurbury

 
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