La SNCF malade de la rentabilité : pour le maintien de l'arrêt des trains à Ruffec en Haute Charente!

Publié le par FSC

Source : La Charente Libre

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L’arrêt grande ligne de Ruffec survivra-t-il à l’arrivée de la LGV en juillet? La CGT affirme que non, au vu de documents internes. Des actions sont à prévoir.

«L’arrêt TGV de Ruffec est nécessaire aux habitants de Haute-Charente, Confolentais et sud-Vienne. Défendons le droit des villes moyennes pour l’accès direct au réseau ferré national.» C’est marqué sur la pétition posée devant le guichet de la gare de Ruffec. «Depuis l’été dernier, on a récolté environ 1.500 signatures», lance Sylvain Minbiolle, cheminot et secrétaire départemental CGT. Un syndicaliste remonté comme un coucou, qui compte interpeller les élus et repartir au combat. «D’après un document interne à la SNCF que l’on a pu se procurer, on sait avec certitude qu’il n’y aura pas d’arrêt LGV en gare de Ruffec à partir de juillet 2017.»

Un document que nous n’avons pu voir et que la SNCF n’était pas en mesure de confirmer lundi. Alors que les élus du Ruffécois, mais aussi des Deux-Sèvres et de la Vienne, avaient voté une motion il y a neuf mois demandant le maintien de l’arrêt TGV à Ruffec, l’horizon est loin de s’être éclairci (lire en encadré). Un arrêt le matin vers Paris, un autre le soir vers Bordeaux en semaine et un TGV en plus les vendredi et dimanche, c’est le panorama des trains à grande vitesse aujourd’hui en gare de Ruffec, tandis que sept TER s’y arrêtent en allant vers Poitiers et six en allant vers Angoulême (dont un vers Saintes).

Un guichet déjà réduit

Sur la pétition encours, les derniers voyageurs viennent de Charmé, Lichères, Champagne-Mouton ou même Bagnolet en région parisienne. Violetta Dorlac, agent SNCF et déléguée CGT, a fait le compte lundi matin: «58 personnes sont montées dans le TGV. On a des abonnés qui travaillent à Paris, certains prennent le train tous les jours, d’autres une fois par semaine. La gare de Ruffec est un point central pour les voyageurs de Civray, Confolens, Chaunay ou Saint-Saviol.»

Perdre l’arrêt à grande vitesse entre Angoulême et Poitiers? «C’est faire mourir ce territoire rural, alors même que l’arrêt peut être conservé car la LGV circulera ici sur la ligne classique», dit Sylvain Minbiolle, en pointant une politique globale des transports menée au détriment du service public. On a cassé le fret, le réseau se réduit et vieillit. Depuis plus de six mois, les trains ne peuvent plus rouler qu’à 40km/heure contre 140km/h sous le tunnel de sortie de gare à Ruffec!»

Une inquiétude qui se rajoute à d’autres dans la ville du nord-Charente où les horaires du guichet se sont déjà considérablement réduits depuis le 1er janvier 2016. «On est passé de deux agents titulaires à un seul», glisse Violetta Dorlac, qui craint à terme la fermeture du guichet. Celui-ci a d’ailleurs été fermé au moins sept jours depuis qu’une partie des agents a changé d’affectation en septembre dernier. C’est ce qu’a compté sa collègue au guichet. «Et il n’est pas sûr qu’on trouve quelqu’un pour le tenir les 2 et 3 janvier.»

 
 
 
 
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