SYNDICATS, CGT sortir de la confusion !

Publié le par FSC

Ce qui s'est passé hier au plan syndical illustre une situation de confusion qui d'une certaine manière vient de loin.
 
Premier acte
 
Au siège de la CFDT avait lieu une réunion avec les principaux responsables de 7 organisations : CFDT, CGT, FO , CFE-CGC, CFTC, UNSA, et FSU.
Pour accoucher d'un communiqué consternant de soumission, trahissant tous les militants se battent sur le terrain puisque le communiqué issu de cette réunion :
  • condamne les violences s'appliquant exclusivement aux gilets jaunes.
  • répond positivement aux manoeuvres du pouvoir macronien afin de lui permettre de se sortir de la situation dans laquelle il est acculé par le mouvement populaire en ressortant la vieille lune du "dialogue social"

fait : Philippe Martinez secrétaire général de la CGT a apposé la signature de son organisation à ce texte scélérat !

Voir le communiqué ci-après.

deuxième acte

L'attitude de la direction confédérale fait immédiatement l'objet de condamnation de nombreux militants et de nombreuses structures de la CGT comme celle de la fédération de la chimie demandant la réunion extraordinaire du parlement de la CGT (le Comité Confédéral National, CCN) .

Afin d'avoir et débat et de clarifier la position de l'organisation sur,

  • la stratégie de lutte et le processus de mobilisation
  • les modes de prise de décision et d'engagement de la CGT

Voir le communiqué de la Fédération de la chimie ci-après.

troisième acte

Deux heures plus tard la CGT sur son site diffuse un communiqué, correct celui là à l'opposé total du communiqué commun intersyndical et qui fait hurler les forces réactionnaires, Figaro en tête, dénonçant le double jeu de la CGT.*

Et refuse de se rendre à la réunion de ce jour avec la ministre du travail, Muriel Pénicaud, afin de ne pas se laisser récupérer par le gouvernement.

Voir le communiqué ci-après.Nous en sommes là :

S'agissant de la CGT il est nécessaire de sortir de l'incohérence d'une position qui résulte d'orientations prises dans les années 90.

Car on ne peut à la fois souscrire à l'orientation d'une CFDT soutien affirmé de la politique macronienne de réaction sociale sur toute la ligne ET organiser la résistance à cette politique, construire les nécessaires convergences.

Et dans notre contexte avec les gilets jaunes, les lycéens, les précaires pour faire reculer massivement le pouvoir et empêcher les contre-réformes qu'il prévoit comme pour les retraites, l'indemnisation du chômage ...

Dans les années 90, pour adhérer à la Confédération Européenne des Syndicats la direction de la CGT a accepté les conditions imposées par ses dirigeants et une Nicole Notat de la CFDT qui consistait à accepter les règles du marché capitaliste et de sa classe dirigeante.

Règles confinant les syndicats dans le rôle institutionnel de contrôle des conflits sociaux dans un "dialogue social" piloté par le patronat et le pouvoir et qui n'a conduit qu'à des défaites et à la remise en cause systématique de TOUS les conquis de la Libération.

Syndicats, pièce d'un système global d'exploitation, d'oppression et de régression sociale.

Ce qui en partie permet de comprendre le rejet dont les syndicats aussi font l'objet à un moment où de manière diversifiée certes, c'est le "système" lui même que de très nombreux citoyens remettent en cause.

Facteur d'espoir et de fierté, sur le terrain, de nombreux militants et militantes, de nombreuses structures syndicales de base, des unions locales, des fédérations, des Unions départementales sont dors et déjà engagées, recherchent la convergence avec le mouvement actuel, travaillent au déploiement des luttes à l'organisation des grèves, à la solidarité, dénoncent la répression et comme à Marseille et dans le Var se portent au secours des lycéens.

Là est la voie et UNIQUEMENT là, la voie de la victoire de ce pour quoi nous agissons depuis des années sans y parvenir, et la possibilité pour le mouvement syndical de retrouver massivement le soutien et l'adhésion du peuple!

 

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LE COMMUNIQUĖ INTERSYNDICAL

Les organisations syndicales CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, et FSU se sont retrouvées ce jeudi 6 Décembre pour échanger sur l’actualité sociale.

Elles rappellent que, depuis des mois, face aux inégalités sociales et territoriales, elles ont réclamé des politiques publiques permettant de la justice sociale. Elles rappellent aussi que, depuis des mois, elles ont appelé le gouvernement à les écouter à travers un véritable dialogue social.

Aujourd’hui, dans un climat très dégradé, la mobilisation des gilets jaunes a permis l’expression d’une colère légitime. Le gouvernement, avec beaucoup de retard, a enfin ouvert les portes du dialogue.

Nos organisations s’y engageront, chacune avec ses propres revendications et propositions, en commun chaque fois que cela sera possible. Les sujets du pouvoir d’achat, des salaires, du logement, des transports, de la présence et de l’accessibilité des services publics, de la fiscalité doivent trouver enfin des débouchés concrets, créant les conditions sociales d’une transition écologique efficace parce que juste.

Le dialogue et l’écoute doivent retrouver leur place dans notre pays. C’est pourquoi nos organisations dénoncent toutes formes de violence dans l’expression des revendications.

La CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l’UNSA, la FSU appellent le gouvernement à garantir enfin de réelles négociations. Cela suppose qu’elles soient larges, ouvertes et transparentes, au niveau national comme dans les territoires.

 

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LE COMMUNIQUĖ DE LA CGT

Le gouvernement joue à l’incendiaire social : c’est irresponsable !

 

La CGT s’indigne et condamne fermement l’attitude du gouvernement qui répond par la seule violence aux légitimes exigences qui s’expriment diversement dans tout le pays.

La jeunesse est victime d’une répression inadmissible visant à juguler l’agglomération des exaspérations. Les lycéens, qui se mobilisent contre le tri social pour l’entrée à l’université, qui veulent des moyens pour l’éducation et avoir le droit d’espérer un avenir de progrès, sont la cible d’une répression violente. La CGT ne peut pas accepter que le pouvoir frappe et tape nos enfants, ceux de la République !

Gouvernements et patronat, qui depuis des années, restent sourds à tout progrès social, qui s’accaparent les richesses que les travailleurs créent, sont responsables de la désespérance qu’ils tentent de faire payer à la jeunesse. La CGT n’a jamais prôné l’action violente. Mais la violence est d’abord sociale, il y a urgence à augmenter le SMIC à 1800 euros, les pensions, les minima sociaux, le dégel du point d’indice. Urgence à instaurer une réelle justice fiscale qui fasse contribuer les plus riches, à développer des politiques publiques de transport et logement qui répondent aux besoins de la population.

Répondre à ces urgences est un préalable qui permettrait d’amorcer une résolution de la crise actuelle. Ce n’est certes pas l’invitation de la Ministre Pénicaud aux organisations syndicales et patronales pour discuter de la méthode et du calendrier des mises en œuvre et décisions (mais lesquelles ?) annoncées par le Premier ministre qui peut nous satisfaire. La CGT se refuse à toute concertation. Elle exige maintenant l’ouverture immédiate de négociations sur l’urgence sociale. Elle confirme son appel aux travailleurs à se réunir et à décider de l’action sur les lieux de travail.

La CGT ne répondra donc pas à cette invitation. Elle ne se laissera pas « récupérer » par le gouvernement qui tente de trouver une unité nationale sous prétexte de risques de violences lors des manifestations et actions à venir. La France championne d’Europe du versement de dividendes aux actionnaires a les moyens de répondre à l’urgence sociale. La CGT est disponible, elle a des propositions concrètes et connues pour que chacun ait un emploi et que les jeunes, les actifs, les retraités vivent mieux dès aujourd’hui.

Montreuil, le 6 décembre 2018

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LE COMMUNIQUĖ de la fédération de la chimie

 

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