LEPAON : un recasement syndical compromettant, une insulte au syndicalisme authentique !
Nous n'avons pas l'habitude de nous délecter des dénonciations vengeresses qui font habituellement le buzz sur les réseaux.
Préférant privilégier les informations de fonds et d'intérêt général, au-delà de tout fracas moutonnier.
Mais le fait que Thierry Lepaon soit pressenti à l'initiative du pouvoir macronien pour occuper un poste de complaisance , bien rémunéré, une fonction pour laquelle il n'offre aucune espèce de compétence ne peut être passé sous silence.
D'autant que cette amabilité du pouvoir actuel succède à son égard à la même amabilité du temps de Hollande et Valls.
Amabilité, bienveillance que l'on a pu constater par ailleurs largement à l'égard de nombreux dirigeants de la CFDT.
VOIR par exemple :
Nous touchons donc là, par delà les changements politiques à une attitude bienveillante des classes dominantes à l'égard des dirigeants syndicaux partisans du "dialogue social", de la culture du compromis, réfutant l'antagonisme de classe opposant travailleurs et patronat/pouvoir politique.
A ce niveau et à cette fréquence nous touchons par conséquent à ce qui s'apparente à une véritable corruption des "élites" syndicales dirigeantes par les dirigeants politiques ... et patronaux.
Ce n'est pas nouveau !
De tous temps, après avoir longtemps interdit le droit même des travailleurs de se coaliser face aux exploiteurs, dès ce droit reconnu (1884 en France) les capitalistes ont consacré d'importants moyens pour diviser et corrompre les organisations.
On se souvient du trésor secret du patronat de la métallurgie (Plus de 600 millions d'euros) servant entre autre à "fluidifier les rapports sociaux" comme ils disent, arrosant le plus souvent contre la CGT les représentants syndicaux pour les amener à signer des accords conformes aux souhaits et aux intérêts des détenteurs du capital.
Mais au fil du temps les choses se sont banalisées finissant par affecter gravement la crédibilité des organisations syndicales considérées globalement -malgré l'engagement et le dévouement des militants de terrain, frappés souvent par la répression - comme institutionnalisées, complices du système de domination et d'exploitation.
Critiques que l'on retrouve sur les ronds points chez un certain nombre de gilets jaunes et qui au-delà de la marque et du poids de l'idéologie dominante repose que ça plaise ou non sur des réalités objectives, sur le constat que le syndicalisme, CGT comprise dans ses organes de direction, s'est laissé enfermer dans le cadre imposé par la classe dirigeante et ses instances de contrôle.
Institutionnalisation incontestable quand on constate par exemple que la CGT et la CFDT ont perçu en 2017 18 millions d'euros attribués par subvention publique et patronale au titre du financement du "dialogue social"
VOIR :
Pour retrouver toute son autorité et son prestige auprès du peuple le syndicalisme et la CGT en particulier doivent opérer un véritable retour aux sources et aux fondamentaux.
Et faire le ménage en leur sein pour écarter les corrompus et les opportunistes des responsabilités.
Et on est très loin du "trop d'idéologie" qui serait responsable du discrédit syndical, de la perte d'adhérents et du recul aux résultats électoraux comme l'avance Philippe Martinez!
Il en va de l'avenir du syndicalisme et de celui des travailleurs eux-mêmes.
Le 52e congrès de la CGT doit en être l'occasion pour peu que les militants prennent le taureau par les cornes : en finir avec l'institutionnalisation, mettre réellement la lutte des classes aux commandes, renouer concrètement avec l'objectif inclus dans la Charte d'Amiens d'associer étroitement la lutte quotidienne revendicative et la lutte pour une transformation radicale et anticapitaliste de la société.
