FACE AUX COUPEURS DE TETE REFORMISTES QUI SOMMENT MARTINEZ D'EXCLURE LES CEGETISTES ROUGES, SOUTIEN FRATERNEL AU CAMARADE OLIVIER MATEU (U.D. C.G.T.-13) ET A SES CAMARADES.
Par Anna Persichini, militante C.G.T. de la Métallurgie (06), militante du Front syndical de classe (F.S.C.)
Dans un texte honteux daté du 23 juin, plusieurs notables confédéraux qui se déclarent eux-mêmes "réformistes" somment P. Martinez d'exclure de la C.G.T. notre camarade Olivier Mateu, le secrétaire de la combative U.D. C.G.T. des Bouches-du-Rhône.
Les chasseurs de sorcières ciblent aussi le courant "Unité" de la C.G.T. et plus globalement tous ceux qui, à la C.G.T., veulent revenir à ce syndicalisme CGT de classe et de masse gagnant qu'a détruit, pour le plus grand malheur des travailleurs, la funeste mutation euro-réformiste de notre organisation.
Ces chefaillons réformistes qui pensent "purge" quand ils écrivent "démocratie", et qui pensent "modération de nos ambitions dans les revendications" (on croirait entendre parler feus Bergeron ou Chérèque!) quand ils parlent "modernisation", prennent logiquement parti pour la C.E.S., cette courroie de transmission pseudo-syndicale des directives européennes; symétriquement, ces messieurs attaquent la Fédération Syndicale Mondiale (F.S.M.), la grande centrale internationale de lutte des classes à laquelle se réaffilient de plus en plus de structures combatives de la C.G.T. : et ce type d'attaque est tout à l'honneur de la F.S.M. à laquelle a très longtemps, et à juste raison, adhéré la C.G.T.
En outre, les chasseurs de tête réformistes qui feignent d'opposer le syndicalisme à la politique (en réalité, c'est seulement la politique REVOLUTIONNAIRE qui les gêne !) étalent leur anticommunisme grossier quand ils s'en prennent dans leur texte du 23 juin aux syndicalistes de classe qui, conformément aux grandes traditions révolutionnaires de la CGT, aux Croizat, Paul, Frachon, Montmousseau, Séguy, Krasucki, Frischmann, Brûlé, Desrumeaux, Timbaud, Sémard, etc. veulent associer, aujourd'hui comme hier, leur engagement syndical de classe à leur engagement politique de communistes cherchant à promouvoir une société affranchie de l'exploitation capitaliste et de l'oppression impérialiste.
De manière non moins cohérente, les signataires du texte du 23 juin exaltent les "changements" destructifs qui, de Viannet à Le Paon en passant par Thibault, ont désarmé idéologiquement la CGT, l'ont coupée du syndicalisme de classe victorieux pour l'arrimer, sous le nom trompeur de "syndicalisme rassemblé", à la CFDT des Notat, Chérèque et Berger et à la CES maastrichtienne, cet appendice "syndical" des institutions européennes.
En réalité, ces changements rétrogrades ont privé la CGT à la fois de sa grande tradition internationaliste, de son engagement anti-impérialiste (par ex. la confédé actuelle ne combat plus le néocolonialisme français en Afrique, elle ne mène aucune campagne contre l'OTAN et ne dit mot de l'augmentation monstrueuse du budget de l'armement) et du patriotisme populaire consistant à défendre contre l'UE supranationale la souveraineté de notre peuple, le "produire en France" industriel (ces fameuses "citadelles ouvrières" dont se moquent les réformistes qui ont laissé l'UE, le patronat et les gouvernements successifs diviser par dix le nombre de métallos en France!), les services publics, l'Education Nationale et tous les grands conquis sociaux indissolublement cégétistes et communistes de 1945: statuts, conventions collectives, retraites par répartition, code du travail national, salaire minimal garanti, nationalisations de Renault et d'EDF, Sécu, etc.
Mais qu'importe aux caciques du syndicalisme "rassemblé" (sinon rassembleur!) dont les orientations de collaboration de classes ont conduit les travailleurs à une série impressionnante de défaites depuis le milieu des années 1995 ! En réalité, ces reculs idéologiques ont aidé l'ennemi de classe à précipiter le démontage de la nation indépendante et des acquis du CNR.
Loin d' "ouvrir" notre syndicat et d'élargir son influence, cet affadissement de la C.G.T. ont banalisé notre syndicat, ils l'ont fait ressembler de plus en plus à F.O. ou à la C.F.D.T. et du coup, ils l'ont terriblement affaibli: jadis largement majoritaire tant qu'elle était "rouge" et qu'elle menait les travailleurs à la victoire en 36, 45 ou 68, notre C.G.T. "rosie" par les Viannet, Le Duigou, Thibault et Cie, a perdu sa place de premier syndicat de France au profit de la C.F.D.T., le "syndicat" chéri du M.E.D.E.F. et de Macron qui prennent appui sur elle pour démolir les indemnités chômage, le statut de la fonction publique, le Code du travail, le bac national, les retraites par répartition, les nationalisations, la grande industrie française, et, à travers elle, la classe ouvrière de notre pays, de l'ouvrier à l'ingénieur de production en passant par le technicien et l'employé.
Dans ces conditions, il est de mon devoir de militante C.G.T. de la métallurgie, longtemps déléguée syndicale chez I.B.M.-Nice, de dire toute ma solidarité de classe au courageux camarade marseillais O. Mateu ainsi qu'aux autres syndicalistes combatifs ciblés par les coupeurs de tête réformistes.
Ripostons tous ensemble et en même temps aux menaces, camarades, car la mainmise des "réformistes" déclarés sur la C.G.T. signifierait à brève échéance, non seulement la purge de tous les éléments combatifs du syndicat (avec l'aide prévisible du patronat et du gouvernement!), non seulement l'inféodation définitive de la C.G.T. à la C.F.D.T., à la C.E.S. et à l'U.E., mais l'ABSORPTION FINALE de la C.G.T. par la C.F.D.T. pour le plus grand profit du M.E.D.E.F., de Macron et des eurocrates. Syndicalistes de classe, serrons les coudes toutes sensibilités confondues et unissons-nous dans le débat et les luttes.
Alors que les mauvais coups pleuvent sur le peuple (privatisation de la S.N.C.F., d'E.D.F., etc., "fusions" transnationales détruisant ce qui reste de notre métallurgie, attaques contre les retraites et les indemnités chômage, destruction du lycée et de l'université à la française par Blanquer, etc.), construisons avec les travailleurs le tous ensemble en même temps qui fédèrera les résistances et permettra la contre-offensive de classe.
N'hésitons pas en outre à prendre le contrepied du honteux propos capitulard tenu par Thibault en 2003, quand, en pleine lutte pour les retraites, ce personnage, qui n'hésitera pas deux ans plus tard à promouvoir la constitution européenne vomie par la classe ouvrière, et qui a depuis été lui-même généreusement promu par le pouvoir, a montré patte blanche aux capitalistes en déclarant que "la C.G.T. n'a pas vocation à bloquer le pays".
Les conséquences on les voit avec les millions de pensionnés, notamment de femmes ouvrières, employées, enseignantes, etc., qu'ont paupérisés les "décotes" alors imposées sur les retraites en vertu des Accords de Barcelone cosignés par Chirac et Jospin en 2002... Et si dire cela, c'est faire de la politique, Mmes et MM. les réformistes, alors oui, je fais de la politique, celle de ma classe alors que vous faites, vous, celle de la classe d'en face !
Au contraire, la C.G.T., NOTRE C.G.T. de classe et de masse n'a pas vocation à laisser casser ce qui reste de notre pays déjà largement délabré par la funeste "construction" européenne du capital, NOTRE C.G.T., pas celle des réformistes qui veulent en faire une C.F.D.T. bis, a vocation à tout faire pendant qu'il en est temps encore, pour unir tous les travailleurs contre le capital, y compris cette classe ouvrière contre laquelle le texte réformiste du 23 juin sue un mépris de classe évident.
A chacun sa conception de la C.G.T.: aux chefaillons réformistes et eurobéats partisans d'un "dialogue social" totalement creux, celle d'une C.G.T. vassalisée par l'U.E., par la C.E.S. et par la C.F.D.T. pour le plus grand profit des exploiteurs. Aux syndicalistes de classe, celle d'une C.G.T. revenue à ses fondamentaux pour défendre et élargir les acquis populaires, promouvoir la solidarité internationale des travailleurs, briser les mesures fascisantes du pouvoir et l'extrême droite raciste et rétablir le droit indéfectible de notre peuple, monde du travail en tête, à décider de son avenir.
Anna Persichini, militante CGT de la Métallurgie depuis 18 ans.