GARDANNE : On ne partira pas, le site nous appartient !

Publié le par FSC

L'exemple d'une classe ouvrière qui ne cède pas au chantage, qui a de projets et qui est donc candidate à la direction des affaires !

SOURCE : L'Humanité

 

Sous le coup d’un plan de licenciements, les salariés de la centrale thermique de Gardanne bloquent à nouveau l’établissement. Une mobilisation nécessaire pour faire valoir leur projet industriel, estime la CGT. Entretien.

Nadir Hadjali

Secrétaire général adjoint de la CGT de la centrale de Provence

Après plus de deux ans d’arrêt, les cheminées de la centrale de Provence, à Gardanne, avaient recommencé en juillet à fumer. Mais tandis qu’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) supprimant 98 postes sur 154 a été validé par le tribunal en juillet, les travailleurs ont décidé de se mettre à nouveau en grève. L’occasion d’appuyer leur projet pour maintenir leur outil industriel, alors que la fermeture des centrales à charbon a condamné la majorité des unités du site.

Vous avez reconduit le mouvement de grève alors que la centrale avait progressivement redémarré. Pourquoi cette décision ?

Nadir Hadjali On souhaitait dans un premier temps voir l’état de la tranche 4 (l’unité biomasse – NDLR) parce que ça faisait deux ans qu’elle n’avait pas tourné, c’était stratégiquement important pour nous qu’on sache dans quel état elle était, s’il fallait revendiquer des investissements. D’autre part, on a aussi laissé le temps à notre direction et à l’État d’essayer d’ouvrir les négociations. On a laissé passer une dizaine de jours pour voir si on allait pouvoir se mettre autour de la table, mais les signaux ont été assez clairs.

Comme ni l’une ni l’autre des parties n’ont répondu favorablement, les travailleurs ont décidé de se mettre en grève le 5 août. Ce qu’on demande est clair, c’est de suspendre le PSE et de se réunir pour discuter du projet qu’on porte. L’entreprise a commencé à faire un pas en nous parlant du foncier, mais avec des contreparties qui n’étaient pas acceptables pour nous. En clair, on nous a annoncé qu’on allait nous donner du foncier pour conduire notre projet, mais qu’il fallait pour ça qu’on arrête la grève. Du côté de l’État, on a eu un contact ou deux mais ils ont été très sommaires. On a donc décidé de prendre nos responsabilités, comme on le fait depuis trois ans.

Quelles sont les grandes lignes du projet que vous défendez ?

Nadir Hadjali On souhaite développer une plateforme énergétique sur le site de Gardanne. On a lancé des études que nous avons autofinancées avec la CGT et l’association des travailleurs. On a eu des aides de la région et des communes, des dons des organisations de la CGT. Nous défendons plusieurs sous-projets. Le plan d’affaire est déjà bouclé pour les deux unités de gazéification par hydrogène et par méthane, il ne nous reste plus qu’à trouver un porteur de projet pour le mettre véritablement sur rail.

En septembre, nous aurons également les résultats de l’étude en cours sur notre projet de cogénération (permettant de créer de la chaleur et de l’électricité – NDLR). Ce projet devrait voir le jour d’ici deux ou trois ans. Nous avons un dernier projet d’unité de valorisation de déchets pour lequel nous n’avons pas encore commandé d’étude car cela coûte cher.

C’est une vraie problématique, puisqu’une loi prévoit la réduction de 50 % de l’enfouissement des déchets d’ici à 2025. Nous sommes précurseurs sur le sujet. Ce qui est important pour nous est de ne pas simplement nous battre pour sauvegarder nos emplois, mais aussi de garder un site industriel pour préserver les capacités de production de notre département.

Jusqu’à quand allez-vous maintenir la grève ?

Nadir Hadjali

Nous nous rassemblons en assemblée générale toutes les semaines pour décider de la suite à donner au mouvement. Début août, ce sont des camarades de l’unité biomasse, qui ne sont pas menacés de licenciement, qui ont décidé de se mobiliser pour refuser que leurs collègues se fassent licencier.

Nous avons lundi prochain une nouvelle AG où sera certainement votée la poursuite de la grève. C’est indispensable de nous mobiliser puisque la direction ne veut pas entendre parler de notre projet. Et parce qu’EPG a racheté le site en 2019 non pas pour le développer mais pour faire le sale boulot, sachant que le propriétaire savait déjà que le gouvernement voulait fermer la centrale.

On est déterminés, on cherche des porteurs de projet, on rencontre les collectivités. Une chose que l’actionnaire doit savoir, c’est que c’est notre site et qu’on ne bougera pas. Même une fois licenciés, on ne partira pas de la centrale. On demande que l’actionnaire nous cède le site.

par  Marie Toulgoat ,
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L
Bjr Camarades,<br /> Parcz qu'
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E
BRAVO ET TOTAL SOUTIENT A VOUS !
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