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« On est vraiment en colère ! » : le ras-le-bol des accompagnants d’élèves handicapés à l’école!

Publié le par FSC

SOURCE : Sud Ouest

 

« On est vraiment en colère ! » : le ras-le-bol des accompagnants d’élèves handicapés à l’école
Les personnels AESH en grève ce mardi matin devant le collège Mermoz de Biscarrosse. © Crédit photo : Caroline Grönvold
De nombreux accompagnants d’élèves en situation de handicap, mobilisés mardi pour une journée de grève, ont protesté contre la précarité et la dégradation de leurs conditions de travail.

 

 

 

Avec une grève, des rassemblements à Paris et dans de nombreuses villes de France, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) se sont mobilisés mardi pour protester contre leur précarité et la dégradation de leurs conditions de travail. « Du fric, des postes, un statut ! », « AESH en colère », ont scandé plusieurs centaines de manifestants à Paris, rassemblés à l’appel d’une intersyndicale FSU, CGT, FO, Sud, SNALC et SNLC.

Ils sont là pour aider les enfants porteurs de handicap à intégrer une scolarité en milieu classique. Les AESH dénoncent la précarité de leur statut et de leur rémunération, un manque de moyen et de formation, et un suivi des élèves impossible

« Je touche à peine 900 euros par mois. Qui voudrait faire ce travail ? Moi, parce que j’aime mon travail. Mais à un moment, ça suffit », s’insurge Clarisse Poussin, AESH dans le Val-de-Marne depuis 2018.

« Comment ça se fait qu’à l’Éducation nationale, il n’y ait pas […] de salaire minimum ? », s’interroge le député LFI François Ruffin, auteur récemment du documentaire « Debout les femmes ! », venu soutenir les AESH.

« Le salaire moyen est d’environ 760 euros et l’évolution de carrière est misérable », renchérit Anne Falciola, AESH dans un collège de l’Ain et représentante CGT. « Quand j’arrive à mettre de l’essence et à payer mes charges, je m’estime heureuse ».

Les AESH se mobilisent régulièrement pour faire évoluer leurs statuts et leurs conditions de travail. (Ici en juin à Périgueux)
Les AESH se mobilisent régulièrement pour faire évoluer leurs statuts et leurs conditions de travail. (Ici en juin à Périgueux)Stéphane Klein / SUD OUEST

Salaires, statut, formation, conditions de travail… : la liste des motifs d’insatisfaction est longue pour ces accompagnants d’enfants handicapés, anciennement appelés auxiliaires de vie scolaire (AVS). Une profession « à 90 % féminine », « en grande précarité » mais « indispensable à la vie des écoles », souligne Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Trop d’enfants non accompagnés

Les AESH étaient 125 500 à la rentrée, soit une augmentation de 35 % en cinq ans, selon les chiffres du ministère de l’Éducation, tandis que plus de 400 000 élèves en situation de handicap étaient scolarisés dans les écoles et établissements.

Le ministère a mis en place une grille indiciaire rénovée pour leurs rémunérations, mais « largement insuffisante » selon les syndicats. Il a aussi annoncé la création de 4 000 nouveaux emplois d’AESH pour la rentrée 2022, mais là aussi jugée bien en deçà des besoins.

« Il y a toujours beaucoup d’enfants qui n’ont pas d’AESH », constate Marion Aubry, vice-présidente de l’association TouPI, qui défend les droits des personnes handicapées. « On est en situation de pénurie et on court toujours après le train sans le rattraper », ajoute-t-elle, regrettant « la faible attractivité du métier ».

Dégradation des conditions de travail

Les AESH sont en outre unanimes pour dénoncer une dégradation de leurs conditions de travail depuis la création des PIAL, ces Pôles inclusifs d’accompagnement localisés mis en place en 2019 et généralisés depuis pour mieux coordonner leurs interventions, mais qui leur imposent de suivre souvent davantage d’élèves.

Ils ont contribué à « déshumaniser cette fonction », estime Katia Batailler, AESH dans les Deux-Sèvres. Les syndicats réclament leur abandon, comme celui de la « mutualisation systématique des moyens ».

« Depuis l’arrivée des PIAL, suivre quatre ou cinq élèves c’est courant, et ça l’est aussi qu’un élève puisse avoir plusieurs AESH », témoigne Sylvie Serrano, qui fustige « des emplois du temps complètement fragmentés ».

Car si certains enfants ont droit à un accompagnant individuel, beaucoup doivent désormais se partager un accompagnant, dit « mutualisé ». « On nous superpose des gamins avec des handicaps différents dans la même classe. On doit jongler », raconte Véronique, accompagnante dans l’Oise.

« Quand on a trois élèves à gérer dans une même classe, un autiste, un avec des troubles de l’attention et un jeune avec des troubles + dys +, la recette n’existe pas », déplore Anne Falciola.

Parents exaspérés

Du côté des parents également, l’exaspération est grande alors que beaucoup d’enfants sont privés de tout ou partie des heures d’accompagnement auxquelles ils ont droit.

Certaines familles n’hésitent pas à se tourner aujourd’hui vers la justice, 

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