Nouvelle-Calédonie: non à l'indépendance mais un saut dans l'inconnu
SOURCE ; le site du Mantois
REPRIS du site de la CGT Unilever Le Meux (OISE)
Sur le référendum en Nouvelle-Calédonie de ce dimanche, si vous aviez accepté que les médias et le gouvernement se réjouissent des 96,49% des votants disant non à l'indépendance, l'image ci-dessous vous convient parfaitement:
En vérité, ce troisième et dernier référendum d'auto-détermination de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie termine le cycle référendaire prévu par les accords de Matignon en 1988 et de Nouméa en 1998. Avant 1987, les indépendantistes boycottaient toutes les élections ordonnées par la France sur cet archipel classé par l'ONU comme "territoire à décoloniser". Ce que la Nouvelle-Calédonie reste toujours ainsi actuellement.
Les deux précédents référendums montraient une participation élevée: 81% en 2018 et 85,69% en 2020. Le non à l'indépendance l'emportait avec 57,67 % en 2018 et 53,26% en 2020, preuve que le oui à l'indépendance progressait.
Les indépendantistes avaient proposé au gouvernement le report du dernier référendum en septembre 2022: pour respecter la période de deuil coutumière, le covid-19 ayant durement touché la population kanake et se retrouver en période politique neutre, hors de la campagne présidentielle. Le palais de l'Elysée ayant refusé, les indépendantistes ont donc appelé à boycotter ce troisième référendum.
Résultat, si effectivement 96,49% des votants ont rejeté l'indépendance de la Kanaki-Nouvelle-Calédonie, seulement 43,9% des électeurs ont voté. Soit une abstention record de 56,1%.
Les accords de Nouméa prévoient de nouvelles discussions sur 18 mois "pour élaborer un nouveau statut" à l'archipel. Mais les anti-indépendantistes revendiquent le statut-quo, tandis que les indépendantistes refuse leur participation sur autre chose que l'indépendance.
Dans son allocution télévisée de ce dimanche, le président de la République, dès l'annonce des résultats, s'est félicité que "la France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d'y rester".
Outre que la situation en Nouvelle-Calédonie est bloquée et ouverte à tous les dangers, cette phrase du chef de l'état français ressemble aux mots d'hier sur "l'Algérie qui doit rester française".
La droite et son extrême étaient de ce bord-là et le gouvernement socialiste de Guy Mollet (François Mitterrand ministre de la Justice et numéro 3 du gouvernement), en 1956, envoie plusieurs classe d'âge sous l'uniforme militaire pour "pacifier" l'Algérie.
En Nouvelle-Calédonie, pour ce référendum, alors que la campagne électorale s'étaient déroulée dans le calme, des forces de l'ordre impressionnantes quadrillaient l'archipel, comme du temps d'avant 1987.
Publié par Le Mantois et Partout ailleurs