USA: La solidarité avec la Palestine gagne du terrain

Publié le par FSC

Eh c'est bien pourquoi aux USA comme en France les partisans du soutien inconditionnel à Netanyahou font usage à la fois de la répression directe et de la propagande mensongère.

Assimilant frauduleusement le soutien au peuple palestinien, l'exigence d'un cessez le feu immédiat dans la bande Gaza à de l'anti-sémitisme et à une apologie du terrorisme.

En occultant le fait que notamment aux USA de très nombreux juifs participent à ce mouvement de soutien et considérant donc de fait de manière falsifiée que les fascistes israéliens au pouvoir sont les représentants de tous les juifs.

Mếlant dans leur réprobation à la fois les universités accusées de dérive mais aussi le pape, l'ONU et la Cour internationale de Justice !

Tout cela pour masquer leur propre responsabilité dans les crimes qui se commettent aux yeux du monde entier !

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Théo Quintard
L'Humanité du 29 avril 2024

Des policiers de l'État du Texas arrêtent une femme lors d'une manifestation pro-palestinienne à l'université du Texas à Austin, le 24 avril 2024. © Jay Janner/Austin Statesman/USA Today Network via REUTERS

 

Le mouvement de solidarité avec les Gazaouis et les Palestiniens, qui dure depuis le 18 avril, ne cesse de s’amplifier. Au Texas, les étudiants et les professeurs dénoncent la criminalisation de la liberté d’expression.
Dans la capitale du Texas, un État historiquement républicain et conservateur, des centaines d’étudiants se sont rassemblés pour faire entendre leur solidarité envers les Palestiniens à l’université d’Austin depuis la fin avril.
« Nous sommes réunis ici parce que nous ressentons une responsabilité en tant que citoyens américains, décrit un jeune homme aux origines palestiniennes et dont il arbore les couleurs sur son maillot rouge, vert et blanc. En étant alliés d’Israël, notre gouvernement et nos universités ne sont pas seulement complices, ce sont des acteurs à part entière du conflit. »


Sur la pelouse du South Mall de l’université du Texas à Austin, la semaine s’est terminée en chansons avec des étudiants qui ont fredonné quelques notes de musique pour témoigner de leur solidarité envers les Palestiniens. Ils ont également renouvelé l’exigence de la fin des bombardements sur Gaza et « la libération de la Palestine ».

Un mouvement national


À quelques mois des élections présidentielles de novembre aux États-Unis, le pays se déchire sur l’opération de l’armée israélienne à Gaza. Des manifestations et des sit-in se sont multipliés ces dernières semaines dans l’ensemble des universités. De l’épicentre du mouvement, l’université Columbia située au nord de Manhattan en périphérie de New York, à Los Angeles, en passant par Yale, les arrestations ont rythmé la vie des campus ces derniers jours.


Les principales demandes portent sur le retrait de financements aux universités des entreprises qui soutiennent la guerre israélienne à Gaza. Plus de 200 manifestants ont été interpellés, samedi, à la Northeastern University de Boston, à l’université d’État de l’Arizona à Tempe, à celle de l’Indiana à Bloomington, ainsi qu’à l’université de Washington à Saint-Louis. Au total, plus de 700 personnes ont été arrêtées sur des campus américains depuis le 18 avril. Dans la plupart des cas, elles ont été libérées.


Sur le campus à Austin, au pied de la statue du premier président des États-Unis, George Washington, Hadi, un étudiant libanais, estime que le gouverneur du Texas, Greg Abbott, « essaie de (les) intimider, de (leur)faire peur et qu’il n’arrivera pas à (les) faire taire », en vertu du premier amendement de la Constitution des États-Unis sacralisant la liberté d’expression et le droit de se réunir pacifiquement.


La communauté étudiante reste profondément « choquée » par la violente répression policière qui s’est abattue mercredi, lors d’un rassemblement non violent où chacun brandissait des drapeaux palestiniens et d’autres portaient un keffieh. Face à eux, une autre manifestation de personnes enroulées dans des drapeaux israéliens et escortées par des policiers leur faisait face.

Une défiance à l’encontre du président de l’université


Au final, cela a provoqué 57 arrestations parmi les soutiens palestiniens – dont celle d’un photojournaliste de FOX 7 Austin. L’ancien procureur du Texas, Greg Abbott, et proche soutien de Donald Trump, a déclaré que les étudiants partie prenante de la protestation devraient être expulsés, les accusant d’être antisémites. En 2019, ce même gouverneur avait signé une loi protégeant la liberté d’expression sur les campus universitaires.


D’autres dirigeants républicains lui ont emboîté le pas, reprochant aux manifestants d’être des soutiens du Hamas ou qualifiant l’événement d’« assemblée illégale ». Mike Johnson, le président républicain de la Chambre des représentants du Congrès, n’hésitera pas à faire appel à la garde nationale « si la situation n’est pas maîtrisée rapidement et si les menaces et intimidations ne cessent pas », a-t-il affirmé lors de sa visite à Columbia, mercredi.


Au sein de l’université d’Austin, un sentiment d’hostilité envers le président de l’établissement, Jay Hartzell, s’est installé chez les professeurs et le personnel administratif. « Les étudiants ont fait preuve de courage et de bienveillance, note Pavithra Vasudevan, enseignante en études sur le genre sur l’Afrique et la diaspora africaine. Ils jouent un rôle de leadership que les administrateurs universitaires n’endossent pas. L’administration nous fait défaut : elle échoue dans le système éducatif public. »


Devant cette gestion, les professeurs ont indiqué, jeudi, prévoir de voter une motion de défiance à l’égard du président. Ils lui reprochent l’envoi de la police et la mise en œuvre par l’école d’une législation interdisant les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion dans les établissements publics.


La section texane de l’association des professeurs universitaires, l’AAUP (American Association of University Professors), a déjà reçu plus de 200 signatures. « Il a inutilement mis les étudiants, le personnel et les professeurs en danger, et s’est montré insensible à nos préoccupations. Il a trahi notre confiance », est-il dit dans la motion de défiance précisant que « l’université n’est plus un lieu sûr et accueillant ».

Un campement qui pourrait durer


Si cette manifestation a secoué l’université du Texas à Austin, elle n’a pas reçu une adhésion totale. Parmi les étudiants juifs, certains se sont sentis en danger. Océane Maher, qui étudie le droit dans le cadre d’un échange avec l’université de Tel-Aviv (Israël), en fait partie et regrette un « manque de nuance ». « La plupart d’entre eux voient simplement cette manifestation comme quelque chose à faire et ne sont sans doute jamais allés au Moyen-Orient. Ils voient certaines images de la guerre et c’est tout », explique-t-elle.


Casque sur les oreilles, sacoche en bandoulière, des dizaines d’étudiants sont passés devant le campement de solidarité envers les Gazaouis sans un regard. La vie sur le campus se poursuit. Certains font des passes de baseball à quelques mètres du rassemblement, quand de jeunes diplômés organisent une séance photo devant la fontaine Littlefield, un monument commémoratif de la Première Guerre mondiale.


« Je ne me sens pas concernée par ce qui se passe au Moyen-Orient, c’est à des millions de kilomètres de chez nous, de l’autre côté de l’Atlantique, explique une jeune fille, la vingtaine, préférant garder l’anonymat. Et même si je le voulais, je ne le pourrais pas car j’ai mes examens finaux dans quelques jours. »
 

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