Congrès FSM des Retraités et Pensionnés : séance préalable
Premières impressions de la délégation du Front Syndical de Classe
Barcelone, ville "alliant legs historique et modernité", ville vitrine (la région catalogne représente plus de 20 % du PIB espagnol), mais derrière cette vitrine, on perçoit la détresse d'une grande partie du peuple. Tandis que l'état, dans une atmosphère de corruption inégalée, finance grassement les licencieurs et renfloue les banksters, la précarité s'accroît, la moitié des jeunes sont au chômage et la vague d'émigration grossit. Même dans les quartiers touristiques, des cartons servent d'abris pour la nuit et le jour se lève pour certains par la recherche de la subsistance dans les poubelles des grands hôtels.
C'est aussi une ville, un pays, à haute tradition combative; alors que des syndicats domestiqués signent des accords de paix sociale, des luttes déchirent le voile de résignation et de peur de l'avenir que la classe dominante étend sur toutes choses. C'est la ville que la fédération syndicale mondiale a choisie pour la création d'une organisation mondiale des retraités et pensionnés; cette création se donne pour objectif d'articuler la défense des intérêts d'un groupe social de plus en plus nombreux avec l'indispensable changement de société, en se liant étroitement aux combats du monde du travail.
En avant première du congrès, une journée de débat public a été organisée au centre ville: à l'invitation de la FSM, une grand nombre d'organisations, venues de toutes les régions d'Espagne: groupements syndicaux, collectifs de lutte, associations de locataires, économistes…ont échangé analyses, expériences de luttes et propositions dans un climat de dialogue et d'optimisme militant.
Les interventions d'une partie des délégués internationaux déjà sur place (portugais, indiens, chypriotes, équatoriens, congolais, britanniques, népalais…) ont démontré qu'au-delà des spécificités des pays ou des secteurs professionnels, ce sont bien les mêmes stratégies, le même système qui attaque de façon de plus en plus féroce les droits les acquis et les besoins du monde du travail; de cette première journée avant congrès ressort avec force l'idée que des ripostes sans frontières des travailleurs actifs ou retraités, sur une base de classe, sont la voie indispensable pour stopper les régressions actuelles et ouvrir de nouvelles perspectives.