Motion de l’Union Locale CGT Paris Nord 2

Publié le par FSC

Source le blog d'El Diablo et des communsites libertaires

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Motion votée à l’assemblée générale des syndiqués de l’Union Locale CGT Paris Nord 2, le 19 juin 2013:

Le sociologue Ivan Illitch écrivait, dans les années 70, que les institutions humaines finissaient par  vivre et fonctionner pour elles-mêmes, en oubliant jusqu’à leur raison d’exister. Les militants ont aujourd’hui de bonnes raisons de penser que c’est le cas de la CGT.

 

Nous venons de subir la pire réforme du travail depuis le Front Populaire. Chacun est conscient de la gravité des décisions qui ont été prises ; les critiques et analyses que nous avons eues proviennent d’initiatives locales. En même temps, la CFDT lance, pour vanter les « bienfaits » de sa réforme, une vraie campagne de communication. Au niveau des militants de base que nous sommes, on cherche vainement le répondant à cette propagande CFDTiste ! La stupide querelle de succession de l’année dernière aurait-elle anesthésié la Confédération ?

 

Nous voyons aujourd’hui de multiples initiatives – non syndicales – se développer pour dénoncer la gravité de la situation et faire des propositions : la CGT est-elle au rendez-vous des débats initiés par divers mouvements associatifs et politiques, ne serait-ce que pour débattre de la faisabilité de leurs propositions et des nôtres ? Les grandes centrales syndicales sont muettes et les organisateurs de ces mouvements s’étonnent, en particulier, de la torpeur de notre confédération.

 

Il y a aussi la marche des chômeurs, partie d’une initiative prise à la Réunion et qui doit arriver à Paris avant la fin du mois. Cette initiative dénonce en particulier le fait que les associations de chômeurs ne sont pas présentes à la conférence sociale de cette fin de mois, comme si l’avis de ceux qui subissent ce fléau n’avait aucune importance ! Le collectif chômeurs de la CGT est partie prenante, mais c’est de notre Confédération que les organisateurs de cette initiative attendent le soutien actif, pour obtenir d’être écoutés dans la concertation qui s’ouvre. Ils ont reçu celui de la FSU et de Solidaires, mais constatent que les grandes centrales syndicales sont aux abonnés absents, alors même qu’ils dénoncent des choses qui devraient nous mobiliser comme, par exemple, la réintroduction envisagée de la dégressivité des allocations chômage.

 

Il y a aussi un meeting de soutien au peuple grec, organisé par Médiapart à la suite de la fermeture de la télévision publique. A-t-on vu la CGT relayer cet évènement ?

 

Tout cela inquiète beaucoup les militants que nous sommes. Vous êtes-vous demandés pourquoi une si faible participation aux dernières manifestations ? Chacun sait aujourd’hui que les manifestations ne suffisent malheureusement plus. A l’heure où s’engage une confrontation vitale pour les retraités actuels et futurs, il faut développer une grande campagne d’information, mobiliser les énergies, créer les convergences sans lesquelles nous n’aurions pas pu gagner la bataille du CPE, notamment avec les syndicats étudiants qui ne demandent qu’à en découdre. Il faut, comme en 2010, arriver, s’il le faut, à bloquer le pays, mais cette fois aller jusqu’au bout, comme savent le faire aujourd’hui – mais probablement trop tard, les militants grecs et espagnols.

 

Ce que nous attendons tous, c’est une impulsion sur les problèmes liés aux salaires, aux conditions de travail, au chômage, aux retraites. Et cette impulsion, c’est à la Confédération de la donner et aux structures locales de la relayer et non l’inverse !

 

Motion votée par 19 voix pour et une abstention

 

 

Publié dans Luttes - actualités

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