crise ouverte au congrès de la fédération de la santé?

Publié le par FSC

Le congrès de la fédération de la santé se tient à Reims du 23 au 27 mars.

C'est la troisiéme fédération de la CGT avec 75.000 adhérents syndicalisant sur un important secteur.

Les informations qui en émanent montrent une forte opposition à l'encontre de la secrétaire sortante Nathalie Gamiochipi.

Mais nous reviendrons sur les enjeux de ce congrès et son issue.

 

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Source : Les Echos

La secrétaire générale sortante, Nathalie Gamiochipi, s’est vue refuser le quitus sur son bilan ce mardi et pourrait ne pas être reconduite lors du XIème congrès de la fédération de la santé et de l’action sociale de la CGT, deuxième après celle des services publics.

La fédération CGT de la santé est une organisation « turbulente ». Ce mardi 24 mars devant la presse, c’est ainsi que sa secrétaire générale, Nathalie Gamiochipi, a justifié le climat électrique dans lequel se déroule son XIème congrès, qui se tient jusqu’à vendredi à Reims. Mais le refus de lui donner quitus sur son bilan (56,3% de votes contre) juste après a montré que la réalité est autre : l’organisation traverse une grave crise de direction qui pourrait se traduire par un changement de numéro un. Celle qui a succédé en 2011 à Nadine Prigent, candidate malheureuse à la succession de Bernard Thibault, est sur la sellette. Le ton a été donné dès le début du congrès, lundi 23 mars, avec l’invasion de la tribune par plusieurs dizaines de délégués pour protester contre la façon dont ont été sélectionnées les candidatures à la future direction.

Le « déni de démocratie » de trop

 

Lors de la crise provoquée par les révélations sur le train de vie du précédent secrétaire général de la confédération CGT, Thierry Lepaon, Nathalie Gamiochipi n’a pas respecté le mandat ferme que lui avait donné sa fédération. Elle a décidé de soutenir l’équipe qu’a choisie ce dernier pour lui succéder alors que son comité national fédéral (parlement de la fédération) avait décidé de voter contre. L’événement a été vécu en interne comme le « déni de démocratie » de trop. « La démocratie syndicale s’arrête aux portes de notre fédération, nos dirigeants sont plus préoccupés par leur devenir que par l’avenir des salariés », « il faut que la fédération n’oublie pas que sans nous elle n’est rien », « on en arrive même à se dire que notre prochaine manif de psychologues, on va la faire à la fédé pour être entendus »

Les interventions hostiles à la direction fédérale se sont succédées depuis le début de la semaine, pour beaucoup sur le registre des valeurs du syndicat, en écho à la crise qu’a provoqué le train de vie de Thierry Lepaon à la confédération. Elles ont été plus nombreuses que celles de soutiens à Nathalie Gamiochipi. Ces derniers ont souvent agité l’épouvantail de la mauvaise image donnée aux délégués assistant à leur premier congrès (64% des quelque 400 présents). Alors que les débats ont montré un fort consensus sur la contestation de la politique du gouvernement, certains ont aussi tenté de faire de la bataille interne un combat de fond, accusant les opposants à la direction actuelle de la fédération de la santé CGT d’être sur la même ligne que la CFDT.

Une ultime manœuvre

 

Pour contrer la montée de son opposition interne, Nathalie Gamiochipi, qui a affirmé devant la presse être la seule candidate à sa succession, veut tenter une ultime manœuvre : évincer la plupart de ses opposants de la future commission exécutive de la fédération, d’une soixantaine de membres, qui a, ces dernières années, joué au moins partiellement un rôle de contre-pouvoir face au bureau fédéral, la formation plus restreinte qui gouverne avec Nathalie Gamiochipi. La cégétiste aurait pour cela conclu un accord avec les trotskystes du Parti ouvrier indépendant (POI) à qui elle aurait promis des postes dans son équipe rapprochée – on cite le nom de Marc Auray comme possible entrant au bureau fédéral. Elle serait donc prête à prendre le risque, au vu du climat délétère, de leur donner les clefs de l’organisation. C’est à ce prix qu’elle espère conserver le pouvoir car elle a réussi à se mettre à dos les autres sensibilités politiques de la fédération – communiste, dont elle est pourtant issue, comme socialiste – et jusqu’à sa propre région, Midi-Pyrénées.

La posture de Philippe Martinez

 

C’est ce jeudi 25 mars que tout va se jouer. On saura alors si la fédération de la santé CGT, forte de près de 75.000 adhérents, sera la troisième organisation en un an à changer brutalement de direction lors de son congrès. C’est en effet ce qui est arrivé à celle des banques et assurances en mai 2014 et à celle du commerce, en janvier 2015. Dans ces deux cas, il y a aussi eu une rébellion de la base contre des pratiques de direction autoritaires et le nouveau secrétaire général n’a pas été celui attendu. Dans les deux cas, il a aussi été élu contre l’avis de la confédération, à l’époque dirigée par Thierry Lepaon.

Le scénario va-t-il se reproduire sur la Santé avec Philippe Martinez, qui lui a succédé en février ? La situation est compliquée par le fait que – l’information est publique - Nathalie Gamiochipi est la compagne de l’ancien secrétaire général de la Métallurgie CGT. Lors de son intervention de ce mardi au congrès de la santé CGT, le leader syndical s’est gardé de prendre officiellement position dans la guerre interne, axant son intervention sur la dénonciation - consensuelle - de l’austérité et des réformes en cours du système de protection sociale. Cela n’a échappé à personne. Une autre posture aurait, il est vrai, été très risquée pour Philippe Martinez qui doit encore se faire un nom et une réputation dans la confédération et qui prône partout la nécessité d’écouter la base et les salariés.

Leila de Comarmond

 
 
 

Publié dans CGT

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D
Nathalie GAMIOCHIPI devrait être plus prudente dans ces déclarations , en effet pour être candidate au poste de secrétaire fédérale , il faut d'abord être élue à la commission exécutive fédérale et seulement à cette condition ... ce jour nous devrions savoir si elle l'est , rien n'est moins sûr et ensuite il y aura peut être d'autres candidats, comment peut elle être sûre à l'ouverture du congres qu'elle est la seule a prétendre à ce poste<br /> cela en dit long sur la démocratie telle qu'elle la "pratique" , en tout cas ce n'est pas la mienne .
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