Grèce : une victoire, un espoir … à condition que !

Publié le par FSC

Grèce : une victoire, un espoir … à condition que !

Nous nous réjouissons immensément de la victoire nette et sans conteste du NON en Grèce.

Et de son ampleur.

Dans les conditions d'une véritable guerre et de la tentative d'instaurer le chaos et la panique, de la mise en pratique d'une stratégie de la peur !

C'est la victoire du peuple contre l'austérité et contre l'arrogance des oligarques européens et de leurs porte-voix.

Le spectacle de leurs mines défaites dans les médias hier au soir suffirait à nous remplir de joie.

C'est la volonté et l'espoir d'une autre politique que celle imposée de manière dictatoriale par les tenants de l'austérité à tout prix, des reculs sociaux permanents et de la domination sans partage des marchés qui s'est exprimé avec force et dignité.

Une leçon de démocratie infligée par un peuple humilié à la soit-disant élite post-moderne et hors sol !

Rien n'est cependant durablement réglé !

Les forces qui dominent l'Union européenne, le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale comme les forces d'accompagnement telles la CES, n'ont pas abandonné la partie.

Elles demeurent maîtresses de l'arme monétaire qu'elles ont utilisé contre le peuple grec en imposant la fermeture des banques afin de suciter la chaos et la panique pour faire triompher le oui.

Cela vainement cependant!

Elles détiennent la force de frappe que les abandons de souveraineté des états lui ont octroyé.

Incontestablement elles sont à nouveau fortement tentées de continuer à exercer leur chantage pour contraindre le gouvernement grec à la capitulation et au renoncement au programme qui l'a porté au pouvoir.

Et les prochains jours seront indicatifs de la ligne qui va l'emporter dans l'immédiat.

Car comme l'a affirmé avec morgue Jean-Claude Juncker, pour eux effectivement « il n'y a pas de démocratie contre les traités ! »

C'est que la construction européenne à l'inverse de ce qu'elle prétend n'est pas au service de la paix et du bien-être des peuples d'Europe ; mais au service exclusif de l'oligarchie et qu'elle s'est dotée des outils institutionnels, politiques et syndicaux qui permettent l'exercice de cette domination.

C'est que l'UE (distincte de l'Europe qui est d'abord une réalité géographique) est une construction politique et une machine de guerre contre tous les conquis sociaux et de négation de la souveraineté populaire comme l'a démontré le referendum de 2005 contourné par forfaiture.

Construction destinée à assurer la défense sans partage les intérêts d'une infime minorité.

C'est la raison pour laquelle nous continuons de penser que l'objectif d'une Europe sociale dans le cadre de l'UE est une dangereuse illusion.

Dans les heures qui viennent, en particulier l'attitude de la BCE dira quelle réponse immédiate est celle d'Angela Merkel contrairement à la fable de l'indépendance de la banque centrale :

Comme le dit en effet Romaric Godin :


"...Angela Merkel doit simplement décider si elle accepte cette main tendue [les propositions de négociation de Tsipras, quoi qu'on pense par ailleurs de ces propositions et des concessions déjà faites] ou si elle la refuse.

Si elle la refuse, si elle laisse l’affaire, comme elle l’a fait depuis des mois, entre les mains de la BCE et de l’Eurogroupe, donc si elle continue à ne considérer la crise grecque que comme une affaire de technique financière, la Grèce n’aura guère d’autre choix que de sortir de la zone euro.

Les banques grecques sont à l’agonie. Les distributeurs sont vides. La BCE doit, lundi 6 juillet, décider de l’accès du système financier grec à la liquidité d’urgence.

... Si aucun message d’ouverture ne vient de Berlin, la Grèce devra commencer à émettre une monnaie propre pour permettre le fonctionnement de son économie"

 

Dans la bataille qui vient de se livrer tous les acteurs ont révélé où sont leurs intérêts et quelles sont leurs alliances !

La CES

Au plan syndical en particulier la Confédération Européenne des Syndicats (CES) en se prononçant pour l'annulation du referendum grec, en affirmant son attachement indéfectible à l'euro et à l' Europe fédérale a affiché sa dépendance étroite des institutions européennes et sa dépendance à l'égard des oligarques européens dont au final elle dépend financièrement.

Les syndicats français qui tous appartiennent à la CES sont restés silencieux à propos de l'engagement de cette institution au côté de la troïka et de ses diktats.

Quand la question de l'appartenance en particulier de la CGT à cet organisme va-telle être débattue ?

L'indépendance syndicale c'est quoi ? La vraie celle qui idéologiquement, politiquement, matériellement rend libre de toute subordination aux puissances financières et aux institutions taillées pour les servir !

Le document d'orientation du 51e congrès qui doit se tenir en avril 2016 va-t-il avoir le courage de poser le débat devant les militants ?

Mais le congrès de la CES dont certains s'énorgeuillissent qu'il se tienne cet automne à Paris n'est-il pas une provocation aux engagements de la CGT de Krasucki et Frachon, en contradiction totale avec les principes de classe dont la CGT continue statutairement à se réclamer ?

Sortir du carcan de l'UE pour des coopérations véritables et élargies

Dans l'UE c'est d'abord "la concurrence libre et non faussée", c'est-à-dire la loi de la jungle, les divisions qui se creusent et s'enveniment, au profit de la minorité qui ne cesse de s'enrichir.

Notre solidarité à nous va au peuple grec et à sa farouche affirmation de souveraineté.

Plus que jamais l'heure est aux luttes contre toutes les régressions sociales (loi Macron, loi Rebsamen, attaques contre les hôpitaux, le droit à la santé …) et pour que se créent les conditions d'une véritable alternative politique dont tout indique qu'elle passera nécessairement par la déconstruction de l'Union européenne et de l'euro et par la re-construction de véritables solidarités populaires en Europe et dans le monde.

Le Front syndical de Classe

Lundi 6 juillet 2015


 

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