Pas d'accord intersyndical : comment s'en étonner ?

Publié le par FSC

L'intersyndicale nationale (de ce mardi 9 octobre) n'a pas débouché sur un accord et à un appel commun à l'action contre la casse sociale engagée par Macron.

Mais comment s'en étonner et attendre d'une nouvelle réunion renvoyée au 24 octobre qu'il en soit autrement?

Par exemple, les dirigeants de la CFDT derrière leur déception affichée de la soit-disant concertation à propos des ordonnances sont de fait dans la continuité de leur positionnement en faveur de la loi El Khomri d'accord avec l'inversion de la hiérarchie des normes et l'abandon du "principe de faveur" en approuvant le renvoi systématique et prioritaire des négociations au niveau de l'entreprise.

Et l'on peut se demander sérieusement si le fait que la CFDT a rejoint l'appel à l'action dans la fonction publique ne tient pas davantage à son souci de la proximité des élections dans le secteur (en décembre 2018) qu'à une véritable attitude de défense des fonctionnaires?

Comment donc à partir de là attendre qu'ils se joignent au combat contre la politique de Macron et participent à une campagne d'explication auprès des travailleurs démasquant le fond de sa politique en faveur des riches et contre les travailleurs ?

S'il y a eu un revirement de Mailly et des remous au sein de la CFDT c'est qu'il y a eu AU PREALABLE les décisions d'action de la CGT (12, 21 septembre ...) et l'engagement de centaines de milliers de salariés dans la lutte.

Une fois de plus, le "syndicalisme rassemblé", la recherche d'une unité de sommet sans faire la clarté sur les orientations de renoncement de dirigeants syndicats comme L. Berger et Véronique Descacq pour ne citer qu'eux est une impasse qui ne peut conduire qu'au dévoiement du mouvement social et à la défaite.

Travailler à l'ancrage des  luttes et à leur convergence passe par la recherche de l'unité des travailleurs en bas dans les entreprises, dans les établissements avec les précaires et les sans emploi en combattant les illusions d'un "dialogue social" mystificateur comme celles d'une "Europe sociale" patronnée par la Confédération Européenne des Syndicats (CES).

Sans refuser au nom d'une indépendance syndicale prétexte et marque de tous les replis frileux l'alliance avec les forces politiques qui s'engagent concrètement et résolument dans le combat contre les régressions macroniennes.

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SOURCE : Le Monde

Réformes sociales : pas de front syndical uni, la CGT appelle à la grève le 19 octobre

A l’issue d’une intersyndicale, les organisations n’ont pas réussi lundi à arrêter une « vision commune » des actions à mener pour peser sur les réformes du gouvernement.

L’intersyndicale de lundi 9 octobre n’aura finalement débouché qu’à l’appel à la mobilisation d’un seul syndicat. La CGT, contrairement aux autres centrales, a appelé à une nouvelle journée de manifestation contre les réformes sociales du gouvernement en général, jeudi 19 octobre.

« On continue le processus de lutte contre les ordonnances », a déclaré Fabrice Angéi, membre du bureau confédéral de la CGT, seule grande centrale à s’être jusqu’ici mobilisée contre la réforme du code du travail, avec un succès mitigé. « Le mot d’ordre du 19, c’est aussi l’attaque sur la protection sociale, sur les réformes fiscales en cours, la question du service public avec les emplois aidés », a-t-il résumé.

Il a en outre dit souhaiter un mouvement « le plus unitaire possible pour la mi-novembre » contre les réformes du gouvernement

La CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, Solidaires, l’UNSA, la FSU et des organisations de jeunesse se sont retrouvées pendant deux heures au siège de la CGT, à Montreuil, pour la première réunion intersyndicale depuis le début du quinquennat.

Pour la CGT, à l’origine de la rencontre, « l’un des objectifs principaux » était d’« organiser une grande journée unitaire pour faire converger tous les mécontentements », a résumé son secrétaire général, Philippe Martinez. Mais les syndicats ont constaté l’absence de « vision commune » des actions à mener pour peser sur les réformes et se reverront le 24 octobre, a annoncé Véronique Descacq, de la CFDT.

Des « divergences »

« On a convenu une prochaine rencontre, une fois que chaque organisation aura rencontré le président de la République d’une part et le premier ministre d’autre part, dans l’espoir d’en savoir plus sur les intentions du gouvernement », a expliqué Mme Descacq.

« On est tous d’accord pour dire qu’il y a de l’inquiétude sur ce qui va être fait en termes de formation professionnelle et d’assurance chômage, qu’il y a beaucoup d’incertitudes », a ajouté Mme Descacq.

Emmanuel Macron a prévu de rencontrer les responsables patronaux et syndicaux jeudi et vendredi pour évoquer les réformes à venir (assurance chômage, formation professionnelle, apprentissage). Selon Fabrice Angéi, mis à part la CGT, les syndicats ont jugé « prématuré » de lancer un appel à une journée de mobilisation dès ce lundi.

Pascal Pavageau, de Force ouvrière, a en effet relevé des « divergences » lors de la réunion, mais il estime que le rendez-vous du 24 octobre pourrait aboutir à un appel à la mobilisation en novembre. Il n’a pas précisé si son syndicat, qui, poussé par la base, prévoit de manifester contre les ordonnances, s’associerait à l’appel de la CGT.

Quant à la CFE-CGC, très remontée contre les ordonnances et qui appelle à une mobilisation unitaire depuis quelques semaines, elle se veut optimiste quant à l’issue de la prochaine intersyndicale. Il « n’est pas impossible de penser qu’on arrive un jour à une unité à la prochaine date du 24. Ce sera de toute façon à l’ordre du jour ».

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M
Il est particulièrement sain --et nécessaire-- de mettre en évidence le rôle la CES, organisation chargée de participer à la construction européenne et, sous un label "syndical", de la faire avaler plus facilement aux populations, travailleurs et chômeurs en premiers. Je pense d'ailleurs que de nombreux militants de la CGT n'ayant pas oublié la lutte des classes, ont certainement compris le virage pris par leurs dirigeants quand ils ont enfin été "adoubés" par la CES...qui n'aurait jamais accepté un syndicat défendant réellement les travailleurs et contestant Cette Europe. L'orientation idéologique et politique de la CES, démontre également que l'action syndicale ne peut que s'inscrire dans une lutte ayant ces dimensions.<br /> Méc-créant.
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